Culture & Société
Edwidge Danticat voit Haïti en noir
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- Catégorie : culture & societe
- Publié le mardi 11 décembre 2012 13:15
« La puanteur des effluves de soufre se mêle aux relents des déchets toxiques bleus déposés sur la colline un jour de janvier. Depuis, on l'a baptisée « la colline bleue ». Personne n'ose dire aujourd'hui encore qui est à l'initiative de cette poubelle à ciel ouvert qui empoisonne tout et qui, à la longue, mangera les jambes des enfants, pourrira les racines, fera disparaître les chiens, les mouches et les poissons des mers. Même les moustiques ne survivront pas. »
On vient de lire un extrait de « Haïti Noir », anthologie de dix-huit nouvelles présentée par l'écrivaine Edwidge Danticat.
Écrites par Marie Lily Cerat, Louis-Philippe Dalembert, M.J. Fièvre, Mark Kurlansky, Yanick Lahens, Josaphat-Robert Large, Kettly Mars, Nadine Pinède, Rodney Saint-Éloi, Madison Smartt Bell, Patrick Sylvain, Marie Ketsia Théodore-Pharel, Evelyne Trouillot, Katia D. Ulysse, Gary Victor, Marvin Victor, Ibi Aanu Zoboi et Edwidge Danticat, ces nouvelles créent une vision nuancée et complexe d'Haïti et des Haïtiens.
Connu pour son histoire chaotique, ce pays noir sur le plan socio-économique a une richesse littéraire très dense. Cette anthologie est une preuve incontestable et une réaffirmation du talent de ces auteurs contemporains, qu'ils soient du pays ou issus de la diaspora.
« Haïti Noir » contient 292 pages. L'édition originale de cet ouvrage est parue chez Akashic Books, New York, en 2011, sous le titre : Haïti Noir, et chez Asphalte éditions en 2012, pour l'édition en langue française.
Dans « Haïti Noir », trois nouvelles réveillent le tremblement de terre. Pour donner le coup d'envoi, « Odette », de Patrick Sylvain, explore la réaction surprenante d'une communauté vis-à -vis d'une aînée, à la suite de la tragédie. Au cœur de l'anthologie, « Le Harem », d'Ibn Aanu Zoboi, raconte le choc d'un homme et l'arrangement plutôt inhabituel qu'il a avec ses maîtresses. Enfin, le livre se referme sur « La Colline bleue », le délire hallucinatoire de Rodney Saint-Eloi, qui se termine le 12 janvier 2010, à 16 h 53 précisément.
Selon New York Times, cette anthologie sur Haïti offre sa propre interprétation du genre noir : criminalité omni présente, pauvreté absolue, magie et religion. Mais aussi une certaine tendresse.
Martine Fidèle
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Source: Le Nouvelliste
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