Culture & Société
A bas l'homosexualité? Bas les masques!
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- Catégorie : culture & societe
- Publié le mardi 4 décembre 2012 01:51
Quand je veux parler d'homosexualité, plusieurs sujets m'agitent et je ne sais par où commencer, pire, je ne sais que dire ; je suis victime du fameux mal conçu, donc mal énoncé, et j'ai peu de mots pour le dire aisément ! Ainsi, pour parler d'homosexualité, il me faut appliquer mes premiers cours de philosophie en classe terminale et chercher à situer le sujet. J'en profite encore une fois pour remercier le frère Joseph de la congrégation des Frères de l'instruction chrétienne, car sans ses lumières je ne pense pas que je serai ce que je suis maintenant. Donc la première chose à faire est de situer l'homosexualité. Mais où cela ? C'est en tentant ceci que j'ai découvert qu'en fait cette tendance sexuelle était intimement liée à notre humanité.
En effet, toutes les cultures que je connais sont d'accord sur un fait : bien que l'homme soit une créature terrestre au même point qu'un animal ou même qu'une plante, il se distingue d'eux cependant. Dans sa bestialité, atavisme de cet attachement intime à mère nature, on retrouve un « quelque chose » qui l'en détache. Et les exemples qui vont dans ce sens sont légion. Ne dit-on pas « naturel » pour tout ce qui n'est pas fait de main d'homme ? Dans les religions judéo-chrétiennes, l'homme né de la terre possède une particularité : il est fait à l'image de Dieu, il est animé de son souffle. Il n'y a donc pas de doute: nous sommes différents des animaux.
Mais comment le démontrer ? En ayant cette capacité de prendre le bon de la bête et améliorer le mauvais pour prétendre être un humain. Dans la nature, la possession se fait par un acte de violence en détruisant l'autre. Le plus faible est éliminé sans détour et le plus souvent sert de pâture au prédateur. L'être humain, au fil des siècles, tente avec plus ou moins de succès de se démarquer et protège le plus faible ou tend à le faire. Les conquêtes ne sont plus de mise et les droits de chacun sont respectés. En écrivant cela, je me rends compte que cet idéal du mieux pour l'autre à généré un caractère cent pour cent humain : l'hypocrisie !
Mais poussons plus loin notre raisonnement sans trop nous écarter du but initial: l'être humain est le seul à contrôler sa fécondité. Il n'est pas esclave de l'instinct de conservation et peut avoir un acte d'accouplement à sa guise. Cette liberté d'action a, étymologiquement parlant, dénaturé l'acte copulatoire, car il ne le fait pas obligatoirement pour s'assurer une descendance, mais tout simplement il se donne du plaisir. Cette possibilité est fondamentalement humaine et s'appelle faire l'amour. Et elle ouvre toute une gamme de possibilités. Libéré de cette obligation de procréer, l'homme peut donc partir à la recherche de son propre plaisir sexuel et il le prend à sa guise, seul, en communauté orgiaque ou en couple avec un ou plusieurs partenaires de sexe opposé ou du même sexe. Ce qu'on appelle les « dérives sexuelles » sont donc des purs produits de notre humanité ; mais est-ce normal ?
Voilà donc un maître mot lâché : normal. Ce qu'il est attachant ce mot, car il se donne pour ambition de juguler notre moi intrinsèque sans pour autant arriver à être défini ; car en fait quel comportement sexuel peut être qualifié de « normal » ? Normal se réfère à une norme, un étalon qui est en quelque sorte une moyenne possédant un relent d'idéalisme qui se réfère à un modèle parfait. De là vient toute une littérature, tout un ensemble d'idées, d'opinions, de concepts qui laissent croire que l'homme est perfectible à souhait ! L'homme a une obligation de perfection en ayant constamment à l'esprit ce fameux modèle parfait qui lui sert de boussole et lui montre le chemin à parcourir. Mais cela n'est qu'une formidable arnaque que je vais me donner du plaisir (possibilité éminemment humaine) de réduire à néant par un simple raisonnement logique.
Les termes employés sont forts et ne démontrent aucune modestie. Mais en fait pourquoi devrais-je en avoir? car j'ai bien le droit d'être fier de mes opinions ! Mais laissons cela et démontons pièce par pièce l'infâme arnaque à laquelle chacun de nous est confronté. Le modèle parfait n'existe pas. Sur ce point, je pense que nous sommes tous d'accord et c'est là le nœud du problème : si le modèle n'existe pas, où est donc la base de référence ? Sur quoi va-t-on se reposer pour différencier le normal de l'anormal ?
Une autre tentative serait de nous comparer avec le monde animal pour taxer nos comportements de naturel ou de contre-nature. Là encore, l'illogisme bat son plein, car notre humanité n'est définie que par notre différence d'avec la gent animalière. Ainsi, si je poursuis mon raisonnement jusqu'à l'extrême, l'hétérosexuel serait moins humain que le bisexuel, et ce dernier que le gay ! Il faut aussi remarquer que celui qui décide de ne pas avoir de relations sexuelles est par là le plus humain de tous, car il n'utilise pas ses organes génitaux... Mais tous ces comportements (à part l'hétéro) peuvent être classés comme contre-nature, car aucun d'eux n'a pour finalité la reproduction de l'espèce.
Donc, paradoxalement, on ne peut parler de déviance que si l'on se réfère à un idéal d'une humanité qui se dépouillerait de toute référence bestiale. Mais une telle option serait fatale à l'espèce humaine qui ne se reproduirait plus. Nous sommes donc condamnés à être l'intermédiaire entre la bête et l'ange et à prendre ce point comme l'essence même de l'homme : un être devant gérer le conflit entre son animalité qui l'attache à la terre et ce « plus » qui l'en différencie, « plus », différent pour chacun d'entre nous, qui justifie l'originalité de chacun d'entre nous et dénie à tous la primauté d'être plus humain que les autres.
L'homosexualité est-elle une déviance ? Bas les masques! car nous sommes ce que nous sommes et ce que nous sommes nous somme d'être ce que nous sommes : HUMAINS !
Bonne semaine à tous !
Dr Philippe DESMANGLES ;
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