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Les Problèmes d’Haïti Sont les Haïtiens
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- Catégorie : Opinions
- Publié le dimanche 16 décembre 2012 17:56
Soumis à Tout Haiti le 16 Decembre 2012
Par André Jean-Rony Monestime* --- Née entre l'orgueil et la gloire, la République d'Haïti a pourtant déjà vécu 208 ans de déboires. Dans les caraïbes, tout lui est singulier. En témoignent la vie caverneuse de la majorité des citoyens haïtiens et l'utopie des idéaux revanchards qui pollue l'horizon politique haïtien.
D'abord, presque tous les politiques haïtiens ont trouvé un bouc émissaire pour y jeter le fardeau du pays. La plupart accusent l'esclavage; d'autres blâment le capitalisme américain, tandis que, les chrétiens condamnent le satanisme et d'une manière à peine voilée, le vaudou. Cependant, nul n'ose cibler directement l'immobilisme et l'incompétence de nos dix millions (10 000 000) d'âmes en général. D'ailleurs, presque tous les pays qui, aujourd'hui, ne sont pas dans nos rangs, ont connu l'enfer de l'esclavage et sont victimes aussi du capitalisme. Nonobstant, la vie sourit mieux pour eux et ces états sont loin d'être aussi misérables. C'est que leurs hommes politiques en trouvent une formule de développement négociée avec l'international.
Autrement dit, le mal dont Haïti souffre innocente, en partie, ces séculaires accusés de l'extérieur au tribunal de la réalité.
Pour bien illustrer cette opinion, le corollaire de l'esclavage demeure, certes, une plaie pour tous les pays qui en sont victimes. Les effets psychologiques ont été transcendantaux et, en particulier, ont légué un état d'esprit subalterne. Néanmoins, économiquement, ces pays ont trouvé une cure raisonnable et forment, au lieu des hâbleurs, des citoyens consciencieux.
De l'indépendance à nos jours, les plus grands défis d'Haïti demeurent des embarras honteux : l'analphabétisme n'a jamais été pris au sérieux ; le logement est ciblé par la bidonvilisation ; l'agriculture est une rêverie et la santé, une illusion, pour en faire une modeste citation. Or, presque tous les 55 chefs d'État qui ont marqué ces deux siècles d'histoire, ont parlé de la nécessité et de l'urgence à relever ces défis. À l'inverse, ces problèmes persistent à cause de leur incompétence. La plupart de nos gouvernants ont mené une politique de combat durant leur gouvernance, sous-estimant combien il est important de trouver une stratégie moins belliqueuse pour le progrès du pays.
Jean-Jacques Dessalines, le fondateur de la patrie Haïtienne, se donna pour mission de punir d'abord de punir les sudistes avant de pencher aux problèmes du pays, il a été assassiné sous les ordres de Pétion ; Roi Henry a fait des progrès uniquement dans son fief, le nord du pays. Son but de diriger le pays entier restait utopique. Et, il s'est fait haïr par tous, en imposant un caporalisme comparable au colonialisme. Henry 1er s'est suicidé au palais Sans-souci à Milot. Pétion, l'hypocrite, a travaillé plutôt pour des médailles de farce. Il se faisait appeler « Papa Bon Cœur » en donnant des miettes du trésor public et les terres de l'État aux amis mulâtres. L'avancement du pays ne lui a jamais été un souci. Après avoir commis d'énormes crimes d'État dont les plus visibles sont l'exécution de Boisrond Tonnerre et le complot contre l'empereur Jacques 1er, une épidémie de fièvre typhoïde l'a emporté, le 29 mars 1818. Le Lycée Pétion et le Pensionnat des Demoiselles qu'il a fondés ont été deux projets martiaux pour instruire uniquement ses officiers et lieutenants. L'analphabétisme se pérennise.
Ainsi, aucun de nos quatre premiers chefs d'État n'eut pu s'attaquer aux défis cruciaux d'Haïti. Parce qu'ils ont perdu trop de temps à combattre les adversaires au lieu de définir un plan de développement. Ensuite, de Jean-Pierre Boyer à l'Occupation Américaine en 1915, des gouvernants nuls se sont succédé hardiment. Les coups d'État se sont multipliés sans arrêt. Des tributaires se sont insurgés contre des sans-vergognes ; Une Assemblée Constituante malhonnête nous a légués tant de gouvernements bouffons. Dans l'intervalle, Haïti se retarde exponentiellement. Et, cette barbarie a conduit le pays à cette première Occupation Américaine.
Cette invasion nord-américaine a été une circonstance qui a pu soulever temporairement le chauvinisme chez les haïtiens. Charlemagne Péralte s'en servait pour combattre le blanc. Erronément, il a été livré par Jean-Baptiste Conzé et exécuté par l'occupant. À cet effet, l'Oncle Sam restait pendant 19 ans au pays.
Au lendemain du départ des blancs, une honteuse garnison demeure sur la terre des ancêtres. Stenio Vincent, Elie Lescot, Paul E., Magloire étaient tous des antinationaux qui avaient prolongé la barbarie. Quand Estimé essayait de changer le système, il se voyait arrêté par les lieutenants de Magloire et envoyé à l'étranger. Depuis lors, aucun projet de société n'a vu le jour.
La fin du Magloirisme a donné naissance au Duvaliérisme. Le médecin Duvalier arrive au pouvoir avec la plus grande modération. Il se veut surtout un noirisme éclairé. À l'opposé, l'homme d'Hippocrate a créé une dictature dont le fils a hérité avec poigne en 1971. Les deux ont consommé piteusement 29 ans de la vie d'Haïti. Le calvaire du pays reste immuable.
En 1986, le peuple réclame vainement la démocratie. Les généraux Henry Namphy, prospère Avril s'emparent du pouvoir, étouffant le rêve du peuple. Le mouvement Lavalas de 1990 a connu de mauvais jours avec d'abord Raoul Cédras et a été ensuite trahi par certains de ses artisans. Ni Aristide ni Préval n'a pu offrir au pays ce dont il a besoin. Le résultat est désastreux.
Aujourd'hui, avec le Mickysme on assiste à la vengeance de la droite. Rien n'est nouveau sous le firmament politique haïtien. Car, nul ne peut offrir ce qu'il n'a pas. Il utilise, sans doute, ses phrases répugnantes et nauséabondes pour cacher son incompétence. C'est une république de mauvais citoyens.
Si les problèmes du pays restent menaçants, les intérêts mesquins de nos leaders sont à blâmer. Toute une pléiade de faux politiciens se trouvaient malheureusement à la magistrature suprême de la nation. Parmi les cinquante cinq présidents qui ont assis sur le fauteuil de la république, cinquante-trois détiennent un titre spécial. Car, l'empereur Dessalines et le Roi Christophe ont été exemplaires.
Notamment, le pays a été dirigé par sept bouffons, dix sept cancres, douze mécréants, neuf utopistes, deux sataniques (un père et un fils), deux généraux sanguinaires, un naïf, une diablesse, un égocentrique et un sourd-muet. Le pire, on a un antisocial défroqué qui vient tout juste de s'ajouter à la liste des nuls.
Donc, est-ce le blanc le problème d'Haïti ?
André Jean-Rony Monestime
BA en Connaissance Générales, Barry University
BS en Médecine Nucléaire, Barry University
Le Porte-Parole de LA PH (la Perspective Haitienne)
Correspondant de Haïti-Progrès à New Jersey
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