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Franck CINE: Chute de la HAITEL vs. Boom de DIGICEL
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- Catégorie : Actualités
- Publié le dimanche 27 janvier 2013 20:37
Le samedi 19 janvier 2013 dernier, comme invité d'honneur d'une soirée de gala à New York, M. Franck CINE le PDG de la HAITEL fondée en 1998 a pu saluer les convives en cette circonstance et demande « aux Haïtiens et Haïtiennes à s'unir et s'entendre pour l'avancement du pays. »
Des invités se sont interrogés sur les mésaventures de la HAITEL et ceci nous a poussés à faire des recherches sur les causes qui ont poussé Franck CINE à laisser Haïti.
En fouillant dans les archives du journal Le Nouvelliste, nous avons trouvé un article intitulé " La vérité que cachent les autorités, selon Franck Ciné ".
Ce texte signé par le PDG de la HAITEL lui-même présente une image assez sombre des conditions dans lesquelles évoluent les rares entrepreneurs de la classe moyenne d'origine haïtienne. Dans une société capitaliste, l' Etat est supposé être un accompagnateur pour les entreprises privées et non le principal obstacle à leur développement. Ce n'est pas ce qui est ressorti du texte publié par le Nouvelliste sur le dossier de la HAITEL.
Franck CINE, un ressortissant de la diaspora et des classes moyennes d'Haïti aurait pu comme beaucoup d'autres compatriotes choisi d'investir ses capitaux sous des cieux plus cléments mais a choisi de préférence à créer la première entreprise de téléphonie cellulaire du pays.
Ce pionnier a connu des situations difficiles à l'instar de Clémard Joseph Charles qui était obligé de se réfugier à la Jamaïque où il est devenu l'un des plus grands industriels de ce pays.
Tout Haiti a décidé de mener une enquête sur le dossier de la HAITEL en vue de permettre à nos lecteurs d'Haïti et de la diaspora d'avoir une meilleure compréhension de la saga de la HAITEL-ETAT-HAITIEN et des tentatives pour remettre sur pied cette compagnie de téléphonie haïtienne qui pourrait aider à casser la quasi-monopolisation de la DIGICEL qui ramasse des millions en Haïti tout en offrant ces derniers temps un piteux service.
Tout Haiti vous invite à lire le texte : La vérité que cachent les autorités, selon Franck Ciné
La vérité que cachent les autorités, selon Franck CinéAuteur:Franck Ciné Président-Directeur général de la Haitel
Je veux commencer par décrire le contexte dans lequel ma compagnie, la Haitel, fut créée, et ses circuits officiellement ouverts le 19 juillet 1999 au bout de quelque trois années d'intenses négociations. Il me fut donné, dans le cadre de la commémoration du troisième anniversaire de l'entreprise, le 13 décembre 2003, de rappeler les difficultés auxquelles nous fûmes confrontés pour doter le pays de la première compagnie de téléphone cellulaire. J'avais déclaré, ce soir-là : « De nos jours, l'étau économique s'est resserré. Voilà déjà plus de deux années que nous sommes à la recherche de nouveaux investisseurs pour pouvoir étendre notre réseau et mieux satisfaire les familles démunies. Mais l'image projetée par ce pays joue contre nous, et personne de la grande communauté financière internationale ne veut prendre le risque de prêter un sou à une institution d'un pays qualifié de désorganisé et sans avenir, un pays où les investissements ne sont ni protégés ni garantis, ne cesse-t-on de répéter.»
De toute évidence, monter une entreprise de cette nature et de cette envergure n'était et n'est toujours pas chose aisée. L'expérience que j'ai initiée a été, quelques années plus tard, reproduite par des entreprises étrangères, qui ont profité des démêlés de la Haitel avec le gouvernement haïtien pour envahir l'espace des télécommunications, ouvrant la voie à un monopole venu d'ailleurs, et définitivement établi à la faveur de l'absorption de l'une par l'autre des deux entreprises de téléphonie mobile étrangères qui ont été autorisées à s'implanter en Haïti. Les consommateurs haïtiens ne vont pas tarder à subir les méfaits de l'absence de concurrence dans le secteur des télécommunications, car l'unique compagnie de téléphone cellulaire qui reste va se démener comme un beau diable pour tenter de rentrer dans ses fonds investis en Haïti. Car, en sus du capital dépensé pour s'installer dans notre pays, les propriétaires de la Digicel ont misé gros dans les œuvres sociales et l'aide humanitaire, sans oublier le financement d'activités politiques en faveur des régimes en place.
Les déboires de la Haitel liés au sort fait à la Socabank
Il est indéniable que la crise dans laquelle est projetée la Haitel ne peut être dissociée du dossier de la Socabank défunte, institution bancaire dont j'étais actionnaire majoritaire. L'opération menée par le précédent gouvernement ayant abouti à la dissolution de celle-ci rentre dans le cadre d'une vaste conspiration des autorités du pays pour s'emparer de deux institutions en bonne santé financière qui servaient les couches défavorisées trop longtemps socialement, économiquement et politiquement isolées. Alors que la Socabank, renflouée par les fonds générés par la Haitel, favorisait l'accès des petits marchands (des) au capital, à l'échelle nationale, ma compagnie de téléphone « a libéré la parole ». Non seulement nos concitoyens, à la capitale et dans les centres urbains, avaient le pouvoir de communiquer entre eux, mais encore nos frères et sœurs, bêchant joyeux au cœur du pays profond, avaient la possibilité de converser, en temps réel, avec leurs progénitures et les membres de leurs familles séjournant en dehors d'Haïti.
De toute évidence, le succès dont jouissait le tandem Socabank-Haitel, tant auprès de la clientèle bancaire qu'après usagers du téléphone, était mal vu dans un certain milieu d'affaires. Surtout que mon obstination à placer les recettes provenant de ma compagnie de téléphonie mobile exclusivement dans l'institution bancaire dont je faisais partie, en dépit des demandes réitérées de « partager » les dépôts avec les compétitrices de la Soca, avait agacé les alliés du pouvoir exploitant les mêmes créneaux.
La DGI, un instrument de répression du pouvoir
Organe destiné à recevoir les revenus de l'État et à en contrôler judicieusement et équitablement la provenance, la Direction générale des impôts (DGI) est transformée en instrument de répression par les apprentis dictateurs. Si le leadership politique sélectionne isolément ses victimes, dont certaines ont opté pour donner dans le panneau, afin d'éviter le scandale ou de tenter une action en justice contre l'État, certaines fois, le gouvernement est confronté à des citoyens déterminés à faire respecter la loi et la justice. Ainsi, sous l'administration Préval, la Socabank (et la Haitel en retrait) fut menacée de dissolution sous prétexte que Franck Ciné l'avait conduite à la banqueroute, malgré que Franck Ciné n'ait jamais géré la Socabank et eût accepté son poste honorifique seulement pour aider à l'avancement de la boîte. Au tribunal de première instance, dont le juge recevait des consignes du Palais national, l'accusation de mise en banqueroute de le la Socabank portée contre moi fut maintenue. Le verdict fut également confirmé en appel pour la même raison. Inflexible dans ma détermination de faire triompher la justice, je portai l'affaire devant la Cour de cassation.
Je ne saurais oublier de dire que le président Préval avait ordonné mon incarcération bien que, par le biais de mes avocats, j'aie revendiqué mon droit à la liberté provisoire sous caution. Dans le même ordre d'idées, Préval et ses amis n'ont pas attendu le dernier mot de la justice pour accaparer l'objet de leur convoitise. « La Socabank fut dissoute et ses avoirs, comme le manteau du Christ, distribués entre une autre institution compétitrice et la Banque nationale de crédit (BNC) .»
L'État haïtien fut débouté de sa plainte en cassation. Les juges, à l'unanimité, ont décidé qu'il y avait lieu de prouver l'état de faillite de la Socabank et renvoya Franck Ciné et ses coaccusés hors de cause, en plus d'ordonner que soient restitués les biens mis sous scellés ou saisis, à titre de mesures conservatoires. Mais l'État haïtien dont le chef, en l'occurrence René Préval, qui avait prêté serment de respecter et de faire respecter les lois du pays, décida tout bonnement d'ignorer cette décision.
La Socabank ainsi liquidée, le pouvoir s'est empressé de concentrer ses ressources négatives sur les activités de ma compagnie. Là encore, c'est la DGI qui produisit des rapports fixant les redevances de ma compagnie envers l'État haïtien à plus de 80 millions de dollars U.S.
Pendant que l'État haïtien menait l'action contre la Socabank, il imposait de sérieuses restrictions sur les activités de ma compagnie de téléphone affectant négativement son fonctionnement. Les comptes en banque de la compagnie furent gelés, ainsi que les miens et ceux de ma famille. Suivant cet acte, la licence d'opération de la Haitel fut révoquée par le Conatel et toutes nos activités commerciales bloquées par la DGI. La porte était ainsi grand ouverte pour la destruction de la Haitel, permettant ainsi l'évolution des autres compagnies de télécommunication. La déclaration de faillite de la compagnie évoquée par le directeur général de la DGI s'inspire des pratiques d'un gouvernement insensible au sort d'une entreprise génératrice d'emplois, et qui permettait à quelque 3 000 employés de subvenir aux besoins de leurs familles. Dans un pays comme Haïti rongé par le chômage endémique, une compagnie ayant un tel statut méritait une considération spéciale. À moins que les gouvernants ne soient animés d'un désir autre que celui de servir le pays avec honnêteté et compétence.
En effet, par la magie des méthodes de la DGI, après la mise en faillite de la compagnie, les dettes de la Haitel subissent une inflation périodique, au gré de ceux qui dirigent cette institution. Dans le cas présent, c'est Jean-Baptiste Clark Neptune qui s'affiche en tant qu'exécutant des basses besognes du pouvoir, fixant désormais les dettes de la Haitel à plus de 150 millions de dollars. Il prétend avoir découvert des revenus de l'ordre de 92 millions de dollars dérivés des appels téléphoniques provenant de l'étranger.
Les dernières révélations faites par le directeur général de la DGI concernant les dettes de la Haitel envers l'État haïtien, visiblement dans le but d'éloigner l'opinion publique nationale et internationale des méfaits de l'institution qu'il dirige dans le dossier des hommes d'affaires et chefs d'entreprises arbitrairement accusés d'avoir des créances envers l'État, mettent en évidence l'incompétence de M. Clark Neptune. Dans sa dernière prestation médiatique sur la Haitel, Jean-Baptiste Clark Neptune expose son ignorance du principe le plus élémentaire des affaires, à savoir, recettes – dépenses = profit. Selon ses dernières déclarations, l'État a droit à des impôts sur les 92 millions qu'il prétend avoir découverts.
Toutefois, il ignore, — ou feint d'ignorer—, qu'en vertu des accords signés avec les fournisseurs internationaux d'équipements livrés à ma compagnie, j'avais pour obligation d'accepter leurs conditions, soit le dépôt des recettes provenant des appels entrants à des banques aux États-Unis, histoire de garantir le paiement des dettes contractées par la Haitel. Nous ne pouvions avoir accès au reliquat qu'après apurement des comptes. De tels détails sont disponibles tels qu'ils sont indiqués dans les rapports d'audit produits périodiquement et dont les autorités haïtiennes détiennent copies. En clair, le mal est déjà fait, M. Neptune a prouvé à la nation et au monde entier ses limites dans ce domaine pourtant de sa compétence. Une lecture au préalable des documents comptables de la Haitel en possession de la DGI lui aurait épargné cet embarras.
Le directeur général de la DGI aurait dû être instruit par ses alliés et/collaborateurs que, parmi les sept compagnies de téléphone qui ont obtenu des prêts en 1998, seule la Haitel, la compagnie haïtienne de téléphone cellulaire, a pu payer ses dettes; elle s'était acquittée de celles-ci un an avant la date d'échéance. Et n'était l'intervention du gouvernement haïtien, aujourd'hui on chanterait la victoire du changement et du progrès, au lieu d' exposer la noirceur de l'âme haïtienne, notre égoïsme et nos ignorances.
Dans le récent dossier du Dr André Morno, Jean-Baptiste Clark Neptune vient de confirmer les méthodes de la boîte qu'il dirige et réitère sa volonté de se mettre au service d'un gouvernement passé maître dans l'art de fouler aux pieds les lois du pays. L'expérience démontre toujours que le pouvoir échappe à ceux qui le détiennent au moment où ils s'y attendent le moins. Ceux qui en ont fait l'expérience en savent long.
En attendant, je poursuis inlassablement ma quête de justice. Car j'ai la ferme conviction que le jour viendra où, au bout de la patience et de la persévérance, l'heure de la réparation des torts sonnera.
Voilà toutes les vérités que les autorités n'ont pas le courage de révéler au grand public.
Le Nouvelliste | Publié le : vendredi 05 octobre 2012
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