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Haiti-Observateur: Affaire Haitel - Laurent Lamothe passe outre aux consignes de Michel Martelly

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DANS L'AFFAIRE ÉTAT HAÏTIEN CONTRE LA HAITEL: Laurent Lamothe passe outre aux consignes de Michel Martelly

Par Léo Joseph --- Il paraît que Laurent Lamothe convoitait toujours d'accéder aux commandes de la Haitel dont il s'imaginait pouvoir utiliser les créneaux pour mener ses entreprises de télécommunications.

Dans la mesure où le by-pass lui offrait des avantages énormes, l'acquisition de la compagnie de Franck Ciné, par tous les moyens imaginables, devrait constituer pour lui l'objectif numéro un.

C'est pourquoi que, immédiatement après avoir accédé à la primature, il a mobilisé ses ressources, ajoutées à celles de l'État, pour parvenir à ses fins. Aussi, une fois en possession des clés de la primature, se croit-il autorisé, en tant que chef du gouvernement, à passer outre aux consignes de Michel Martelly, qui ne cache jamais son intention de finir avec l'affaire Haitel, d'autant plus qu'il disait avoir toujours trouvé « un ami » chez le président directeur général de cette compagnie de téléphone cellulaire. En tout cas, le chef de l'État a réitéré sa position dans ce dossier lors d'une conversation qu'il a eue récemment avec des personnes de son entourage.

En effet, Franck Ciné disait toujours qu'il ne comprenait pas l'attitude du président Martelly, qui lui avait promis de passer des instructions au Premier ministre pour que cette affaire soit réglée sans délai. Aussi se déclarait-il «tombé des nues » lorsqu'il a cons taté les mesures draconiennes prises contre sa compagnie, et personnellement à l'encontre de sa famille et lui-même. Tout cela après que soit rédigé un protocole d'accord fixant les responsabilités en vue de vider ce contentieux une fois pour toutes. Or, M. Ciné a affirmé qu'il n'avait aucune raison de soupçonner la moindre duplicité chez le président Martelly par rapport aux promesses qu'il lui avait faites.

Déjà rassuré de la « parole d'honneur » de ce dernier, le numéro un de la Haitel pensait que sa foi en la promesse du président Martelly s'était justifiée dès que celui-ci a donné son mot de créer une commission ad hoc ayant pour objectif de trouver une «solution à l'amiable » au conflit. Pour lui, la mise sur pied de cette structure, composée, entre autres, du Premier ministre, du directeur général de la Conatel et de celui de la Direction générale des impôts était la preuve par quatre que le premier citoyen du pays ne lançait pas des paroles en l'air lorsqu'il avait fait une telle promesse.

Toutefois, plus d'un an après la création de ce comité et la rédaction de l'accord portant sur la solution de la crise, Franck Ciné a déclaré que sa foi en président Martelly était sérieusement ébranlée de voir encore piétiner le dossier. Mais il prétend avoir fini par comprendre que pendant que l'attention du chef de l'État était occupée à mille autres choses, son Premier ministre, qui a toujours « une initiative cachée » concernant la Haitel, s'est approprié exclusivement l'affaire, tirant les ficelles dans tous les sens, à la recherche de moyens pour « liquider en douce», mais « surtout à la cloche de bois », la compagnie de Franck Ciné.

Le preneur de NewYork s'est rebuté

Selon Franck Ciné, les démarches qu'avait entreprises Laurent Lamothe à New York, en vue de négocier la vente de la Haitel étaient menées à l'insu de Martelly. C'était, d'ailleurs, le consul général d'Haïti de New York, en l'occurrence Charles Forbin, qui passe pour être le «démarcheur » de Laurent Lamothe, dans le cadre de la « diplomatie d'affaires», qui était chargé du dossier de vente de la Haitel, pour le compte de Laurent Lamothe. Dans cet ordre d'idées, Forbin, qui passe le plus clair de son temps à Port-au-Prince, éloigné de son poste, brasse toutes sortes d'affaires pour Lamothe. D'ailleurs, c'est Charles Forbin — et non l'ambassadeur Altidor —, qui représente les intérêts du Premier ministre. Aussi, ceux, aux États-Unis ou ailleurs, qui veulent «faire des affaires » avec le Premier ministre Lamothe, sont référés à Forbin pour mener à bien

Les démarches auprès du patron de la primature.

En ce qui concerne le dossier Haitel, il paraît aussi que les activités ont tourné court à New York. En tout cas, tout semble indiquer que le preneur s'est rebuté et a décidé de porter ailleurs ses espérances d'effectuer des investissements dans d'autres secteurs de l'économie haïtienne.

Aussi serait-il retourné à la case départ. Car, il avait déclaré à H-O qu'initialement il était plutôt intéressé à la construction lorsqu'il a été approché par des représentants du gouvernement qui lui avaient « proposé » l'achat de la Haitel « à très bon compte ».

Selon l'intéressé, une offre qu'il ne pouvait pas refuser lui avait été faite.

Mais les choses ont certainement mal tourné depuis les révélations faites par H-O selon lesquelles l'équipe Laurent Lamothe-Charles Forbin faisait des démarches en vue de vendre la compagnie de Franck Ciné. Sur ces entrefaites, l'acquéreur potentiel s'est rendu à l'évidence que l'équipe avec laquelle il négociait n'avait aucune qualité d'effectuer ces transactions. Aussi, selon ses propres mots, craignait-il que les fonds qui lui avaient été demandés de verser en guise d'acompte ne lui seraient pas restitués.

Entre-temps, dans le cadre des opérations de vente de la Haitel, Laurent Lamothe concentre ses efforts sur le terrain, en Haïti, menant ses démarches par personnes interposées et utilisant les ressources de l'État pour mener à terme la transaction qui lui permettra de liquider l'entreprise de Franck Ciné en même temps qu'il élimine sur l'échiquier des affaires un homme à grands succès qui le fait pâlir d'humilité dans le domaine des télécommunications.

Car le PDG de la Haitel est le premier Haïtien à mettre sur pied une société de cette envergure, et dont l'intelligence et l'esprit novateur le placent en orbite à destination de réussites encore plus grandes.

De toute évidence, les hommes qui collaborent étroitement avec Laurent Lamothe pour éliminer définitivement Ciné et la Haitel sur le marché des télécommunications, sans se soucier le moindrement de frustrer les attentes du chef de l'État, ne sauront pas à quel saint se vouer quand viendra le moment où leur grand patron serait obligé de rendre le tablier.

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