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Affaire Haitel : Leo Joseph et Haiti Observateur vont porter plainte contre deux membres du parti républicain Laurent Lamote et Patrice Baker

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JOIGNANT LA MENACE À L'ACTE

Laurent Lamothe et Patrice Baker déposent une plainte en diffamation contre Léo Joseph et l'hebdomadaire Haiti-Observateur

Le Premier ministre haïtien à concrétiser ses menaces en portant plainte contre Léo Joseph et Haïti-Observateur au -près de la Cour fédérale de la juridiction sud de Floride. Ce faisant, il a mordu à l'hameçon qui lui a été tendu, car la dispute opposant l'État haïtien à Franck Ciné/Haitel dont le chef du gouvernement haïtien s'est fait partie prenante l'a projeté dans le collimateur des autorités fédérales américaines. Une enquête a été lancée sur les activités de Lamothe et des ses compagnies de télécommunications enregistrées aux États-Unis, surtout dans l'État de la Floride.

 Si les nombreux articles parus dans H-O, depuis l'arrivée au pouvoir de Michel Martelly, exposant la vaste conspiration menée, d'abord par l'administration Préval, ensuite par l'équipe Martelly-Lamothe, afin d'accaparer la compagnie de Franck Ciné, ont fait piquer une crise de colère aux tenants du pouvoir, c'est plutôt l'édition du 15-22août 2012 qui a sorti Laurent Lamothe de ses gongs.

En effet, sous le titre «L'affaire État haïtien contre Franck Ciné se course — La Hai tel en vente pour 25 millions$ » un article signé Léo Joseph, a fait des révélations pertinentes faisant état de la vente de la compagnie de téléphone cellulaire pour 25 millions$ qui ont mis Laurent Lamothe dans ses petits souliers. Il a été également révélé dans l'article que Lamothe et son agent avaient demandé un acompte de plus de 500 000 $, en plus d'exiger que l'acquéreur ouvre un « dépôt fiduciaire» à Port-au-Prince.

Alors que les négociations allaient bon train avec l'acheteur éventuel basé à New York, se servant de Charles A. Forbin, consul général d'Haïti à New-York, comme démarcheur principal, il n'aurait pas mis au parfum le président Martelly ou le responsable de la Direction générale des impôts(DGI). Car, presque immédiatement après les révélations d'H-O, Jean-Baptiste Clark Neptune, le directeur général de la DGI, a déclaré, dans le quotidien Le Nouvelliste (édition du lundi 20 août 2012) : «la Haitel pas encore en vente».

À la lumière de ces faits, Laurent Lamothe se trouverait en porte à faux par rapport à Michel Martelly et n'aurait d'autre alternative que le désistement d'Haïti-Observateur et de Léo Joseph. Par le truchement de ses avocats, il a affiché le toupet de menacer de poursuivre en justice Léo Joseph et H-O pour « diffamation», à moins que soit publié un « démenti » dans la huitaine. En d'autres termes, que Léo Joseph et H-O, sous la pression de cette menace, déclarent avoir publié, avec intention de nuire, des informations infondées concernant MM Lamothe et Baker. Ce qui reviendrait à souscrire à la thèse fantaisiste d'accusation gratuite et mensongère avancée par Laurent Lamothe et Patrice Baker.

Au départ, Léo Joseph avait pris la lettre de demande de « démenti » envoyée à l' adresse du journal avec avis de réception, par les avocats de M. Lamothe, pour une plaisanterie de mauvais goût pour la simple et bonne raison que les avocats du Premier ministre haïtien n'ont pas donné l'impression qu'ils ont lu l'article incriminé. Mais aussi par le fait que Laurent Lamothe ne doit pas ignorer que Charles Forbin, en plus d'avoir des rencontres avec le CFO et directrice administrative, aussi bien qu'avec le gérant administratif associé de Nord Citadel Capital, et entretenait une correspondance via courrier électronique avec le consul général d'Haïti à New York .Les lieux des rencontres, à Manhattan, seront révélés en temps et lieu, pour l'édification des uns et des autres, mais surtout pour rafraîchir la mémoire défaillante d'un Premier ministre en mal de défense.

De toute évidence, les détails des négociations visant la vente de la Haitel par Laurent Lamothe, agissant au nom et pour l'État haïtien, sont exposés au compte-goutte afin tout simplement de donner au Premier ministre la chance de se ressaisir.

La lettre de l'avocat de Lamothe et de Baker truffée d'erreurs et d'inexactitudes

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Il a été donné de relever que la lettre de mise en demeure expédiée par les avocats de l'équipe Lamothe-Baker contient des erreurs graves et des inexactitudes, ce qui fait croire que, si les défenseurs des accusateurs n'ont pas lu l'article par lequel le scandale est arrivé, ceux qui l'ont lu à leur place n'en ont pas bien assimilé la teneur. Car, dans leur lettre, ces avocats ont fait leur demande en faveur de leurs clients avec légèreté. De fait, l'acheteur a une adresse à Manhattan, New York; il a été forcé de verser un avaloir sur les 25 millions qui constitue le prix de vente de la compagnie de Franck Ciné; en plus de faire pression sur le représentant de Nord Citadel Capital LLC pour que cette compagnie ouvre un compte fiduciaire à la capitale haïtienne. Porter par devant une Cour fédérale américaine une plainte basée sur des erreurs d'interprétation du document à l'origine de cette plainte ainsi que des inexactitudes n'assure pas la crédibilité des plaignants et met leurs avocats en mauvaise posture.

Patrice Baker est associé à cette demande de démenti parce que, avance les avocats de Lamothe, l'article d'H-O lui a attribué le titre de « démarcheur» dans le cadre de l'opération de vente de la Haitel. Mais là où le bât blesse, le paragraphe du texte où le nom de M. Baker a été cité se lit textuellement comme suit :«Dans le cadre de cette affaire, le consulat d'Haïti à New-York est transformé en centre d'opération pour la " vente "de la compagnie de Franck Ciné, alors que le consul général, Charles Forbin, ex-représentant de « No Pin »,compagnie de télécarte en copropriété entre Laurent Lamothe, Michel Martelly et Patrice Baker (homme d'affaires haïtien nommé vice consul à Miami par Laurent Lamothe), s'est vu attribuer le rôle de démarcheur, ou courtier? »

De plus, Patrice Baker s'est associé pleinement à cette action contre Léo Joseph et H-O et non Michel Martelly. Alors qu'ils sont tous les trois propriétaires à part entière de la société Global Voice Group et leurs noms ont été cités dans le même article comme tels. Comment donc expliquer cette mise à l'écart du président Martelly dans cette plainte, pourtant copropriétaire avec Laurent Lamothe et Patrice Baker ?

Le choc en retour

Sans l'ombre d'un doute, Laurent Lamothe et son associé Patrice Baker, veulent recourir à la justice américaine pour réduire Haïti-Observateur au silence, craignant d'être éclaboussés par les révélations faites dans le cadre de l'enquête menée par Léo Joseph sur le rôle joué par les compagnies de Laurent Lamothe dans déboires de la Téléco. Mais encore et surtout, concernant la stratégie menée par ces mêmes compagnies également dans les pays d'Afrique où elles ont été accueillies par ces gouvernements.

La Haitel constitue le talon d'Achille du tandem Martelly-Lamothe, car l'enquête, toujours en cours, que publie Haï -ti-Observateur, a attiré l'attention des autorités fédérales. Enregistrées aux États-Unis, particulièrement dans l'État de la Floride, les différentes sociétés de télécommunications ou distributrices de télécarte de Laurent Lamothe et de Patrice Baker en association avec les frères Quoloqui (Global Voice Group, SOWCI,One World Telecom, TESS ,pour ne citer que celles-ci)sont sujettes au contrôle des autorités américaines. Aussi, l'implication de Laurent Lamothe et ses compagnies dans le dossier Haïti a-t-elle attiré l'attention des agences américaines préposées à la vérification de la conformité des entreprises de MM. Lamothe et Baker aux lois fiscales (évasion fiscale), à l'enrichissement illicite, au blanchiment des avoirs, etc.


En attendant que s'écroule le monde de Lamothe et de ses associés en affaires, s'annonce le choc en retour, dans la mesure où, Léo Joseph, qui porte le double chapeau de directeur et rédacteur en chef d'Haïti-Observateur, s'apprête à donner la riposte, sous forme d' une contre plainte auprès d'une instance fédérale américaine, plainte qui sera assortie de demandes à l'encontre de MM. Lamothe et Baker. Cette action en justice contre ces deux hommes d'affaires, républicains de leur État, sera très médiatisée, d' autant plus que les futurs accusés entretiennent des relations avec les puissants de ce monde, particulièrement dans le monde politique et des affaires. C'est sans doute ce prestige dont Laurent Lamothe jouit, et qu'il croit pouvoirs auvegarder, en intimidant Léo Joseph, qu'il a annoncé, à grand renfort de publicité véhiculée par l'agence de pres se Associated Press, avoir déposé cette plainte contre cet hebdomadaire et son directeur.

À noter que Laurent Lamothe et son associé ont versé des cotisations au Parti républicain en leurs noms propres et ceux de leurs compagnies. Il est peut-être trop tard pour Laurent Lamothe de saisir l'importance d'un proverbe qu'avait lancé Papa Doc, et qui s'énonce ainsi : Ti bwa w pa wè a se limenm ki kreve jew ». Sans l'ombre d'un doute, il finira par comprendre que «la Haitel est le talon d'Achille de l'équipe Martelly-Lamothe ». Car il vient tout juste d'ouvrir une boîte de Pandore.


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