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Haiti -CEP: Si Martelly et Le parlement ne trouvent pas un accord avant la Noel, religion pour la paix se retirera des négociations

mgr-pierreandre-dumasMonseigneur Pierre André DumasMgr Dumas presse le pouvoir de trouver un accord avant la Noël

Si la présidence et le Parlement n'arrivent pas à un accord avant le 25 décembre sur la formation d'un Conseil électoral, le médiateur Religions pour la paix se retirera. Mgr Pierre André Dumas, qui en a fait l'annonce sur Radio Magik 9 jeudi, a appelé les dirigeants du pays à un dépassement de soi et à un rejet de leur ego au profit des intérêts de la population.

Religions pour la paix ne veut pas se laisser noyer dans une situation qui les dépasse. Si avant la fête de Noël il n'y a pas une avancée concrète dans les négociations entre la présidence et le Parlement, les leaders religieux vont se retirer de la table. « S'il n'y a pas cette avancée, nous informerons la population que nous avons pris acte que la situation est bloquée quelque part. Nous ne pourrons pas cautionner ni faire croire qu'il y aura une sortie dans ces négociations », a annoncé Mgr Pierre André Dumas, l'un des responsables de cette instance religieuse qui joue le rôle de médiateur dans les négociations entre l'exécutif et le Parlement sur la formation d'un Conseil électoral.

Tout en soulignant que les leaders de Religions pour la paix ne sont pas naïfs, Mgr Dumas dit rester convaincu que les dirigeants du pays vont trouver une solution avant la date butoir du 25 décembre. Il a souligné que Religions pour la paix ne souhaite pas arriver à cette situation, c'est-à-dire abandonner son rôle de facilitateur dans les négociations.

Dans sa sagesse, l'évêque n'a voulu accuser aucune des deux parties. Cependant, il a souligné que le groupe majoritaire à la Chambre des députés a demandé de surseoir aux négociations jusqu'au 14 janvier 2013. L'exécutif n'a pas voulu prendre une décision en désaccord avec le groupe majoritaire qui le supporte, a expliqué le leader religieux.

Pourtant, a ajouté l'homme d'Eglise, tout était fin prêt pour la signature d'un accord. Personne ne pouvait dire qu'il avait tout gagné ou tout perdu. Mgr Dumas a estimé que s'il y a blocage, il faut le dire à la population. Les deux parties, a-t-il poursuivi, avaient fait montre d'une volonté de trouver une solution à la crise. Au cours de la dernière rencontre, les protagonistes se sont pratiquement mis d'accord sur tous les considérants et se sont engagés à signer un protocole d'accord. « Il ne restait qu'une déclaration conjointe à faire par le président de la République et la majorité des parlementaires », a indiqué le chef de l'Eglise catholique dans le département des Nippes.

Face à cette conjoncture pour le moins tordue, Religions pour la paix ne va pas se noyer dans un verre d'eau. « Nous ne sommes pas des leaders politiques. Si nous ne pouvons pas continuer à aider, nous prendrons note de cela et ferons connaître à la population notre position. Nous ne sommes pas indispensables ni trop importants... Nous avons prêté nos services comme facilitateurs... En jouant le rôle de médiateur, Religions pour la paix ne voulait qu'aider à trouver une solution honorable, mais qui ne viole pas la Constitution.»

Sans vouloir dire que ce sont les élections qui vont changer les conditions de vie de la population, Mgr Dumas a souligné la nécessité d'arriver à un consensus qui permettra à celle-ci de respirer et d'améliorer le climat du pays, a-t-il dit. « Nous avons entendu la souffrance des habitants de nos zones respectives », a soupiré le leader religieux comme pour exprimer ses inquiétudes par rapport à la situation socio-économique du pays.

Malgré le comportement dilatoire de nos élus dans les négociations sur la formation d'un Conseil électoral, Mgr Pierre André Dumas continue de croire que l'être humain a des ressources cachées, et ce sont ces ressources qui vont pousser nos dirigeants à se dépasser et à prioriser le pays et non leur ego. « Nos élus doivent se rendre compte de la gravité de la situation », a insisté l'homme d'Eglise.

Il a appelé les acteurs en négociation à un dépassement de soi, une grandeur d'âme et une transcendance des passions personnelles afin, a-t-il dit, de regarder les intérêts de la nation. Religions pour la paix continue de garder l'espoir d'une possible sortie de crise, a souligné Mgr Dumas tout en souhaitant que pour l'année 2013 qui arrive dans quelques jours, les dirigeants du pays se questionnent sur l'image qu'ils veulent laisser d'eux à la prochaine génération. « Ce n'est plus le moment de continuer à faire du « chèlbè », a-t-il conclu.

Membre de la commission de négociation sur la formation d'un Conseil électoral, le président Michel Martelly a entamé depuis plusieurs mois des discussions avec des parlementaires sur la meilleure formule pour organiser les élections devant renouveler le tiers du Sénat et les collectivités territoriales. Après plusieurs rencontres, les deux parties ne sont toujours pas arrivées à un consensus.

Robenson Geffrard,
Source: Le Nouvelliste

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