Tout Haiti

Le Trait d'Union Entre Les Haitiens

Actualités

Haiti-Observateur:« Le police », les tontons macoutes version Martelly fait son apparition à Port-au-Prince

haiti-observateur

LES FÊTES DE FIN D'ANNÉE ENTACHÉES

La mobilisation générale décrétée contre le régime Martelly

Insatisfaits de la dilapidation des deniers publics par le gouvernement Martelly/Lamothe dont la dernière infraction aura coûté au trésor public quelques cinq milliards de gourdes (approximativement USD 130 millions $), des milliers d'Haïtiens ont gagné les rues, le dimanche 16 décembre dernier. Ils reprochent essentiellement aux dirigeants d'accaparer toutes les ressources du pays à des fins personnelles. Depuis plusieurs mois, en effet, des cris s'élèvent de partout contre les programmes bidon de la première dame, Sofia Saint-Rémy Martelly, et de son rejeton Olivier Martelly, tandis que le président Martelly et son Premier ministre Laurent Lamothe tirent nettement de l'arrière dans différents sondages et micros-trottoirs. Depuis qu'ils entreprennent des voyages aux coûts faramineux à l'étranger, sous le prétexte de « chercher des opportunités pour le pays », les compatriotes qui ont décelé le subterfuge tirent des pieds.

Ces milliers de mécontents ont été rejoints par des centaines de chauffeurs de camions, de tap-tap et de taxis dont le couperet des mesures de taxation leur est tombé sur le dos. Même les cireurs de chaussures (shoeshine boys) sont passés au crible de Laurent Lamothe et son ministre des Finances, Marie Carmel Jean Marie, en sus des employés du secteur public et parapublic, obligés de subir des hausses allant de2 à 5 % sur la masse salariale. Quant aux petites bourses constituées de journaliers, marchands ambulants, restaurateurs de rues, Madame Sarah, cultivateurs, et de toute l'armée souffrante des masses laborieuses, ils en veulent à ce gouvernement prédateur dysfonctionnel qui a amorcé la régression dans les conquêtes sociales amorcées depuis1946, à la faveur de la Révolution qui emporta l'ex-président Elie Lescot. Donc, en bousculant les pôles de richesses au profit des classes traditionnelles, plus de 90 % de la population se retrouvent relégués aux miettes, comme si elle était condamnée à un petit pain.

« Le police » à la rescousse du gouvernement

Convoquée principalement par le mouvement Lavalas, la manifestation du 16 décembre voulait, en quelque sorte, commémorer le 22eanniversaire aux urnes de l'ex-prêtre de Saint Jean Bosco. Après deux exils doublés de deux purgatoires, le mouvement Lavalas semble vouloir intégrer la légalité constitutionnelle en se métamorphosant en parti politique « propre ». Le bénéfice du doute aidant, on aura vu, le 16 décembre 2012, des anciens alliés, rejetés par le « pouvoir de la rue », rejoindre la manifestation, tandis que d'autres partis politiques satellites venaient en « observateurs »pour signifier leur opposition au régime Martelly/Lamothe.

Au grand dam des uns et des autres, le groupe para militaire « le police » qui, au cours du mois de novembre 2012, faisait ses premières apparitions musclées dans le sud(Cayes) et la Grande Anse (Jérémie), est finalement passé aux actes à la capitale. Les suspicions jetées çà et là sur les nombreuses voitures aux vitres teintées, type Zo reken, qui patrouillent les rues, se sont vite confirmées.

D'après diverses agences de nouvelles, ce sont ces engins du gouvernement qui déversaient les membres de « le police » surtout le parcours de la dite manifestation. Ainsi, afin de barrer la route aux manifestants, ils leur lançaient des jets de pierre alors que ceux-ci ripostaient par les mêmes moyens. Ce scenario s'est répété aux environs de Cité Soleil, sur la route de l'aéroport Toussaint Louverture, alors que la Police nationale intervenait pour arroser la manifestation avec du gaz lacrymogène. Le même scenario s'est reproduit au carrefour Delmas/Nazon, mais avec beaucoup plus de fermeté. Le rituel dit du « réchauffe ment d'une manifestation » a été quelque peu perturbé par des hommes pro-Martelly/Lamothe dûment vêtus d'un maillot rose avec le slogan « Viktwa pèp la ». Ce rituel apparemment de connotation vodouesque consiste à attirer la protection des « invisibles » en allumant un feu de bois au beau milieu du chemin. Les gens chargés de faire descendre la protection nécessaire avaient à tourner autour du feu qu'ils furent assaillis de jets de pierre par les agents roses du gouvernement. Les manifestants se replièrent alors au pas de course vers le Morne Nazon où ils se ravitaillèrent en nombre. Le groupe prit de l'ampleur aux environs de Solino pour atteindre plus de cinq milles (5 000) personnes, selon plusieurs estimations. Des musiciens à pieds en profitèrent pour les accompagner, et attirer ainsi la masse des mécontents.

Dispersés à coups de gaz lacrymogène

C'est une véritable marée humaine qui bifurqua à l'avenue John Brown(Lalue) pour entamer l'étape finale vers le Champs-de-Mars. Voulant à tout prix les empêcher d'arriver à destination, les troupes de Godson Oréus (nouveau chef de la Police) donnèrent la charge au niveau du Bureau de l'Immigration (1ere Ave du Travail/Ruelle Dufort). Sans aucune forme d'avertissement, l'escouade anti-émeute les aspergea de gaz lacrymogène avant de procéder à l'arrestation de 14 musiciens munis de leurs instruments respectifs. 7 jeunes filles qui prenaient leurs jambes à leur coup ont subi le même traitement. Au Poste Marchand, non loin du Chemin des Dalles, des manifestants venus du Bel-Air et du Fort National, aux prises avec des hommes en rose, qui voulaient les contrecarrer, en sont venus aux mains, chaque camp donnant le blâme à l'autre camp. À ce moment, des bandes de casseurs entreprirent de briser les vitres des automobiles qu'ils trouvaient sur leur passage, et les hommes de Godson Orélus réagirent avec zèle.

Le député de Delmas/Tabarre, Arnel Bélizaire, l'un des organisateurs de la manifestation, aux côtés des sénateurs Annik Joseph et Moïse Jean-Charles, se constitua prisonnier en signe de solidarité avec les 21 personnes arrêtées injustement par les forces de l'ordre. Le commissaire du gouvernement, Lucmane Dellille, a donné personnellement l'ordre de les coffrer jusqu'au lendemain pour interrogatoire. Une décision combattue par sénateurs et députés, qui croient que, loin d'emprisonner les casseurs et les fauteurs de troubles dont des membres de « le police », les hommes de Godson Orélus ont arrêté intentionnellement des musiciens et des jeunes filles. Après leur audition le lendemain (18 décembre), le commissaire du gouvernement, Lucmane Delille, a décidé d'inculper les prévenus de vandalisme. Ancien membre du GNB, groupe qui contribua au renversement du président Aristide, en 2004, Me Delille se retrouve dans ses petits souliers pour affronter ses anciens ennemis. Déjà, René Civil,l'un des protagonistes de la base du Bel-Air, a soutenu qu' « ils répondront coup pour coup ». Donc, le pire serait à venir à court terme.
Le sénateur Moïse Jean-Charles réclame la mobilisation générale

Le sénateur Moïse Jean-Charles, qui s'est fait un nom en dénonçant les moindres écarts du gouvernement Martelly/Lamothe et ses acolytes, est devenu, en moins d'un an, le fer de lance contre les abus de pouvoir des ayants-droits. Sitôt l'offensive gouvernementale consommée, il a rejoint les ondes via la radio RCG 2000 afin de mettre à nue la violation des droits constitutionnels des habitants. Il a vertement déclaré que « le coup ne passera pas. Rien ne m'étonne aujourd'hui. Que pouvait-on attendre de Martelly qui a déjà descendu son pantalon en public, qui a déjà battu sa femme en public. Ke l volè, ke l kidnapè, ke l kadajakè, tout se Matelly. Ce matin, nous avons fait face à le police dans les rues. Je connais ses dirigeants : ce sont Kiko Saint-Rémy, Hervé Fourcand... Après une seconde étape de désobéissance civile, nous arrivons à la phase finale de la mobilisation générale. Nous ne pouvons pas laisser Martelly détruire notre pays ».
Le chancelier Pierre Richard Casimir accusé de détournement de fonds par Moïse Jean Charles

Homme lige du Premier ministre Laurent Lamothe adopté par le président Martelly, le chancelier Casimir a été, par la même occasion, mis au banc des accusés par le sénateur Jean Charles. Il dit « ne pas comprendre comment un tel homme puisse diriger la chancellerie ». Déclarant détenir des pièces pour justifier ses allégations, le puissant sénateur du nord accuse le chancelier Pierre-Richard Casimir de détournement de fonds. Son enquête aurait été menée au sein même du consulat général de Montréal qu'occupait M. Casimir avant d'être parachuté à son pays d'origine. Selon les propos de Moïse Jean Charles, « à l'époque qu'il dirigeait le consulat de Montréal, Pierre-Richard Casimir a détourné plusieurs dizaines de milliers de dollars du compte dudit consulat ».Tout en affirmant détenir des ordres de transferts de telles sommes vers le compte bancaire privé de l'ex consul, M. Jean-Charles promet de convoquer M. Casimir à la Chambre haute dans les plus brefs délais.

Alors que traditionnellement les Haïtiens ne négocient pas les fêtes de fin d'année, ils sont exceptionnellement condamnés à les vivre dans le tumulte provoqué délibérément par l'équipe Martelly/Lamothe. Actuellement, les rues, si achalandées à pareille époque, affichent un air de détresse puisqu'aucune circulation d'argent n'est constatée. Les caisses publiques étant vidées par le pouvoir et ses acolytes, les employés de plusieurs ministères n'ont pas encore reçu leurs émoluments, alors que d'autres, tels que les enseignants, accusent des arriérés de plusieurs mois. Une situation qui dépasse tout entendement, au moment où la menace d'une mobilisation générale pointe à l'horizon.

Que Dieu veille sur Haïti
Haiti-Observateur

Autre Videos:

A Lire Aussi:

  1. Vidéo:Quand ils sont venus arrêter les lavalassiens je n’ai rien dit parce que je ne suis pas un lavalasse - 21 prisonniers Politiques Lavalas incarcerés dans un cachot
  2. En Haiti, Les kidnappeurs sont mieux traités que les 21 prisonniers politiques Lavalas du 16 Décembre
  3. Lesly Martelly un cousin du président Michel Martelly a été touché par 2 Balles
  4. Arrestation du député Arnel Belizaire détenu au commissariat du corps des pompiers – des députes sont en route pour faire la solidarité avec leur collège
  5. De 7.8% projetée à 2.5% réalisée, Haiti n’a pas connu la croissance économique espérée pour l’année 2012
  6. La trésorerie de l'Etat ne se porte pas bien a declaré le ministère des Finances
  7. Haiti – Economie: La Chambre de commerce haïtiano-américaine (AMCHAM) dresse un tableau sombre de la gouvernance haïtienne
  8. Haiti n’est pas prête pour la venue des grandes entreprises, selon l’expert des Nations-Unies Michel Forst
  9. « Haïti ne peut pas se permettre de marcher à reculons »
  10. Haïti classé parmi les pays les plus corrompus du monde, selon le dernier rapport de transparency international
  11. Le FMI agacé par la subvention de l'Electricité d'Haïti
  12. De CIRH à CAED: les non-dits d'une aide externe bâclée
  13. Haiti : La Crise alimentaire s’aggrave en Haiti
  14. Haiti - Martinique: Les Haïtiens sans papiers comme des marrons
  15. Regime de Martelly-Lamothe: Du Kidnapping au Viol!
  16. Les faits démentent Laurent Lamothe: Criminalité-Banditisme-kidnapping-Insécurité
  17. Haiti - Observateur: Martelly s'éloigne … Arrestations ajournées: LES AGENTS FÉDÉRAUX À PIED D'OEUVRE EN HAÏTI
  18. Haiti-Observateur: Il n’est que le # 5 de son réseau: SELON LES CONFESSIONS FAITES PAR CLIFFORD BRANDT