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Le Trait d'Union Entre Les Haitiens

Analyses & Opinions

Mieux vaut être mangeur que mangé…! (1)

ambassadeur americain peter mulrean privert touthaitiLe pro consul americain Peter Mulrean - Pres de facto Jocelerme Privert

« J’ai dit des vérités aux hommes; ils les ont mal prises; je ne dirai plus rien. Â»

 (Jean-Jacques Rousseau)

Par Robert Lodimus --- M. Jocelerme Privert a-t-il vraiment décidé de nager à contre-courant des exigences et recommandations politiques des États impériaux qui lui somment – par l’entremise des missions diplomatiques déployées à Port-au-Prince – de respecter strictement, à la lettre, les stipulations de l’accord du 6 février 2016 ?

Le président issu du coup d’État du 14 février 2016, après avoir consulté les groupes politiques victimes du processus vicié des scrutins du 9 août et du 25 octobre 2015, semble vouloir suivre la voix de la raison. Le « magistrat suprême Â» martèle dans ses interventions privées et publiques que le destin, l’avenir de la « bêtise Â» du Conseil électoral délinquant doit être confié à une « Commission de vérification et d’évaluation». Et même là encore, la situation politique liée aux mascarades électorales continue de manquer de visibilité. L’atmosphère de discorde n’est pas éclaircie. Il paraît donc évident pour les observateurs de la crise – et ont-ils tout à fait tort? – que la présidence provisoire controversée abuse du temps qu’elle s’est alloué.

Et pour quels motifs?

Seuls Privert et les membres hétérogènes de son cabinet savent, jusqu’à présent, où ils veulent conduire le pays. L’unique exploit réalisé par l’ex-sénateur, devenu président de la République au moyen d’un vote irrégulier, illégal, inconstitutionnel et barbare, c’est d’avoir réussi à inventer une « recette politique Â» tout à fait inusitée : dorénavant au palais national, duvaliéristes, prévalistes, aristidistes, journalistes opportunistes, se cotoient, se serrent la main, déjeunent, dînent et soupent ensemble tous les jours. Sans se battre en duel. Il ne faudrait pas davantage s’en étonner. Jocelerme Privert et sa nouvelle clique de collaborateurs se sont ralliés au Core Group, aux charognards du PHTK, pour poignarder les masses haïtiennes dans le dos. Une fois encore, les efforts des compatriotes pour orienter la marche du pays vers le couloir d’une « Révolution Â» sociale, politique, économique et culturelle sont retardés. Le peuple n’a pas de leaders véritables. Mais des adeptes du « je-m’en-foutisme Â» qui cherchent à accéder à une fonction politique quelconque dans le seul but de s’assurer un revenu salarial – régulier ou occulte – qui leur permette de se mettre à l’abri de la misère avec leur épouse, leurs maîtresses et leurs progénitures. Ce sont ces « racailles-là Â» que Graham Greene appelle les « comédiens Â». Et coïncidence bizarre, ils disposent même de leurs « Ti Pierre Â» dans les « stations de radiodiffusion Â» et dans les « quotidiens Â» qui déconnent. Bavent. Et se masturbent de « satisfaction honteuse Â», d’ Â« orgueil ridicule Â» et de « suffisance intellectuelle aveugle Â». Existe-t-il des femmes et des hommes de combat et de conviction idéologique sur la scène politique de la République d’Haïti, comme aux temps des saisons regrettables qui firent la gloire et l’honneur de nos devanciers patriotes ? Des citoyennes et citoyens qui ont su défier leurs bourreaux, préméditer la mort pour désapprendre à se soumettre à la servitude outrageante, comme le commande la vision « montaignienne Â» de la liberté et des droits individuels ?

Montaigne écrivit : « La préméditation de la mort est la préméditation de la liberté. Qui a appris à mourir, a désappris à servir… Â» Exactement ce qu’ont réalisé les grandes figures historiques – dont les deux dernières encore en vie, Fidel et Raul Castro – pour chasser les impérialistes qui pensent pouvoir dicter leur « loi hégémonique Â» aux pays de la périphérie, et qui aujourd’hui se sont réincarnés à Port-au-Prince dans la peau de Kenneth Merten, Peter F. Mulrean, Sandra Honoré…

Les antécédents politiques de Jocelerme Privert, de Rony Gillot et de beaucoup d’autres politiciens qui ont rejoint la présidence du 14 février 2016 n’habilitent pas les bénéficiaires du régime de facto à jouer le rôle de Napoléon Bonaparte, quand celui-ci déclara : Â« La France a compris que je n’étais sorti de la légalité que pour entrer dans le droit… Â» Napoléon Bonaparte – qui me répugne personnellement pour les raisons que nul n’ignore – a réécrit les pages de l’histoire de la République française. Il mit en déroute ses comploteurs qui se furent retranchés au Parlement. Et la phrase significative que nous retenons du général belliqueux : Â« Mon épée est à mon côté, et avec elle j’irai loin. Â» Lorsque les députés évoquèrent la Constitution afin de dissuader Bonaparte à s’emparer du pouvoir par la force, l’homme ne se laissa pas attendrir et leurrer. Max Gallo rapporta les paroles du général Bonaparte dans son ouvrage Le chant du départ : Â« La constitution? Vous sied-il de l’invoquer? Et peut-il être encore une garantie pour le peuple français? La Constitution? Elle est invoquée par toutes les factions et elle a été violée par toutes; elle est méprisée par toutes. Â»

Napoléon Bonaparte et son armée pénétrèrent dans l’enceinte du Parlement avec leurs chevaux et chassèrent les « députés conspirateurs Â» qu’ils dénommèrent les « proscripteurs Â».

Max Gallo raconta encore : 

« Napoléon se penche, donne un ordre au général Leclerc. Les grenadiers s’ébranlent. Les tambours battent la charge, se dirigent vers l’Orangerie. On voit des députés du conseil des Cinq-Cents enjamber les fenêtres, laissant tomber leur toque rouge, se débarrassant de leur toge blanche, s’enfuyant dans le parc. Et l’on entend Murat crier : Â« Foutez-moi tout ce monde-là dehors! Â» (1)

La France ne vénère-t-elle pas tous les jours Napoléon Bonaparte, son grand empereur? A-t-elle condamné le malade de la guerre, même une seule fois, pour le sang de tous les soldats qu’il fit couler en Russie, en Italie, à Waterloo…?

Évoquer la « Constitution Â» actuellement dans l’atmosphère de crise et d’incertitude qui caractérise la République d’Haïti relève d’un « démagogisme Â» politique effarant. Quelle Constitution? Celle que René Préval, Claude Moïse et leurs satanés compères « constitutionnalistes Â» ont défloré sur la place publique à la pointe de leurs baïonnettes, malgré les appels à l’aide de la population? Ce document est souillé. Il faut le « jeter Â» à la poubelle de l’histoire. La République d’Haïti doit se doter d’une « Loi mère Â» qui incarne les velléités révolutionnaires de ses filles et de ses fils.

Haïti est le seul pays de la planète où il suffit de pouvoir réciter comme un perroquet la fable « Bébé grandit Â» de Colas, pour se consacrer Tolstoï, Spinoza, Beckett, Baechler, Stiglitz… Nous vous référons à la « lettre auto-élogieuse Â» – un véritable chef-d’œuvre littéraire – de l’ex-commissaire du gouvernement des Tèt Kale et actuel sénateur de la République, Jean Renel Sénatus, publié dans les medias locaux. Nous vous en offrons un extrait pour une délectation privilégiée: 

« Pour cette association sans précédent dans ma carrière et mon passé politique j'ai été l'objet et je le suis encore, de toute sorte de sigmatisations que j'ai assumées parce que je n'ai renié et renierai jamais les valeurs sur lesquelles sont fondees mes convictions.

Aujourd'hui, mon pays traverse un moment difficile et ma voix qui inspire respect et crédibilité est importante dans la perspective de la refixation des normes. Je ne souhaiterais pas que mes interventions soient interpretees a tort comme ideologiquement par rapport a mon appartenance a ce Groupe de travail… Â»

Copie tout à fait conforme à l’originale…!

Pauvre et triste Haïti

Après l’échec des « Tèt Kale Â», le présent gouvernement apparaît déjà comme l’un des pires scénarios politiques que les mercenaires insérés dans la communauté internationale (CI) aient déniché dans ses tiroirs de « ruse Â», de « mépris Â» et de « cynisme Â» pour démobiliser une fois de plus les masses haïtiennes qui revendiquent la désoccupation de leur territoire, l’enraiement de l’épidémie de choléra et le dédommagement des victimes, la condamnation des pédophiles et des agresseurs sexuels de Ban Ki-moon, de Sandra Honoré, de Barack Obama, de Stephen Harper, de François Hollande…

Dans toutes nos réflexions sur le développement de la situation sociale, économique et politique du pays, nous avons rejoint les points de vue des analystes et éditorialistes progressistes qui croient que la mise en place d’un « Conseil révolutionnaire de gouvernement transitoire Â» à Port-au-Prince demeure la solution viable pour allumer des lampions d’espoir dans les foyers où la misère humilie et avilit les familles haïtiennes emportées par les courants de la paupérisation.

Ne soyons pas dupes    

Jocelerme Privert appartient à la classe des « politiciens opportunistes Â» qui se sont servis de leur modeste origine familiale pour se faufiler ingénieusement au sein des groupes émanant des quartiers bidonvillisés. Ils l’ont fait dans le seul but de se donner les moyens d’assouvir des ambitions politiques bourgeoises et de combler des manquements économiques personnels. Ils sont légion, tous ces individus originaires des milieux défavorisés qui ont roulé dans la « savane de la corruption Â» que représente la fonction publique en Haïti, en vue de s’acheter un titre de « noblesse Â» comme « Edmond Dantès Â», le mystérieux Comte de Monte- Cristo d’Alexandre Dumas. Dans ces conditions-là, ne sera-t-il pas toujours difficile de réaliser l’audit de la gestion économique et financière des dirigeants politiques passés et présents qui ont dégraissé et désossé la chair de l’État. Il y a trop de squelettes dans les placards des gouvernements des lavalassiens d’Aristide/Préval, et des néoduvaliéristes. Les « rongeurs Â» des richesses de l’État se font le devoir de s’entreprotéger. Les « dilapidateurs Â» de l’assiette fiscale, les « grands gosiers Â» se couvrent les uns les autres comme les soldats d’un même régiment qui se positionnent sur le champ de bataille. C’est à cela que nous assistons présentement à Port-au-Prince.

Préval et Privert ont ratissé large. Des gros « poissons Â» ont mordu à leurs hameçons. Sont entrés dans leurs nasses. Marc Aurèle Garcia – alias Marcus de Radio Mélodie Fm et de l’Hebdomadaire Haïti en Marche – n’y a pas échappé. Les « têtes de linotte Â» qui remplissaient les salles des émissions de libre tribune et d’affaires publiques encombrent actuellement le palais et les ministères. Les anges et les démons valsent sur la musique d’un « consensus Â» aussi « laid Â», aussi « hideux Â» que les « sosies Â» du Quasimodo de Claude Frollo qui l’ont composée.

Des secteurs de la presse haïtienne, fougueux, critiques envers le régime gouvernemental des Tèt Kale, tombent dans la divagation. Ou deviennent carrément aphones. Car si ce n’est pas toi, c’est ton frère, c’est donc quelqu’un des tiens…! Et c’est dommage pour l’avancement des revendications populaires sur les rails d’une « Â« Révolution Â» franche et salutaire!

Ceux qui ont l’habitude de fréquenter la maison principale des Privert – y compris l’ex-président René Préval – n’ont pu que s’étonner de l’étendue des avoirs économiques de cette famille d’origine rurale. Le nouvel homme du palais national, avec sa plume brillante et sa diction grinçante, négligée et cacophonique, a passé des années au timon de la Direction générale des impôts (DGI). Cette importante institution rattachée au ministère des Finances se compare volontiers à la poule aux Å“ufs d’or d’Ésope, le grand fabuliste grec. Faudrait-il en dire davantage sans troubler le sommeil d’une vieille et regrettée connaissance que la fureur néoduvaliérienne a précipitée dans la tombe un matin de novembre sans soleil? Comme dit l’adage : Â« Faire une promesse, c’est comme contracter une dette. Â»

Les organisateurs et bénéficiaires du coup d’État du 14 février 2016 attendent trop longtemps avant de déclarer officiellement que la poursuite des joutes frauduleuses, décriées par la quasi-majorité de la population haïtienne, conduira certainement la République aux portes d’une catastrophe sociopolitique incontrôlable et irréparable ? Le Conseil électoral provisoire de Léopold Bélanger doit éviter de se mettre les pieds dans le piège posé grossièrement par l’affairiste Opont aidé d’un petit groupe de mercenaires misérables et crapuleux, venus des divers horizons politiques, sociaux et religieux. Les religions catholiques, protestantes et les sectes vaudou d’Haïti recèlent de corrompus et de blasphémateurs. Elles se rapprochent plus près de l’ Â« enfer Â» que du « paradis Â». Les nouveaux membres du corps électoral ne pourront pas enlever l’embargo sur la publication des résultats et le blocage du processus sans attendre les recommandations du rapport de l’éventuelle « Commission de vérification et d’évaluation Â» qui serait – selon toute vraisemblance – en voie de formation. Sinon, la cité entière s’embrasera.

Léopold Bélanger, au cours de sa première conférence de presse évoquait l’importance et l’urgence d’une rencontre du Conseil électoral provisoire (CEP) avec les ambassades accréditées en Haïti, l’Organisations des nations unies (ONU), l’Union européenne (UE), l’Organisation des États américains (OEA), afin que les violons des musiciens de l’orchestre cosmopolite soient bien accordés avant le spectacle final. En clair, M. Bélanger faisait ressortir la nécessité pour lui, ses collègues et les « pourvoyeurs blancs Â» de se concerter sur une éventuelle solution à apporter à la crise électorale provoquée par les fraudes massives du 9 août et du 25 octobre 2015. Cette approche avait soulevé des poussières d’étonnement et une vague de réactions protestataires. La décision de rendre publics les noms des candidats soi-disant gagnants aux élections municipales dans 69 communes sur un total de 140, ne viendrait-elle pas de Kenneth Merten, Peter Mulrean et d’autres défenseurs farouches et hypocrites du « charabia Â» baptisé accord du 5 février 2016 rédigé par Privert, signé par le chef redoutable des Tèt Kale, Cholzer Chancy et aussi par le même Privert. Le livre des records Guinness reconnaîtront un jour la nécessité d’inclure les politiciens haïtiens comme « champions Â» de « magouille Â» et de « dilatoire Â».

Le premier « faux pas Â» de Léopold Bélanger qui a plongé ses mains dans la « bouse Â» de la « bête Â» de Pierre-Louis Opont – qui de l’avis de plus d’un constitue une erreur monumentale – était suffisant pour que les masses populaires haïtiennes exigeassent la démission des principales composantes du Conseil électoral provisoire. Sans la montée au pouvoir d’une équipe d’intellectuels progressistes, de la trempe d’Adrien Sansaricq, Patrick Élie, Hector Riobé, Karl Lévêque, etc., l’existence d’un Conseil électoral autonome et indépendant en Haïti restera un vÅ“u pieux.

Pierre-Louis Opont et compagnie peuvent remercier les « anges du ciel Â» ou les « esprits de Guinée Â» que le pouvoir post-martellien ait échappé à un « Conseil national de gouvernement révolutionnaire Â». La pièce aurait eu un dénouement rapide. Spectaculaire. Sans équivoque. L’Honneur et la Dignité seraient rendus sur-le-champ au peuple souverain.

L’histoire de la comédie d’Opont a fait le tour de la planète. Peut-on évoquer les notions de présomption d’innocence en faveur des 9 antipatriotes qui ont plongé la République d’Haïti dans l’une des pires crises politiques de son existence? Après vérification, évaluation et recommandation, la « triste affaire Â» doit être confiée – sans nul doute – aux autorités judiciaires compétentes pour les suites légales nécessaires. Et les coupables – sans distinction – devront répondre de leurs actes.

Aux États-Unis, le pays de la « démocratie Â» – ne riez pas s’il vous plaît ! – on arrête d’abord les individus suspectés de crimes, on les garde en prison s’ils ne peuvent pas régler le montant de la caution, et on les juge ensuite. Les innocents sont parfois relâchés après avoir purgé des peines afflictives et infâmantes – quand ce n’est pas de subir le châtiment suprême – allant jusqu’à 20, 30 ans de prison – et même plus – sans que les malheureux soient – dans plusieurs cas – dédommagés. Alors que Peter F. Mulrean, Sandra Honoré piquent des crises de nerfs à Port-au-Prince pour une simple mesure d’interdiction de départ adoptée à l’encontre des « grossiers personnages Â» qui ont sucé le sang de la Nation, utilisé l’argent des contribuables pour se procurer de la drogue, s’offrir les services des prostitués femelles et mâles dans leurs villas étincelantes situées au bord du littoral ou dressées sur la crête des montagnes verdoyantes.

Le Parti haïtien des Tèt kale (PHTK) ne représente pas une force réelle sur l’échiquier politique national. La dernière lettre rendue publique par « Ti Simone Â», le célèbre déhancheur du Champ-de-mars, répand l’odeur d’un aveu de faiblesse. Le document transpire la crainte. On en respire la senteur d’un lendemain sombre, tumultueux, amer, porteur de mauvaises nouvelles pour la famille des « crânes rasés Â». Les confessions du kidnappeur Clifford Brandt, actuellement devant le tribunal du juge Jean Wilner Morin, pourraient provoquer des arrêts cardiaques.

En réclamant la poursuite des présidentielles entre le quidam Jovenel Moïse et le taciturne et mystérieux Jude Célestin, les sympathisants de cette secte occulte, ésotérique, appelée PHTK, ne font que brailler dans le désert de l’absurdité. Machiavel ne l’a-t-il appris au « Prince Â». Pas de négociation possible avec les « canailles édentées Â»! Elles ne peuvent pas mordre. Il faut voir aujourd’hui ces « désespérés Â» comme des « eunuques Â» de la politique. Dans tous les pays, la Raison d’État dispose de la force suffisante, de la stratégie nécessaire pour mettre hors d’état de nuire les « fauteurs de trouble Â» et les « vauriens Â». Les réduire au « silence Â». Leur imposer l’« immobilisme Â». Il faut chasser les « satanistes Â». Fouetter les « vendeurs du Temple Â». Ceux-là qui ont ligoté la Nation et qui l’ont livrée à Peter F. Mulrean, Sandra Honoré et les autres « malfaiteurs Â» du Core Group, ne méritent aucune forme de commisération. Et que personne ne vienne évoquer cette « démocratie de façade Â» que l’Occident ne brandit dans les pays en voie de développement que pour jeter de la poudre aux yeux des masses ouvrières bafouées!   Comme le dit encore si bien Napoléon Bonaparte en planifiant minutieusement le coup d’État du 18 brumaire en 1799, il vaut mieux être « mangeur que mangé Â».

Que les peuples du monde se lèvent donc avec les poings serrés et qu’ils deviennent à leur tour des mangeurs de bandits !

Le « parlement Â» haïtien, tel qu’il est constitué, dispose-t-il de « légitimité Â» en matière de « constitutionnalité Â». Ne le voit-on pas plutôt comme un repaire de truands et d’exécuteurs de basse besogne ? À en croire le fondateur de WikiLeaks, le courageux Julian Assange, le présumé assassin du père Jean-Marie Vincent s’y est réfugié depuis longtemps, utilisant son immunité parlementaire pour se soustraire aux poursuites judiciaires. Assange aurait vulgarisé sur son site un rapport tenu secret par la CIA. L’affaire de l’identité du « criminel Â» qui est descendu de voiture sous la pluie pour achever le « prélat catholique Â» ne fait plus partie d’un secret de polichinelle.

Gonaïves, notre région natale, l’a assez prouvé : elle est à la fois la ville du député patriote Raymond Vilaire Cabèche et du « gourou-sorcier Â» Zacharie Delva.

Ils sont tous coupables

Nous espérons que le nouveau commissaire du gouvernement, Me Danton Léger, celui qui se prend déjà pour l’inspecteur Maigret, n’est pas en train de se donner ridiculement en spectacle. La justice fonctionne à base de preuves solides. Nous avons vu des criminels échapper à la prison ou à la potence pour insuffisance de preuves. Le ministère public, le procureur de la couronne a la lourde responsabilité d’enquêter minutieusement sur les causes qui lui sont soumises ou qu’il choisit de saisir, de les évaluer, avant d’acheminer les dossiers bien étoffés au cabinet d’instruction. Sinon, n’importe quel « avocat illuminé Â» du nom de « Paul Â» ou de « Canton Â» peut apporter des grains de sable au moteur et provoquer le grippage de la procédure.

Depuis le 25 janvier 2016, le vent a tourné en défaveur des planteurs de banane. Contre le Core Groupe aussi. Peter F. Mulrean s’est donc cassé une nouvelle dent. Et si cela se poursuit, l’homme finira par devenir « mazora Â». Le 22 janvier 2016, jour de la grande manifestation populaire qui a ébranlé Port-au-Prince, le « petit ambassadeur Â» de Washington et du Département d’État a dû se rendre compte que l’Haïti de Toussaint Louverture et de Jean-Jacques Dessalines demeure à tous les égards un pays rebelle, insaisissable et imprévisible. Et surtout que Mulrean, ce diplomate étatsunien à la langue pendante, ainsi que ses « commères Â» et ses « compères Â» de l’occupation étrangère – instigateurs du coup d’État du 29 février 20004 – ne l’oublient pas : c’est le « Koupe tèt, boule kay Â» qui a engendré le 1er janvier 1804 sur la Place d’armes des Gonaïves et qui a fait la « réputation héroïque » des Haïtiens à travers les cinq continents !

Et puis

Quand la famine menace plus de 5 millions de paysans haïtiens, quand le choléra de la Minustah continue à tuer des citoyennes et citoyens par dizaines tous les jours, alors que l’Organisation des Nations unies (ONU) refuse de dédommager les survivants et les parents des victimes décédées, quand les militaires de Sandra Honoré agressent, violent, corrompent les adolescentes et les adolescents, engrossent et abandonnent sans pudeur les jeunes filles qui dépérissent dans les bidonvilles, quand les ambassades des États-Unis, de France, du Canada, de l’Allemagne, de l’Angleterre, de l’Espagne ont soutenu une délinquance présidentielle durant cinq longues années, lui offrant toutes les conditions abjectes et toutes les possibilités « magouillantes Â» pour que ses « dirigeants Â» se maintiennent au pouvoir jusqu’à la fin d’un mandat douteux, frauduleux et imposé illégalement par l’Organisation des États américains (OEA) au détriment des droits constitutionnels du peuple haïtien, quand un certain ambassadeur du nom de Kenneth Merten a accepté de mentir publiquement et officiellement sur la citoyenneté étrangère d’un chef d’État ivrogne et drogué, quand un trafiquant de cocaïne qui s’appelle – ou s’appelait – Évinx Daniel, ami intime de la famille présidentielle des Tèt kale, a fondu dans la nature comme du beurre au soleil sans que la police et les tribunaux ne fournissent des explications à la Nation, quand il ya eu tout cela et bien d’autres crimes odieux, forfaits et exactions, Peter F. Mulrean, Sandra Honoré et les nombreuses et diverses personnalités qui barbotent dans les eaux sales du Core Group devraient apprendre à se taire, à préparer leurs valises en vue de quitter le pays de Capois-la-mort, d’Edmond Laforest, de Pierre Sully...

Si Jocelerme Privert avait émergé d’un gouvernement avant-gardiste, ces étrangers effrontés auraient déjà été déclarés persona non grata sur le sol national. D’ailleurs, le procès contre Pierre-Louis Opont sera aussi celui des ambassades étrangères, de l’Organisation des Nations unies, de l’Union européenne, de l’Organisation des États américains, de la Croix-Rouge, etc. N’ont-ils pas tous trempé leurs bras dans la sauce infecte et indigeste des fraudes électorales qui ont eu lieu au profit de Jovenel Moïse et de Jude Célestin? Ils sont tous coupables.

Les deux scrutins du 9 août et du 25 octobre 2015 ne peuvent connaître un sort différent de celui de l’annulation. Cependant, la Commission de vérification et d’évaluation permettra au peuple haïtien d’obtenir la condamnation par les tribunaux compétents de toute l’équipe du Conseil électoral provisoire de Pierre-Louis Opont pour crime de haute trahison, selon les prescrits de la Loi électorale.

Jocelerme Privert et le « caméléon Â» Enex Jean-Charles ne se trouvent pas à la bonne place. Il faut que la Nation entière recommence à se mobiliser. Retourne dans la rue. Jusqu’à ce qu’elle obtienne la formation d’un « Conseil de gouvernement Â» qui réponde à ses intérêts politiques, à ses besoins économiques et financiers immédiats, à ses espoirs en matière de mobilité sociale positive…

Robert Lodimus

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Références

1.- Parole de Napoléon Bonaparte au moment de s’emparer du pouvoir en 1799.

2.- Max gallo, Le chant du départ, Éditions Robert Laffont, page 492.