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Cabinet Ministériel: Faites rentrer l'accusé !
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- Publié le jeudi 10 mars 2016 17:54
Un président et deux faits à signaler: Depuis les premières élections démocratiques de 1990, la conquête du pouvoir présidentiel par le mouvement Lavalas largement large, n'a jamais été réalisée en dehors d'un processus électoral ou du suffrage universel. Jusqu'ici tous les pouvoirs de transition ou provisoire ont été les résultats de coup d'état ou de « coup de force » ou « correction démocratique » contre le régime Lavalas. Sauf celui d'aujourd'hui. En 2010, n'était-ce la violence du gouvernement américain, le président Préval a failli passer légalement le pouvoir à Jude Célestin. Finalement Michel Martelly, par ce coup de force international, est arrivé au second tour pour ensuite battre Myrlande Manigat. Tout a été joué d'avance, dira-t-on. Une présidence pas si catholique dans l'œil démocratique du temps moderne. On parlera alors d'alternance politique du 14 mai 2011.Cinq (5) ans plus tard, nous sommes en 2016, ce même Martelly, mal élu, issu du secteur duvaliériste n'a pu transmettre le pouvoir à un successeur légalement élu et encore moins à Jovenel Moise, son dauphin, le 7 février 2016.
Le pays a vécu une semaine sans président. C'est à un président provisoire, issu d'un accord boiteux qui a tenu à l'écart toutes les forces politiques de l'opposition plurielle, Jocelerme Privert, l'inclassable, à qui le pouvoir présidentiel a été transféré lors d'une élection en Assemblée Nationale au second degré, inspirée du dernier paragraphe de l’article 149 (1), les 13 et 14 février 2016. Un régime qui revendiquait toujours le droit de la « première fois » venait de le confirmer, puisque le secteur Lavalas dans une certaine mesure serait en train de goûter au pouvoir provisoire. Un fait original si tel est le cas. Même en fin de règne, Martelly sans le vouloir a fait de la première fois. Ce fut le premier fait.
Le second fait: Alors que l'opposition plurielle ou combative rêve d'assumer pleinement et entièrement ce pouvoir de transition -lequel lui « échappe » à chaque fois-, on assiste au jeu qui est qui au pouvoir? Des critiques permanentes sur un gouvernement provisoire. Tantôt Lavalas version JBA et tantôt « Lavalas » version RP. La vérité est ailleurs.
Le 14 février, lors de la cérémonie d'installation de l’ex-sénateur Privert, la présence, pas la moindre, de Maryse et Mildred a fait le buzz sur la toile et dans les médias. Le projecteur était alors mis sur Tabarre, mais pas pour longtemps. Et parce que Préval a occupé la scène politique un peu plus et de manière stable que Aristide,
on associe à RP soudainement le pouvoir de Privert par la présence de quelques figures de son cabinet, ayant collaboré longuement avec René Préval (dis-moi qui tu fréquentes et je te dirai qui tu es ? ); - et que dire de la présence de Anthony Barbier dit Monsieur 184 du nouveau contrat social; ou de Daly Valet du Journal Le Matin/Vision 2000 de Reginald Boulos ou de Rony Gilot franc Duvaliériste ? -, mais on oublie trop souvent que la plupart des figures pro-Préval ont été dès la genèse dans l'environnement politique de ces deux hommes (JBA et RP) appelés autrefois « Marasa ». Depuis, on s'interroge sur ce qui reste de la relation entre les frères « jumeaux » ou frères « siamois ».
Dans les médias, en public ou en privé, on a cru que JBA était dans l'éducation, certes il s'occupe de l'Unifa. RP à la retraite ou dans l'agriculture, sans aucun doute il assure la production du jus d'orange et n'abandonne pas celle de bambous, mais l'ombre des deux indubitablement plane sur la vie politique nationale. On les consulte de temps à autre. Cependant, si le leader de Fanmi Lavalas, lors des dernières élections, a assumé publiquement son candidat à la présidence Maryse Narcisse, René Préval, toujours discret et moins envahissant, pour ne pas dire en mode "marronnage", n'avait pas assumé publiquement le candidat de Verite Jacky Lumarque. Il l'a fait par procuration. Et si JBA a fait plusieurs sorties médiatiques durant le quinquennat de Martelly, RP de son côté a été on ne peut plus silencieux. Très peu visible. Ce qui a laissé libre cours aux nombreuses spéculations fantaisistes.
Une chose est certaine, le silence politique de Préval aura fait plus de bruit aux oreilles de ses « adversaires » politiques. Et pour preuve, la configuration du cabinet ministériel du premier ministre Fritz Jean porterait son empreinte selon certaines rumeurs. Car les partis politiques quelque part n'assument pas non plus leur présence au sein de ce gouvernement en attente de bénédiction de la 50e. Et parce que l'homme ne répond jamais aux « accusations ou polémiques », on mettra tout sur son dos. On ose même comparer désormais RP à BC( Boisrond Canal) : Toujours au pouvoir, de près ou de loin. Il manipulerait tout. On lui attribue de grand pouvoir. « Privert serait une doublure de Préval ». On aura tout entendu. Vive la liberté d'expression. Que cela dure! Et si tout cela était faux? Et si tout cela était vrai, autrement dit, St-Ti René, apparemment ne serait jamais sur la ligne de départ, mais toujours sur la ligne d'arrivée. Faites rentrer l'accusé!
Shalom. Dieudonne Saincy. DS.
(1) Article 149 (dernier paragraphe) « Dans le cas où la vacance se produit à partir de la quatrième année du mandat présidentiel, l’Assemblée Nationale se réunit d’office dans les soixante (60) jours qui suivent la vacance pour élire un nouveau Président Provisoire de la République pour le temps qui reste à courir. »
Shalom. Dieudonne Saincy. DS.
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