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Quand Jean Bertrand Aristide refuse de Mourir Politiquement.
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- Catégorie : Opinions
- Publié le dimanche 24 août 2014 18:35
Des analystes de tous poils et de tous bords ne cessent d’opiner sur le dossier juridico-politique impliquant l’ancien président Aristide depuis la récente convocation de celui-ci par le juge Lamarre Belizaire. Les débats font rage autour de ce nouveau chapitre. Des professionnels comme des profanes jonglent allégrement ce gros morceau qui leur est tendu par le pouvoir pro-Duvaliériste tèt kalé.
Ce dossier damne le pion à celui de Clifford Brandt et des trois cents évadés de prison. La presse locale a le bol rempli. Guy Delva continue de l’alimenter via des scoops obtenus du juge instructeur Belizaire qui se veut le nouveau Dracon de la République. la Grèce antique se fait imiter tout à coup par le pays le plus corrompu de la planète. Entre-temps, l’ex président Aristide, la cible privilégiée des nouveaux tenants du pouvoirs et alliés dont l’OPL de Sauveur Pierre Etienne, reste serein. Il ne bouge pas. Il choisit le silence comme arme de combat face à ses eternels ennemis qui ne jurent que par sa perte.
Des rumeurs faisant croire qu’on viendrait l’arrêter pour le conduire de force par-devant le puissant juge, le réjouissent encore plus qu’elles le dérangent, croit-on savoir. Aristide veut son arrestation. Il veut pousser ses adversaires jusque là. Stratégie d’un martyr. Approches murement reflechies d’un charismatique dont la verve gauchisante est au repos depuis dix ans.
Le rescapé des coups d’état ne cesse de manœuvrer pour regagner l’opinion internationale et doubler sa masse de sympathie populaire. Psychologue, il sait que le peuple haïtien n’est jamais du côté des bourreaux, mais plutôt des victimes. Aristide sait qu’une arrestation subie sous Michel Martelly, ex membre de l’organisation criminelle FRAPH, et ceci pendant que l’ancien tyran Jean-Claude Duvalier se prélasse dans la nature verdoyante de Montagne noire, ferait son jeu.
L’internationale, malgré son cynisme, à ce moment la, aurait sa bouche couverte de bave comme Pyrrhus devant le cadavre d’Hector. La classe politique se rentrouvrait désarmée et mal à l’aise devant cette forfaiture de trop. Certaines grandes figures de la presse l’ayant combattu pour un plat de lentilles, se seraient ravisées par rapport à leur discours antipopuliste bien trop creux. Quant au pouvoir tèt kalé, il aurait un doigt bien long dans son œil.
Arrêté et menotté en 1991 puis en 2004, l’ex président n’a jamais eu peur des menottes. Il est prêt. Il attend Martelly comme il attendait Cedras en 1991 puis les Gnbistes dont Paul Denis, Bernard Gousse, André Apaid, Himmler Rebu, Evens Paul, Guy Philippe, Louis Jodel Chamblain, en 2004. Il attend debout que les valets locaux viennent achever le plan macabre de l’impérialisme: Eliminer un empêcheur de tourner en rond. Moi, déjà , je vous dis “BON APPETIT”, Messieurs.
Guerby Dujour