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La PNH en danger

Godson Orélus directeur général PNH haitiGodson Orélus directeur général PNH haitiLa PNH aura 20 ans l'an prochain. Depuis 10 ans, elle exerce son autorité sous la supervision de la Minustah. Avant, pendant plus de six ans, elle vivotait sous les ailes de la Minuha, de la Manuh, de la Mitnuh et de la Mipronuh et d'on ne sait plus quelle composante des forces des Nations unies.

Les experts étrangers, de Raymond Kelly, futur chef de la police de New York, au tout début de l'aventure de la Police nationale d'Haïti aux derniers spécialistes en date sur le terrain pour supporter nos policiers, la PNH a-t-elle bien appris ses leçons ? La question est d'actualité au regard de ce qui s'est produit ces derniers jours.

Pour le carnaval des Fleurs, grande activité populaire organisée à Port-au-Prince, les forces de l'ordre ont usé et abusé du bâton. Ont roué de coups plus que nécessaire des milliers de carnavaliers. Au moindre ak-100 il y avait un policier pour arroser les fêtards du sirop âcre des coups non désirés.

Plus que de raison, les policiers ont frappé, battu, bastonné, mais rarement arrêté ceux qui ont subi leur courroux, signe que le bâton était un excès de pouvoir plus qu'une nécessité.

L'incapacité de la PNH à contrôler la foule était patente pendant le carnaval des Fleurs. Dieu merci, les gens ne voulaient que s'amuser.

Moins de quinze jours après le carnaval, c'est l'évasion de plus de trois cent cinquante prisonniers de la prison de Croix-des-Bouquets qui met la PNH sur la sellette une nouvelle fois.

Cette fois encore nos policiers ont fait piètre figure. Une prison se vide, sous les yeux des gardiens, à deux pas d'un commissariat, sans que l'alerte soit donnée. Quinze jours plus tard, l'administration pénitentiaire et la police ne peuvent faire un décompte des évadés ni lancer les avis de recherche.

La police haïtienne a été en échec du point de vue administratif, du point de vue sécuritaire, et, les services d'intelligence de la PNH ont été depassés dans cette affaire. Comme à chaque évasion de prisonniers.

Le dernier cas est encore plus simple. Il s'est produit à Petit-Goâve, pendant la fameuse fête champêtre de la ville. Au cours d'un festival réunissant, dans une enceinte délimitée, des fêtards et les meilleurs groupes compas, les policiers en faction ont perdu leur contrôle et ont tiré en l'air balles et gaz lacrymogène.

La pagaille a été indescriptible et les blessés, nombreux, parmi lesquels des musiciens célèbres.

La police a paniqué

Trois situations, trois scénarios sans surprise, trois comportements défaillants.La PNH, dans chaque cas, n'a pas été vue sous son meilleur jour.

Quand on sait que la formation de la Police nationale d'Haïti est l'une des missions essentielles des forces des Nations unies en Haïti, il est à se demander si elles ont échoué ou si on doit les garder plus longtemps et leur faire redoubler la classe avec nos policiers ?

Frantz Duval
Lenouvelliste.com