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Les deux E (dezeu) pourris de Martelly, Education et Électricité
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- Publié le mercredi 29 janvier 2014 16:51
Laurent Lamothe avait promis le courant électrique dans tout le pays 24 sur 24. Martelly avait promis l'école gratuite pour tous les enfants du pays.
Ces deux promesses Électricité et Education ou les deux Zeu pourris ont mis a nu et montrent clairement les limites de la machine de propagande mise en place par Laurent Lamothe et Michel Martelly. comme nous disons si poétiquement chez nous " Twou manti pa fon "
Tout Haiti vous invite a lire l'éditorial
Education et énergie, les maillons faibles
En principe, ces deux E, éducation et énergie, sont les fleurons de la politique volontariste de l'administration Martelly et du gouvernement Lamothe. Aujourd'hui, ils sont les points faibles les plus visibles de l'architecture politique Tèt kale. Michel Martelly cartonne.
L'éducation a permis à Michel Martelly de faire la différence face à ses concurrents lors des dernières élections. Dans tous ses discours, le candidat annonçait qu'il allait offrir, selon le vœu de la Constitution, le pain de l'instruction gratuitement au niveau fondamental. En face, personne n'offre mieux, avant, personne n'avait osé faire une telle promesse.
Quand Martelly occupe la fonction de président, l'une de ses toutes premières mesures a été d'instaurer deux ponctions, l'une sur les transferts de la diaspora, l'autre sur les appels téléphoniques internationaux. Ainsi, il collecte de l'argent pour financer son ambitieux programme d'éducation gratuite. C'est inventif et généreux.
Grand hic, le Parlement, trois ans plus tard, n'a toujours pas voté la loi permettant d'utiliser légalement les fonds illégalement prélevés. Cela n'empêche. La machine est lancée. L'école gratuite se met en place. Très vite. Trop vite.
Les statistiques de la première année dépassent l'entendement. Le gouvernement s'en félicite, mais peu de parents sont convaincus. La deuxième année, on commence à découvrir les ratés d'un système hâtivement mis en place et les experts s'inquiètent de la qualité de l'éducation dispensée. Cela ne change rien, le Programme de scolarisation universelle gratuite et obligatoire (PSUGO) avance.
Pour la troisième année, si on ne parle plus de chiffres, si le ministre de l'Education admet que la qualité de l'enseignement fourni doit être l'objectif, si des moyens modernes sont déployés pour vérifier qu'écoles et élèves bénéficiant des subventions existent, c'est en un autre point que le bateau prend l'eau : les enseignants, grands oubliés de la bamboche, se rebellent.
Alors que la promesse présidentielle d'école gratuite absorbe les millions à un rythme effarant, les professeurs ne reçoivent pas leur salaire, ne sont pas satisfaits de leurs conditions de travail. D'où la grève de ces derniers jours et les manifestations d'élèves.
Pour l'énergie, la catastrophe est en marche. Le défi de donner la lumière au plus grand nombre est aspiré par un gouffre. Les promesses se suivent, les désillusions aussi.
L'Electricité d'Etat d'Haïti (EDH) épuise les directeurs sans pouvoir distribuer de façon satisfaisante le courant électrique à ses abonnés. La compagnie ne peut pas facturer ce qu'elle produit ni distribuer tout le courant qu'elle achète. L'EDH continue de nécessiter des subventions sans fin de la part du Trésor public. Le gouffre est inquiétant car aucun résultat positif n'est attendu dans les années qui viennent.
Autre aspect de la politique énergétique qui précipite les finances publiques vers un déficit sans fin : la subvention de la consommation pétrolière du pays. Depuis 2010, l'Etat haïtien, par décision politique, ne refile pas aux utilisateurs la vraie facture de l'essence. L'Etat renonce à ses taxes, à son bénéfice pour s'épargner la grogne sociale ou, pire, des émeutes.
Chaque jour qui passe, la dette du pays envers le Venezuela grossit sans que les mises en place pour rembourser aient d'assise solide. La politique énergétique est sans issue : subventionner et subventionner encore sans rien attendre en retour que le report de la fièvre sociale.
Jusqu'à quand les acteurs, qui dialoguent dans le cadre du processus mis en place par l'Eglise catholique, pourront-ils donner toute la priorité qu'aux seules questions politiques ?
L'éducation et son financement, la question énergétique et son modèle économique, la question du change sont, entre autres, de petites bombes amorcées depuis des mois qui réclament une attention urgente.
Frantz Duval
Le Nouvelliste
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