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Cap-Haïtien: Des partisans de Martelly sèment la terreur !

bombe-lacrymogenePar Thomas Peralte --- Ce lundi 28 octobre 2013, des individus arborant des brassards roses ont simultanément attaqué deux lycées dans la deuxième ville du pays: Philippe Guerrier et Duty Bookman, ainsi que le Collège Bell Angelot, à coups de gaz lacrymogènes dans des récipients sur les quels on pouvait lire « corps spécial »,. En effet, dès l'ouverture des salles de classe, aux environs de 8:30 heures, en pleine besogne, des bombes de gaz lacrymogène à haut effet toxique, ont été lancées sur les Lycées Philippe Guerrier, Jean Baptiste Bookman Duty et le Collège Bell Angelot. A noter que le Lycée Philippe Guerrier a été déjà trois fois attaqué par des bandits armés.

Plus de 200 élèves, après avoir inhalé ces gaz toxiques émanant de l'explosion de grenades lacrymogènes, ont été transportés d'urgence à l'hôpital Justinien débordé par l'afflux des patients souffrants de crises et d'intoxication. Les médecins ont été obligés d'aligner des lits sur la cour de l'hôpital pour pouvoir prodiguer des soins à ceux-là dont le cas nécessitait une intervention appropriée. Au moins 10 élèves ont eu des blessures graves, avec fracture des bras et des pieds. Aucun cas de mortalité n'a été enregistré, selon les responsables de l'hôpital Justinien du Cap-Haïtien, mais selon les parents des élèves, il y a eu des morts, ils n'ont pas eu accès à certains endroits pour identifier leurs enfants....

Un enseignant qui avait déjà commencé son boulot a ainsi décrit la scène : «J'étais en plein boulot. Soudain, des élèves, très affolés, ont commencé à détaler. Tout à coup, à l'arrière de l'établissement, des volutes de fumée ont commencé à s'élever. Et l'air est ainsi devenu suffoquant et irrespirable... Nous avions tous du mal à pouvoir respirer. Ce mur de séparation, nous l'avons escaladé. Beaucoup d'enfants, en grimpant le mur, se sont gravement blessés. Ils sont nombreux à l'hôpital avec des pieds et des bras gravement fracturés. Tout n'est que la conséquence de l'irresponsabilité de nos dirigeants qui perdurent à défier la volonté des parents et des élèves du nord qui refusent d'accepter la nomination de ces deux voyous à la tête de la Direction Départementale du Nord, Justin et son complice dont j'oublie le nom. Avec ces bandits, ces assassins, le pays ne va nulle part. Il s'agit d'un complot qui vise à asphyxier tout le pays... ».

Selon certains observateurs de la ville, ayant commenté l'évènement, cette agression suspecte émane d'un plan du gouvernement des bandits légaux d'Haïti pour attaquer des étudiants et des élèves, à travers les 10 départements du pays. Une telle action aurait pour but de réprimer avec la dernière rigueur toute tentative de ces futurs cadres du pays de se dresser en masse contre ces fossoyeurs de la patrie au pouvoir en Haïti.

D'autres observateurs ont fait savoir que cette hostilité provient des suites d'une situation fâcheuse qui a commencé dès le premier jour de l'ouverture des classes dans la ville du Cap, avec la nomination du directeur départemental du Nord, Justin Métellus. En plusieurs occasions, le Lycée Philippe Guerrier a été la cible de violentes attaques à coups de pierres et de tessons de bouteille, ont-ils ajouté.

Suite à cette attaque, des élèves ont gagné les rues pour protester contre les actes des malfrats, identifiés comme étant des partisans du pouvoir. Ils ont tenté de libérer les élèves des autres écoles de la ville. Depuis trois (3) semaines, les élèves n'avaient pas de cours, faute de professeurs, malgré la réouverture des classes avec un mois de retard pour l'année académique 2013-2014. Selon certains observateurs, la situation chaotique qui règne dans la deuxième ville du pays est la résultante de la lutte interne des partisans du régime tètkale-kaletèt de Martelly-Lamothe pour le contrôle de la direction département de l'éducation.

Le mouvement vise à réclamer la révocation du directeur départemental de l'éducation nationale, Justin Metellus. Un autre partisan du pouvoir répondant au nom de Cyrus Silbert, ancien journaliste anti-Lavalas, transformé en propagandiste pro-gouvernemental, a lancé une campagne de dénigrement systématique contre le directeur Justin Mettellus.

D'un autre côté, le député du Cap-Haïtien, l'un des porte-paroles du bloc des parlementaires pro-Martelly dénommé Parlementaires pour la Stabilisation et le Progrès (PSP), surnommé «Parlementaires sous payroll Palais National» veut à tout prix imposer son frère à la tête d'un lycée au Cap-Haïtien. « C'est le chaos, ici. L'école est attaquée par les partisans du pouvoir » a lancé un professeur. Selon le sénateur Wesner Polycarpe, c'est un duel triangulaire entre les partisans de Michel Martelly, sa femme Sophia Martelly et son Premier ministre Laurent Lamothe, qu'il a qualifiés d'hommes et de femmes tètkale. Les professeurs ne touchent pas leur salaire, les conditions de fonctionnement de l'école se sont totalement dégradées dans le département du Nord depuis l'arrivée de cette équipe au pouvoir. La semaine dernière, des murs et des portes des lycées ont été badigeonnés de matières fécales.

Donc, la population capoise paie les frais de la lutte d'influence au sein du pouvoir tètkale. La situation commence à se dégrader sérieusement dans le Nord du pays. Cette situation de dégradation du système éducatif haïtien a atteint son apogée avec un tel régime au pouvoir. Les professeurs de l'Université d'Etat d'Haïti (UEH) sont en grève depuis deux semaines pour revendiquer une amélioration de leur salaire. La politisation de l'éducation dans le Nord du pays a des conséquences catastrophiques pour le pays et pour l'avenir des jeunes haïtiens.

Source: Haiti-Liberté

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