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De quoi l'avenir du PSP (bloc parlementaire presidentiel) sera-t-il fait ?

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Le désaccord survenu entre le président Michel Martelly et un groupe de parlementaires de la majorité présidentielle sur la désignation des trois représentants du Corps législatif au Conseil transitoire du Conseil électoral permanent (CTCEP) pourrait ne pas constituer un motif de divorce entre le chef de l'Etat et ces députés. Traditionnellement, les tenants du pouvoir exécutif ont toujours tenté d'avoir la haute main sur le pouvoir législatif. Qu'il s'agisse de vote de loi, de décision ou de tout autre acte législatif, il est de coutume que le président de la République ou le gouvernement cherche toujours les voies et moyens d'avoir le contrôle des deux assemblées législatives dans les pays du Sud aussi bien que dans ceux du Nord. Tout vote législatif d'un groupe parlementaire devrait refléter sa vision et son appartenance politique.

La volonté exprimée par le président Michel Martelly d'être partie prenante dans le choix de la majorité présidentielle sur la désignation d'un ou de deux membres au CTCEP participe d'un raisonnement logique. Qu'est-ce qui a été planifié entre le groupe et le gouvernement sur ce dossier ? Comment fonctionne ce groupe parlementaire au regard des choix du gouvernement ? Qui assure la gestion de ce groupe au sein de l'exécutif ?

Cependant, la désignation ayant été faite, Martelly ne devait pas laisser éclater au grand jour son désaccord par rapport au groupe majoritaire. De façon élégante, il aurait pu laver ces linges sales en famille.

En créant ce scandale sur ce dossier, le président de la République contribue à fragiliser les Parlementaires pour la stabilité et le progrès (PSP) et confirme sa velléité de disposer d'une majorité au sein du CTCEP afin de contrôler les prochaines élections. Le chef de l'Etat a donné raison à certaines ambassades et aux différents secteurs de la vie nationale qui estiment que les chefs d'Etat haïtiens de l'après-86 souffrent du syndrome du présidentialisme pur et dur des années 60.

Au lieu d'aller à la recherche des électeurs pour les prochaines joutes électorales, Michel Martelly préfère se lancer dans une éventuelle manipulation de l'organisme électoral. Ce cancer, qui est à la base de cette troisième occupation de notre territoire par cette mission onusienne qui nous a valu le choléra, se revèle incurable chez les chefs d'Etat haïtiens.

Le fait par le pouvoir exécutif d'assurer la gestion du budget de la République, et, tenant compte des besoins sans cesse exprimés par les parlementaires pour satisfaire leurs mandants, au moment des fêtes patronales et en d'autres occasions, tout porte à croire qu'une entente peut être trouvée entre le PSP et l'administration Martelly/Lamothe. Cependant, certains députés pourraient ne plus manifester la volonté de discuter de ce genre de dossier avec le président de la République.

De quoi l'avenir du PSP sera-t-il fait ?

Lemoine Bonneau
Source:Le Nouvelliste
Caricature: Le Nouvelliste

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