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Martelly en tournée dans le Nord, la tension monte à Plaisance

martelly-en-tourne-marcheMouvement de protestation

Alors que le président de la République est en tournée dans le département du Nord, le sénateur Moïse Jean-Charles a pris la tête d'une manifestation dans la commune de Plaisance pour, dit-il, exiger de l'électricité et de l'eau pour la population. Le parlementaire accuse le vice-délégué de cette ville, Jonas Belton, d'avoir ouvert le feu sur les manifestants faisant trois blessés. Ce que ce dernier a rejeté d'un revers de main.

Après avoir visité le Cap-Haïtien lundi, le président de la République doit se rendre ce mardi à Plaisance dans le cadre d'une tournée qu'il effectue dans le département du Nord. Vingt-quatre heures avant sa visite, la tension a monté d'un cran dans cette commune. Le sénateur Moïse Jean-Charles, connu pour ses propos très peu élogieux envers Michel Martelly, a pris la tête d'une manifestation pour exiger de l'électricité et de l'eau à Plaisance. Son mouvement s'est terminé par des jets de pierres et des tirs entre les forces de l'ordre et les manifestants.

Le sénateur Moïse Jean-Charles, farouche opposant au régime ''Tèt kale'', qui ne rate jamais une occasion pour accuser le président de tout, a indiqué que les gens, pacifiquement, manifestaient contre la cherté de vie et pour exiger les infrastructures de base dans la zone. « Le vice-délégué de Plaisance, Jonas Belton, a ouvert le feu sur les manifestants. Il y a trois blessés, mais moi je n'ai rien », a indiqué le parlementaire au Nouvelliste.

Contacté par Le Nouvelliste, le vice-délégué de Plaisance a reconnu que la manifestation était effectivement programmée pour réclamer de l'électricité et de l'eau potable dans la zone. « L'inspecteur de police, la mairie et moi avons rencontré les organisateurs, trois jours avant, pour leur demander d'annuler la manifestation afin de ne pas perturber la visite du président qui aura à inaugurer un centre communautaire dans la commune. Ils ont accepté et ont reporté la marche », a-t-il dit au journal, lundi soir.

Il y avait même une circulaire qui consacrait cette entente entre les organisateurs de la manifestation et les autorités de la commune, a-t-il souligné. Un jour avant la visite du chef de l'Etat, a-t-il dénoncé, « j'ai entendu à la radio que la manifestation aura lieu quand même. » Selon lui, Moïse Jean-Charles a distribué 300 000 gourdes pour perturber la visite du président dans la commune.

Se basant sur la circulaire, les autorités policières ont déployé des agents spécialisés de l'UDMO pour étouffer dans l'oeuf la manifestation. En réaction, les gens ont lancé des pierres sur la police, Moïse Jean-Charles était là aussi et la situation a dégénéré, a indiqué le vice-délégué. « Moïse Jean-
Charles et un groupe de bandits en provenance du Cap-Haïtien ont lancé des pierres sur le véhicule officiel du député de la circonscription », a dénoncé Jonas Belton.

Selon le sénateur Moïse, le chef de l'Etat, qui visitait la région en hélicoptère, ne saurait être visé par les manifestants. De plus, a-t-il ajouté, ce n'est qu'après que les membres de la délégation qui voyageaient sur la route avaient quitté la commune que les manifestants ont gagné les rues. Il a rejeté les accusations du député de la circonscription faisant croire qu'il a distribué des armes dans la zone pour attaquer le chef de l'Etat pendant sa visite.

Jonas Belton n'était pas en mesure de confirmer s'il y a eu des tirs au moment des troubles, parce que, a-t-il souligné, il n'était pas véritablement sur place.
Cependant, un des manifestants a confié au Nouvelliste qu'il a eu des blessés frappés à coups de bâton par des agents des forces de l'ordre et des gens tombaient en voulant éviter les policiers. « Je n'ai pas vu des blessés par balles mais les policiers ont tiré en l'air pour disperser la foule, a-t-il dit. Notre manifestation était programmée bien avant la visite du président. Nous entendons continuer avec le mouvement jusqu'à ce que les autorités donnent suite à nos revendications. »

Selon une note de la présidence, le chef de l'Etat est en tournée dans le département du Nord pour évaluer certains travaux d'infrastructure. Il a visité, lundi, à Bel-Air (Cap-Haïtien), deux réservoirs d'eau potable fraîchement réhabilités après trente années de dysfonctionnement. Avec ces réservoirs, d'une capacité de 575 000 gallons chacun, la DINEPA dessert actuellement environ 40 000 personnes au centre-ville. Ce nombre passera à 90 000 après des travaux de renforcement, indique la note.

A «Titans» et à Fort St-Michel, un autre réservoir de 200 000 gallons alimente 60 000 personnes en eau potable. La première phase de ces travaux de réhabilitation a coûté 5 millions de dollars à l'Etat
haïtien avec le support de l'Union européenne, la Banque interaméricaine de développement et l'Oxfam GB.

« Le chef de l'Etat, accompagné, entre autres, du directeur général de la DINEPA, M. Lionel Duvalsaint, du ministre de l'Intérieur, David Bazile, et de celui des Affaires sociales, Charles Jean-Jacques, a exprimé sa satisfaction quant aux efforts déployés par les institutions étatiques concernées pour répondre aux besoins des Capois. Il en a profité pour renouveler sa détermination à mettre en place les
infrastructures nécessaires en vue de permettre aux familles haïtiennes de s'approvisionner en eau potable. »

Robenson Geffrard
Source: Le Nouvelliste

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