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« Aide étrangère : un échec pour Haïti », a indiqué Wilson Laleau

Wilson-laleauEn prévision à la période cyclonique qui démarrera en juin prochain, Haïti a accueilli une importante délégation étrangère baptisée, « Champions politiques pour la résilience aux désastres », à l'Hôtel Montana les 21 et 22 avril 2013.

Cette importante délégation réunissant des personnalités tant nationales qu'étrangères avait un double objectif. Elle vise à porter les dirigeants haïtiens à inscrire la question des risques et désastres dans un plan global de développement durable. Elle entend ensuite faire un plaidoyer auprès des bailleurs financiers internationaux pour permettre aux dirigeants de mieux faire face aux phénomènes naturels.

Selon le ministre de l'économie et des Finances, Wilson Laleau, le problème n'est pas dans un plan, car le pays en dispose assez. Mais, dit-il, le problème se trouve dans la coordination de l'aide à Haïti. Elle est d'ailleurs un échec pour le pays.

Se trouvant sur la trajectoire moyenne des systèmes cycloniques affectant la région caribéenne entre juin et novembre, Haïti est très exposée aux catastrophes naturelles. Le séisme du 12 janvier 2010 n'a fait que confirmer sa grande vulnérabilité.

En dépit des moyens mis en place pour faire face aux aléas des phénomènes naturels, ils se révèlent inefficaces. « La pauvreté d'un pays ne s'explique pas par le manque de moyens, mais par son incapacité à agencer son programme d'activités dans un calendrier d'exécution », tel est le problème auquel Haïti fait face durant les 25 dernières années, a-t-il dit.

« Haïti est exposée aux aléas naturels et le gouvernement est résolument engagé à ne pas ménager ses efforts pour les solutions durables », a laissé entendre le ministre Laleau.

Dans la perspective de projeter une nouvelle image du pays à l'extérieur et une meilleure coordination de l'aide extérieure, trois points, ont été pris en compte. Il s'agit de la perception d'Haïti à l'échelle internationale, le problème du budget national qui doit être aligné au rang des préoccupations internationales et la nouvelle structure ayant remplacé la Commission Intérimaire pour la Reconstruction d'Haïti (CIRH) dans le cadre de la Coopération et de l'Aide Externe au Développement (CAED). Placée sous le contrôle du ministère de la coopération, cet organe devait permettre à l'Etat Haïtien de mieux coordonner l'aide extérieure.

« Les catastrophes sont une réalité de la vie, mais leurs conséquences ne devraient pas l'être », a souligné la cheffe de l'OCHA. « Aider Haïti, le peuple haïtien et son gouvernement à bâtir de façon plus solidement, sûre et plus résiliente aux désastres doit être au cœur de notre réflexion, a-t-elle poursuivi ».

Créé en 2012, le groupe « Champions politiques pour la résilience aux désastres », est constitué des représentants de la CARICOM, du PNUD, de l'OCHA, du Royaume-Uni, de l'USAID, de la Banque Mondiale et de la Commission européenne. Cet organisme entend profiter de ses forces politiques collectives pour mobiliser les ressources nécessaires pour la resilience aux désastres dans les pays à risque, notamment Haïti.

« Si nous voulons aider le peuple haïtien sur le long terme, il est crucial que nous et nos partenaires soyons prêts en cas de catastrophe à aider Haïti à maintenir ses infrastructures physique, financière et gouvernementale, primordiales pour un véritable développement et maintenir la croissance », a ajouté Justine Greening, Secrétaire d'Etat au développement international du Royaume-Uni.

Par ailleurs, M. Laleau dit souhaiter que cet organisme ne soit pas un de plus ajouté sur la longue liste déjà existante. Il en a profité pour critiquer les méfaits de l'aide internationale en Haïti en évoquant le film réalisé par le cinéaste Raoul Peck, intitulé « Assistance mortelle » qu'il invite les haïtiens à regarder afin de mieux comprendre la réalité.

Insatisfait de l'organisation de l'aide étrangère à travers le pays, le ministre a.i. du Commerce et titulaire du ministère de l'économie et des finances, Wilson Laleau, persiste et signe que l'aide internationale pour Haïti est un échec. Par conséquent, il plaide pour une nouvelle orientation de l'aide étrangère dans le pays. A son avis une aide est utile et efficace, s'elle permet au pays bénéficiaire de se passer de l'aide pour devenir autonome. Elle est, pourtant, permanente en raison de son inefficacité et constitue un échec pour le pays, critique-t-il.

Abondant dans le me sens, le ministre de l'intérieur, David Bazille, croit qu'il n'est pas normal que sur chaque dollar d'aide promis à Haïti, elle ne reçoit que quelques centimes, il souhaite lui aussi, une réorientation de l'aide internationale à Haïti.

Enel Fleurantin
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