Tout Haiti

Le Trait d'Union Entre Les Haitiens

Actualités

L'avenir de la coopération vénézuélienne en Haïti ?

martelly-lamothe-cuba

Après la mort du président de la République socialiste bolivarienne du Venezuela, Hugo Chavez le 5 mars dernier, divers secteurs de la vie nationale lui ont rendu un hommage bien mérité et d'autres s'interrogent sur l'avenir de la coopération franche et sincère du Venezuela à Haïti. La dialectique, l'esprit d'ouverture et la solidarité du président Chavez ont attiré beaucoup de sympathisants en Haïti.

En effet, trois jours après la disparition du dirigeant révolutionnaire latino-américain, des centaines d'étudiants de l'Université d'Etat d'Haïti (UEH), notamment de la Faculté des Sciences Humaines (FASCH), à l'initiative de l'organisation dénommée Cercle Gramsci de la dite faculté ont participé à une marche le vendredi 8 mars en hommage à ce grand homme. Partis du local de la faculté, les étudiants ont parcouru plusieurs rues de la capitale avant d'arriver au bicentenaire, sur la place des Nations Unies où se trouve une statue de Simon Bolivar. Ils ont déposé une gerbe de fleurs au monument de Bolivar en hommage au président Hugo Chavez. Certains d'entre eux ont témoigné leur reconnaissance au président Chavez qui luttait pour implanter le socialisme au Venezuela où il a organisé une meilleure répartition des richesses de ce pays. « Nous souhaitons qu'il y ait aussi en Haïti un partage équitable des richesses de notre pays, comme il en a été au Venezuela. » Ils ont annoncé d'autres activités en vénération toujours pour la mémoire du révolutionnaire immortel.

Huit jours après, le mardi 12 mars au local de l'ambassade du Venezuela en Haïti, sis à Pétion-ville, un cahier de condoléances au commandant Hugo Chavez a été mis à la disposition de tous ceux qui veulent lui dédier un dernier mot. En appréciation, l'ambassadeur vénézuélien en Haïti, Pedro Antonio Canino a profité de l'occasion pour remercier le peuple haïtien pour sa solidarité apportée au peuple vénézuélien en ce moment douloureux : « Je reconnais en toute franchise l'amour profond que le peuple haïtien éprouve pour le commandant Chavez et le peuple vénézuélien », a-t-il déclaré tout en avouant être sur que Chavez restera vivant dans la mémoire du peuple haïtien. Il a de plus, donné la garantie que la relation profonde qui existe entre Haïti et Venezuela continuera à suivre son cours même après la mort de l'ancien président.

C'était là l'inquiétude des Haïtiens puisque même quand il y a un pouvoir d'extrême droite en Haïti depuis le 14 mai 2011, le gouvernement d'Hugo Chavez continuait d'apporter sa solidarité au peuple haïtien à travers le programme Pétro caribe et tant d'autres accords bilatéraux et trilatéraux. Le Premier ministre Laurent Lamothe a déclaré que 90% des projets exécutés actuellement par son gouvernement sont financés par le Venezuela. De 2006 à nos jours, Haïti a bénéficié d'un support financier évalué à plus d'un milliard 363 millions de dollars. Après le tremblement de terre du 12 janvier 2010, le Venezuela a éliminé une dette de 395 millions de dollars pour Haïti.

Actuellement, dans le cadre de l'accord Pétro caribe Haïti accuse une dette de 938 millions de dollars, alors que la République Dominicaine doit 3.5 milliards de dollars au Venezuela.

Le Sénateur Jocelerme Privert, Président de la Commission sénatoriale de l'Économie et des Finances s'inquiète de la dette pétrolière d'Haïti qui s'élève à 938 millions de dollars, dans le cadre du programme Petro Caribe. Rappelant que selon les clauses de l'accord signé entre Haïti et le Venezuela les fonds doivent être investis dans des projets rentables capables de stimuler le développement économique et social ; mais il doute que certains travaux de construction tels que : l'agrandissement de plusieurs aéroports dont celui de l'île-à-Vache arriveraient générer suffisamment de revenus pour faire face à la dette. Selon Marie Carmelle Jean Marie, Ministre de l'Economie et des Finances, Haïti avait bénéficié jusqu'à présent, d'1 milliard 363 millions de dollars, de ce programme (dont 395 millions ont été effacés en juin 2010 par le Gouvernement vénézuélien) et que 75 % des montants décaissés, ont été investis dans le secteur des infrastructures routières par les administrations Préval et Martelly. Déplorant certaines critiques, la Ministre a tenu à souligner que les fonds de PetroCaribe, sont votés par les parlementaires dans le budget et tous les projets sont approuvés par le Conseil d'Administration du Bureau de Monétisation et le Conseil des Ministres chargés de la gestion du fonds. Déjà, dans certaines régions du pays, le décès du leader de la révolution socialiste du XXIe siècle commence à avoir un impact négatif sur le prix des produits pétroliers. A Hinche, dans le département du Centre, le lundi 11 mars dernier, la gazoline est passée de 200 à 275 gourdes et même 300 gourdes le gallon. Le gallon de diesel passe de 162 à 200 gourdes et cette situation a créé une rareté de carburant dans quelques endroits de ce département, rapporte l'agence en ligne-Alterpresse. Devrait-on croire que cette hausse des prix soit imputable à ce secteur des affaires qui profite de la mort de Chávez pour créer une rareté artificielle, en laissant flamber les prix pour faire leur beurre sur le dos du peuple haïtien ?

Certains marchands de carburant inquiets de la mort de Chavez ont déclaré : « Chavez est mort, nous doutons que le prochain gouvernement vénézuélien continuera à supporter l'économie haïtienne dans le cadre de la vente du pétrole à des prix préférentiels. C'est pourquoi nous essayons de stocker le maximum de produits pétroliers pour en tirer des bénéfices. » La montée rapide des prix du pétrole sur le marché régional a de grave conséquence sur les activités commerciales et scolaires. Dans la même foulée, certains craignent que la disparition du président Hugo Chavez n'ait une conséquence néfaste sur la coopération vénézuélienne à Haïti. De telles craintes ne prennent pas en compte la maturité et le haut degré de conscientisation du peuple vénézuélien déterminé à préserver les acquis de la révolution bolivarienne qui ne se laissera pas faire par l'oligarchie rétrograde du Venezuela.

En réalité, ces gens qui «doutent» et sont «inquiets» ne réalisent pas que Chavez a été l'instrument par lequel le peuple vénézuélien a manifesté sa solidarité fraternelle et internationaliste. Les manifestations déferlantes de solidarité et d'amour du peuple vénézuélien lors des funérailles de Chavez montrent amplement et de façon éloquente que l'avenir du Venezuela est entre les mains d'un peuple qui a longuement et fermement affirmé sa détermination de continuer à soutenir et à défendre – à travers le nouveau président intérimaire Nicoláa Maduro – la ligne politique révolutionnaire, socialiste et internationaliste du Comandante Chavez.

Source: Haiti-Liberté

A Lire Aussi: