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Les 5 étudiants sont libérés après vingt-quatre heures de garde à vue au commissariat de Port-au-Prince
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- Publié le mercredi 12 décembre 2012 15:32
Les cinq étudiants de la Faculté de droit et des sciences économiques (FDSE) ont été libérés après vingt-quatre heures de garde à vue au commissariat de Port-au-Prince. Ils étaient devenus des patates chaudes pour le gouvernement Lamothe.
4 heures 15. Quelques dizaines d'étudiants de l'UEH campent à l'entrée du commissariat de police de Port-au-Prince, au Champ de Mars, le mardi 11 décembre 2012. Contenus par des policiers administratifs et des agents de la CIMO, ils balancent ce qu'ils ont sur le cœur. En chanson, dont les paroles ne proviennent pas d'un poème d'Aragon. Pour eux, leurs cinq camarades doivent être libéré. « Libérez-les sans rançon », scandent-ils, assurés d'obtenir « gain de cause », au terme de plusieurs heures de démarches. « Pas sans des embuches dressées par le pouvoir », souligne un étudiant ayant échappé la veille à la rafle de la police dans les parages de la faculté de droit après une manif réprimée à coup de gaz lacrymogène et de tirs, un mois après la mort de l'étudiant Damaël D'Haïti.
« La police n'a plus de dignité », caricature un autre étudiant guettant la sortie de ses camarades, du commissaire du gouvernement de Port-au-Prince, Me Lucmane Délile, de Me Aviol Fleurant, avocat de l'UEH, de Marie Yolène Gilles du RNDDH, du député Acklush Louis-Jeune et de Hervé Saintilus. Quelques minutes filent. Les slogans hostiles contre le président Michel Joseph Martelly fusent de toutes
parts. Un poing est levé vers le ciel sur la cour du commissariat, au milieu d'une « forêt » de véhicules. C'est Edmond ! crient des étudiants. La haie de sécurité est brisée. Le commissaire du gouvernement traverse l'attroupement des étudiants pressés d'étreindre leurs camarades visiblement peu éprouvés par cette détention. « Le commissaire du gouvernement est venu lui-même libérer les détenus », souligne Me Lucmane Délile, parlant de lui à la troisième personne du singulier. « Il n'y a pas eu d'interférence politique. La justice a fait son travail en toute indépendance », assure-t-il, avant de monter à bord d'une jeep garée à une dizaine de mètres des camions rouge sang de sapeurs-pompier.« C'est une victoire pour la démocratie, un pas vers l'Etat de droit qui dépend de la vigilance des citoyens », commente Me Aviol Fleurant. Dans le même tempo, le député Acklush Louis-Jeune savoure cette victoire. Avec quelques préoccupations quant à l'obstination, dit-il, du pouvoir Martelly à ressusciter les pratiques dictatoriales d'avant le 7 février 1986. « On ne peut pas revenir à la dictature », insiste-t-il, soulignant que « ces étudiants étaient des prisonniers politiques ». « Je suis intervenu dans ce dossier avec d'autres parlementaires afin de garantir l'indépendance de la justice face aux pressions de l'exécutif », explique Acklush Louis-Jeune.
Me Jean Renel Sanon, ministre de la Justice, dément les « allégations méchantes et mensongères circulant dans la presse prêtant au Premier ministre Laurent Salvador Lamothe la responsabilité dans l'arrestation de certains étudiants ». « Le Premier ministre, souligne la note du ministre de la Justice, n'a jamais passé des instructions en ce sens ; mais, soucieux de l'application des règles de droit, le mot d'ordre est de laisser aux institutions l'opportunité de remplir leur rôle constitutionnel ». La justice, poursuit Me Sanon, doit suivre son cours en toute indépendance. L'avocat qui souligne que « la force doit rester à la loi », s'est fait une interprétation politique de ces manifestations et des allégations portées contre le Premier ministre Laurent Salvador Lamothe. Il y a un petit noyau d'agitateurs qui fait feu de tout bois, à tout instant, pour jeter le trouble parmi la population, explique le ministre de la Justice du gouvernement qui dit faire de l'Etat de droit l'une de ses priorités.
Il n'y a pas d'Etat de droit en Haïti, soutient Edmond Jean-Baptiste à l'antenne de Caraïbes FM quelques minutes après sa libération. « Le président Martelly à plus de cons que de conseillers autour de lui. Dans le cas contraire, on n'aurait pas libéré Calixte Valentin », balance cet étudiant en troisième année et représentant de la faculté de droit au Conseil de l'Université d'Etat d'Haïti.
Quelques heures plus tôt, avant la libération des cinq étudiants, une manif d'autres étudiants a été réprimée. La faculté ethnologie, cible des policiers anti-émeute, a reçu beaucoup de projectiles de gaz lacrymogène. Un incendie qui s'est déclaré dans une salle a été circonscrit par les sapeurs pompiers et beaucoup d'étudiants ont été évacués à cause de malaise respiratoire. « C'est extrêmement grave que la faculté d'ethnologie ait été attaquée et agressée par la PNH dans l'irrespect total de la vie de ses occupants », s'insurge l'économiste Camille Charlmers, qui animait un colloque sur le logement dans le cadre d'un cours en maîtrise en science du développement. Charlmers, dans la foulée, a qualifié de « scandaleux » l'arrestation et l'incarcération sans chef d'accusation de cinq étudiants de la Faculté de droit et des sciences économiques.
Roberson Alphonse
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