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Culture & Société

NON à ce COMPLOT contre la ville de Port-au-Prince !

NON à ce complot contre son CARNAVAL qui est son âme culturelle, son patrimoine !

Depuis le parachutage de Sweet Micky à la première magistrature de l'état, on assiste à une descente aux enfers accélérée du pays à tous les niveaux. Lui et son clan affichent un sadisme effroyable à l'endroit du pays, leurs décisions depuis leur arrivée au pouvoir en sont largement les preuves. Ils s'attaquent depuis deux ans à un patrimoine, le CARNAVAL de Port-au-Prince, la plus grande manifestation culturelle de la ville et du pays, sous prétexte qu'ils font la décentralisation.

Précisons une fois pour toutes pour ces incultes que la « décentralisation » est une opération qui consiste à confier ou à transférer des fonctions, des pouvoirs et des responsabilités de l'état à une instance autonome et distincte. Il y a d'autres concepts apparentés à la « décentralisation » mais qui sont distincts, comme la « relocalisation » ou « délocalisation » qui est le déménagement physique d'une unité administrative gouvernementale et de son personnel d'un point du territoire a un autre. La « relocalisation » marque un déplacement d'activités et non de pouvoirs. Ou encore la « déconcentration territoriale », opération qui consiste à déléguer un pouvoir de décision restreint à des agents locaux et régionaux de l'administration centrale qui restent toutefois subordonnés hiérarchiquement à cette administration.

Le déplacement, dans d'autres villes du pays, de la plus grande manifestation culturelle de la ville de Port-au-Prince, son carnaval, n'a aucun rapport avec la décentralisation. Cette insulte à l'intelligence des citoyens du pays doit prendre fin. Les haïtiens (principalement les Port-au-Princiens) doivent se mobiliser pour dire NON à cette mascarade. Ce complot contre Port-au-Prince doit cesser.

Tous les grands carnavals du monde sont identifiés à une ville, le carnaval de Rio, le carnaval de Nice, le carnaval de Venise pour ne citer que ces exemples. A-t-on déjà trimballé le carnaval de Rio d'une ville à l'autre au Brésil ? A-t-on déjà déplacé le carnaval de Nice à Paris ? Un carnaval est un patrimoine propre à une ville.

Le CARNAVAL de Rio

Depuis la fin du 19e siècle le CARNAVAL de Rio est toujours à la même place. Malgré la décision de l'état brésilien de remplacer la capitale Rio de Janeiro par Brasilia en 1960, le carnaval est resté à Rio, on ne l'a pas transféré à Brasilia. Parce qu'un CARNAVAL est le patrimoine d'une ville. Cette ville, Rio de Janeiro, est en grande partie ce qui fait la force de ce carnaval. Le rayonnement mondial et le développement de la ville de Rio sont les conséquences de ce CARNAVAL qu'on améliore sans cesse. Un CARNAVAL est le patrimoine d'une ville.

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http://gobrazil.about.com/od/riodejaneiro/ss/riotravelguide_8.htm

Le CARNAVAL de Nice.

Le carnaval de Nice est le premier carnaval de France et très connu à travers le monde. Ce carnaval remonte à la fin du 13e siècle, Le premier écrit le relatant date de 1294 par le comte de Provence, Charles II duc d'Anjou qui « vient passer les fêtes de carnaval, dans sa bonne ville de Nice. Ce CARNAVAL n'a jamais changé de place. Un CARNAVAL est le patrimoine d'une ville.

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http://bit.ly/14pRk8i

Le CARNAVAL de Venise

Le carnaval de Venise en Italie, l'un des plus connus au monde, remonte au Moyen Âge (vers le Xe siècle). Ce CARNAVAL est un symbole, c'est un élément identitaire de la ville de Venise, en plus de 1.000 ans il n'a jamais changé de ville. Un CARNAVAL est le patrimoine d'une ville.

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http://blog.addictrip.com/

Il est normal que chaque ville développe des activités culturelles ou autres pour soutenir son développement, il est du devoir de l'Etat central d'encourager et d'accompagner ces villes dans cette perspective. Trimballer le carnaval d'une ville à l'autre n'a rien à voir avec la décentralisation. Au contraire il faut permettre aux autres villes d'innover en les encadrant dans le respect de leur autonomie. Chaque ville a son âme, ses éléments identitaires, sa culture, il faut leur donner des moyens pour qu'elles puissent les développer. Faire le copier coller d'une activité identitaire d'une ville, c'est innover dans la bêtise et le crétinisme, et ça renforce encore plus la centralisation. Car en bout de ligne c'est Port-au-Prince qui décide sans tenir compte des spécificités de ces villes qui accueillent un carnaval auquel elles ne sont pas habituées et qui ne fait que passer. C'est aussi la mise à mort de la diversité culturelle du pays.

Il est très sordide que l'Etat central, au mépris de l'autonomie de ces villes hôtes, déplace le carnaval de Port-au-Prince, dans le seul objectif de faire de l'argent sur le dos d'une décentralisation bidon qui n'a de sens que dans les magots que vont empocher les rapaces du pouvoir. D'ailleurs, le pays attend toujours les rapports financiers du carnaval des Cayes et du carnaval des fleurs.
Il est urgent que la société commence à se mobiliser pour freiner ces apprentis sorciers qui banalisent et détruisent tout ce qui nous reste comme valeur et éléments identitaires.

Que vive le CARNAVAL de Port-au-Prince. Ce CARNAVAL a une histoire, c'est un patrimoine, il est l'âme culturelle de la ville.

Hervé Saint Preux
Montréal 27 janvier 2013

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