Analyses & Opinions
L'opposition politique doit se donner les moyens de sa lutte
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- Publié le mercredi 11 novembre 2020 02:59
« Là où il n’y a le choix qu’entre la lâcheté et la violence, je choisirai la violence »
(Mahatma Gandhi)
Par Robert Lodimus --- Les nouvelles en provenance de la République d’Haïti sont de plus en plus mauvaises et inquiétantes. Le gouvernement du PHTK, dirigé par Jovenel Moïse, est disposé à périr avec la nation entière, plutôt que d’abandonner le pouvoir à une nuée d’hommes et de femmes, – qui paraissent eux-mêmes sans vision sociale, sans idéologie politique, sans un plan de redressement économique –, et qui se réclament pitoyablement de l’ « opposition démocratique ». Le salut des masses populaires haïtiennes ne peut pas être réalisé seulement dans l’ivresse de la gueulade sur les ondes des radios qui fonctionnent comme des chevaux emballés ! Ces émissions d’affaires publiques, qui poussent comme la mauvaise herbe sur la crise sociopolitique et économique qui étrangle les familles haïtiennes vulnérabilisées, commencent à devenir fades et rebutantes. La puissance des uns ne naît-elle pas de la débilité des autres ? Si votre ennemi paraît intelligent, n’est-ce pas parce que vous personnifiez vous-même son contraire ? Ceci, pour demeurer dans la logique du raisonnement héraclitien.
Jovenel Moïse, fort du soutien des instances corrompues de la communauté internationale, assuré de l’appui des États-Unis, de la France, du Canada, ne partira pas de lui-même le 7 février 2021. Les farouches opposants de son régime auont-ils la capacité, le courage, la volonté d’aller l’appréhender dans les enceintes du palais national, de le ligoter comme le bandit Arnel Joseph, et de le conduire sous escorte au pénitencier de la rue du Centre, afin qu’il réponde des crimes abominables qui lui sont reprochés ? Pour éviter un pareil traitement, Jovenel Moïse et les « esprits sataniques », par lesquels il est possédé, ensorcelé, n’hésiteront pas à brûler Port-au-Prince avec tous ses habitants, comme l’empereur Néron aurait incendié la ville de Rome en l’an 64 ap. J.-C., sans se soucier des 800 000 individus que comptait la population. On l’a déjà assez vu : les hommes et les femmes du PHTK sont des mangeurs de cadavres et des buveurs de sang ! On ne peut pas négocier, discuter voire collaborer avec des vampires qui séjournent au château de Dracula. Et ce n’est pas l’arrivée d’un nouveau président à La Maison Blanche qui modifiera le sort des compatriotes retranchés dans les bidonvilles. Il ne faut pas oublier que « le règne des charognards » a commencé sous l’Administration politique de Barack Obama. Joe Biden ne peut pas être innocent, – non pas du tout innocent –, des malheurs qui submergent aujourd’hui le territoire national. Ne soyons pas naïfs ! La politique extérieure des États-Unis, après le 3 novembre 2020, ne changera pas envers la République d’Haïti. Il ne faut pas se faire des illusions. Il n’existe pas de « bon diable » en enfer !
Joe Biden, semble-t-il, est devenu une nouvelle bouée de sauvetage pour les adversaires de Jovenel Moïse, qui coulent, tranquillement mais sûrement, sous les vagues d’un déficit flagrant de créativité en matière de stratégie politique. La sagesse nous apprend d’attendre la levée du vent pour savoir dans quelle direction il va souffler. Et celui qui vient de l’Amérique du Nord n’est jamais favorable à l’embarcation sociale, politique, économique et environnementale de notre peuple. N’entraine-t-il pas toujours notre pays vers les rapides destructeurs, meurtriers, dévastateurs, apocalyptiques…? Mes réflexions, à ce niveau, goûtent la philosophie de Khalil Gibran.
Que faudrait-il encore écrire ou dire, pour espérer arracher quelques larmes de conscience aux vendeurs du droit d’aînesse d’Haïti ? Ces conspirateurs et ces traîtres, attirés par le pouvoir et l’argent, flirtent depuis des décennies avec les néocolons qui ont fait le serment sur la tombe de leurs ancêtres négriers de conduire la Nation haïtienne à sa ruine et à sa perte. Haïti doit disparaître pour permettre à la France impériale d’enlever des pages de l’histoire universelle l’outrage de la défaite qu’elle subit sur la terre de Saint-Domingue. Une bande d’esclaves incultes, kidnappés de l’Afrique, osèrent apprendre aux empires kleptocrates européens, maîtres absolus des vols et des rapines en Amérique, le sens complet du concept de « Liberté ». Heureusement pour le monde progressiste, les défenseurs du napoléonisme, quoiqu’ils eussent fait, ne furent pas parvenus à enlever les dates du 18 novembre 1803 et du 1er janvier 1804 de la mémoire blessée et orgueilleuse d’un passé colonial qui porte les brassards de la « hautainerie », du dédain, de l’arrogance, de la condescendance… Le chêne apprit à ses dépens cette nuit-là qu’il ne pouvait éternellement continuer à « braver l’effort de la tempête ». Cependant, se souvint-il encore que, pour son malheur, le roseau plia, et ne rompit pas. Haïti a résisté, résiste, et résistera à tous les complots des hégémonistes ! Pour éradiquer les maux et les iniquités qui affligent les êtres humains maintenus sous la domination des bourgeois, il faut, comme le conseille Bakounine, « une révolution sans pitié, qui, par le fer et le feu, extirpera jusqu’aux dernières traces de l’ancien ordre social [1].»
Aucun document officiel ne relate les tribulations, les souffrances de Paris ni ne souligne le comble de ses désespoirs à Vertières ou à la Crête-à -Pierrot. Ses cris de détresse, mêlés aux grondements des tonnerres de la victoire monumentale d’Henri Christophe et de ses frères d’armes, ont traversé l’océan Atlantique. Bonaparte – comme il le fit sans remords et sans souci dans ses campagnes d’Italie, d’Égypte, d’Allemagne, de Russie – sacrifia 40 000 français sur le sol de Saint-Domingue. Il sera donc difficile pour la République d’Haïti d’échapper à la haine des « blancs » négrophobes.
Ce pays n’agonise pas. Il n’est plus à l’article de la mort. Il est décédé depuis le 12 janvier 2010. Et même avant. Les compatriotes ne s’en rendent pas compte. Les politiciens débraillés qui ont pris part aux élections frauduleuses des mois d’août et d’octobre 2015 se disputaient la chair putréfiée d’une dépouille mortelle. Ils sont tous devenus des profanateurs de cadavre.
À quelques jours de la commémoration du 18 novembre 1803, et en cette triste époque où la déchéance sociale et la trahison politique trônent à leur plus haut sommet, nous nous courbons devant les esprits errants des martyrs et héros de la guerre de l’indépendance qui ont légué à leurs descendants une « patrie » forgée dans le sang, qui représente, malgré tout, une grande fierté nationale. Ce peuple résilient, courageux, combatif finira certainement par triompher des forces occultes qui l’ensorcèlent. Il éliminera les tares morales, intellectuelles et physiques, sources de toutes les déconvenues qui l’assaillent et reprendra son périple vers son « Canaan ». Haïti s’éveillera. Et une fois de plus, il étonnera le monde. Comme dit la fable : « Attendons la fin… »
Hérode, roi de Judée, demanda à son conseiller : « Qui est ce Messie qu’ils attendent? » Le subalterne répondit de manière désinvolte : « Quelqu’un qui ne viendra jamais! » Cependant, comme le révèlent les Écritures, l’homme se trompa. Car le Messie vint. Parce que Jérusalem détruisait ses « Prophètes ».
Chez les croyants chrétiens, la trahison de Juda Iscariote à Gethsémani ne s’inscrit-elle pas dans la logique des étapes symboliques qui jouxtèrent l’accomplissement de la « prophétie » autour des mystères de la « naissance » et de la « résurrection » de Jésus pour la cause rédemptrice de l’Humanité? L’acte de mourir, quand il se révèle utile et impératif, quand il devient le commencement solennel d’une naissance nouvelle, serait-il indissociable des désirs nirvaniques de l’être pour reconquérir la totalité de sa « Liberté »? Comme travailler, manger, boire, dormir, s’instruire, voyager, jouer, enfanter, s’habiller, aller, revenir, danser, prier, ne pas prier… Enfin, tous ces mots sensés qui charrient, à eux seuls, les rêves portés par les souffre-douleur du banditisme politico-néolibéraliste, ce fléau d’Attila qui bouleverse la terre.
Michel Eyquem de Montaigne, philosophe de la période Renaissance, remarque : « La préméditation de la mort est préméditation de la liberté. Qui a appris à mourir, a désappris à servir. » Toutes les femmes et les hommes qui ont provoqué la levée du vent de Joris Ivens dans le désert de la bêtise sociale, de l’immoralité politique et de la déliquescence économique avaient appris à mourir. Tous, sans exception.
Dans Parole d’homme, Roger Garaudy parle d’une époque de sa vie où il n’avait pas encore appris à mourir. En d’autres termes, l’écrivain a avoué qu’il cherchait encore le chemin de l’engagement moral que confère la militance politique bâtie solidement sur le roc de la conviction idéologique. « Homme de peu de foi, pourquoi as-tu douté? », disait Jésus à Pierre qui n’arriva pas à compléter l’exploit mystique de la marche sur la mer pour aller à sa rencontre. L’apôtre paniqua. Et il s’enfonça dans les eaux profondes.
Les sociétés paralysées par la peur de mourir sombrent dans l’humiliation, pataugent dans l’immobilisme et la léthargie. Les images séquentielles de Pierre marchant vers Jésus pourraient aussi servir à dialectiser la situation du citoyen militant qui avance à la rencontre des idéaux démocratiques, et qui, finalement, se dégonfle. Les flambeaux de la résistance à l’oppression doivent toujours rester allumés pour éclairer la voie du vaste projet de « Révolution mondiale » qui se réalisera au profit des masses. Et même dans les nuits venteuses des massacres comme ceux des Saints Innocents, de la Saint-Barthélemy, de Nankin…
Pour ceux qui connaissent la tragédie de la « mutinerie du Cuirassé Potemkine » de 1905, adaptée au cinéma par Sergei Eisenstein, nous rappelons que c’est l’assassinat du chef Vakoulintchouk et le massacre spectaculaire des civils sur les marches de l’escalier d’Odessa qui ont pavé la voie durant 12 années, selon certains historiens communistes dont Léon Moussinac, à la révolution d’octobre de 1917. Une histoire de viande pourrie rongée par des vers que l’on donna à manger aux marins du Cuirassé Potemkine déclencha une révolte populaire et changea le cours de l’’histoire du peuple russe.
Le gouvernement des Tèt Kale se débat dans une forêt d’absurdités où croissent l’irrationalité, la tromperie, le mensonge, la perversion, l’anarchie, l’incompétence, l’immoralité… Bref, la Diablerie ! Les équidés, grâce à l’appui des États cyniques qui les guident et encouragent, ont détruit toutes les institutions publiques déjà branlantes. Ils ont vidé les réserves monétaires de la République. Les petits fonctionnaires, à bout de souffle, sont obligés de manifester devant les locaux du ministère de l’Économie et des Finances pour réclamer des arriérés de salaire qui totalisent des mois. Et parfois des années !
Par rapport à la devise étrangère dominante, la monnaie nationale, la gourde, semble reprendre vie tranquillement. Mais la pauvreté ne baisse pas pour autant pavillon. La disette se transforme lentement, mais sûrement, en une crise de famine généralisée. La somalisation des conditions de vie des masses populaires haïtiennes devient une évidence aux yeux de la communauté internationale. Mais les pays impérialistes, comme Ponce Pilate, s’en lavent les mains. Ils ne sont pas préoccupés par le phénomène de la pauvreté dans le monde. Faut-il écarter complètement l’idée que des membres des ambassades accréditées à Port-au-Prince aient pu participer à la dilapidation du fonds PetroCaribe ? Cependant, seules des enquêtes policières sérieuses seraient capables de le confirmer ou de l’infirmer ? Il s’agirait avant tout de vérifier le train de vie de ces diplomates avant et après leur accréditation en Haïti. Pour faire une digression : qu’est devenue la bonne amie de Laurent Lamothe, l’ambassadeur Pamela White ? Nous voudrions bien le savoir !?
Triste et pénible constat : la bourgeoisie compradore d’Haïti gagne sur tous les terrains de l’économie et de la finance. Ses comptes bancaires sont garnis tous les jours en devises étrangères fortes : euros ou dollars américains. D’ailleurs, c’est elle qui profite gracieusement de la remontée bizarre de la gourde.
La société haïtienne guette l’émergence d’un cerveau intelligent, génial qui viendra – au sens où le rapporte Herbert Marcuse – le « forcer à être Libre ». L’essayiste s’aligne sur les approches théoriques rousseauistes pour expliquer :
« La contrainte est rendue nécessaire par les conditions immorales et répressives dans lesquelles vivent les hommes. Son idée fondamentale est la suivante : comment des esclaves, qui ne savent même pas qu’ils sont esclaves, peuvent=ils se libérer? Comment peuvent-ils obtenir spontanément leur émancipation? Il faut les éduquer et les guider, leur apprendre à être libres et ce d’autant plus que la société dans laquelle ils vivent a recours à des moyens plus variés pour modeler et préformer leur conscience et pour les immuniser contre tout choix possible. [2] »
Dans le langage de la philosophie révolutionnaire, cette forme de contrainte que Rousseau a justifiée dans le cadre de la réflexivité portant sur les principes fondamentaux des libertés politiques et des droits collectifs et individuels s’inscrit dans la logique de ce qu’Hébert Marcuse qualifie de « dictature éducatrice ». On ne peut pas compter sur des citoyens dont certains – très orgueilleux et inconscients – paraissent mal-éduquées, mal-instruits, et d’autres – la grande majorité – complètement illettrés, analphabètes et ignorants, pour changer les vieilles structures sociétales héritées du mouvement anti-esclavagiste de la fin du 17ème et du commencement du 18ème siècle à Saint-Domingue, qui permit de fonder, de peine et de misère, cet État. Quoiqu’embryonnaire.
S’il existe véritablement un rapport étroit entre la morale et la politique, faut-il abandonner ces citoyens trompés, opprimés, oppressés, exploités à leur triste sort, ou adopter, au contraire, les grands moyens de les sauver, même contre leur gré, d’une catastrophe démocidaire? La réflexion sur la « Liberté contraignante » devrait occuper un grand espace dans les fora sur l’avenir socio-économique et politique de la Nation haïtienne. Forcer les pauvres du monde à se « Libérer » de la dictature oligarchique devient une « nécessité absolue ».
Platon insiste : « Seuls le savoir et l’honnêteté doivent gouverner. » En ce sens, l’un et l’autre se complètent. Nous parlions à la doyenne d’une Faculté de gestion et d’administration dans une université québécoise qui a organisé à Port-au-Prince plusieurs conférences sur l’évolution du rôle de la haute fonction publique. Elle nous a avoué que le retard considérable que connaît Haïti par rapport aux autres pays de la région viendrait du fait que les rares citoyens qui sont allés à l’université souffrent d’un déficit de méthodologie qui les empêche de faire des choix de développement appropriés et viables afin d’aider leur pays à avancer. Ils se montrent étonnamment incapables de se servir de la théorie pour compléter le trajet de systématisation de l’objet par la phase finale qui est sa concrétisation ou sa matérialisation.
Les puissances impérialistes ne se mêlent pas des affaires internes de l’État haïtien dans le but de l’aider à trouver une voie sûre de développement ? Elles veulent plutôt le dérouter de tous les objectifs sociopolitiques salutaires! Les portes de cette prétendue démocratie vers lesquelles elles le poussent depuis l’occupation regrettable de juillet 1915 s’ouvrent sur le vide de la catastrophe économique. Il faut que la République d’Haïti arrête cette marche mortelle qu’elle entreprend vers le Nord. Le soleil levant se trouve à l’Est. L’Ouest symbolise la noirceur, la peur, la désolation, la paupérisation, l’appauvrissement, le choléra, le sida, l’exode interne et externe… Il apporte avec le coucher du soleil la nuit des loups-garous.
Si les sociétés mondiales étaient dirigées par des politiques patriotes, issus des opérations électorales qui portaient le sceau de l’honnêteté, pensez-vous qu’il y aurait tous ces problèmes d’exode, de chômage, de pauvreté, de crimes… sur la terre? Pourquoi les États du Nord, « champions de la démocratie » construisent-ils des prisons à sécurité maximale à coup de millions dollars, au lieu d’investir dans des entreprises sociales et économiques rentables, susceptibles d’améliorer l’indice du développement humain (IDH) au niveau planétaire ?
Les dirigeants des pays de l’Occident savent que les inégalités sociales génèrent des frustrations violentes, des conflits explosifs difficiles à contenir et à réguler. Les ghettos de Harlem, de Bronx à New York, les cités à Paris, les quartiers de Saint-Michel, de Montréal-Nord, de Rivière-des-Prairies à Montréal, autant de bombes à retardement qui risquent d’embraser le climat de sécurité publique déjà fragile.
Le chavisme, comme nous l’entendons tous les jours dans les nouvelles, agonise. Il n’a pas su divorcer avec les principes politiques démagogiques hérités de l’occidentalisme hypocrite. Il s’est laissé prendre au piège des scrutins mitigés, inventés et concoctés par les États bourgeois pour la perpétuation de l’impérialisme. Au nom de quelle logique, et sur quelle base faut-il remplacer à intervalles réguliers des organes qui fonctionnent de manière tout à fait efficace dans le corps sociétal ? Dans l’un des films de Louis de Funès et d’Yves Montand, nous avons entendu cette phrase qui incite à la réflexion : « Les pauvres doivent devenir plus pauvres, et les riches doivent devenir plus riches. » Le néolibéralisme avec son système électoral coquin s’illustre merveilleusement à travers cette citation cocasse. Les élections, de la façon dont elles sont conçues et organisées, ne contribuent pas à promouvoir la démocratie dans les pays truffés d’analphabètes comme Haïti. Elles demeurent une source intarissable de division, de corruption, de coquinerie, de fraude, de malhonnêteté… Quand elles ne permettent tout simplement pas à la médiocrité d’être investie en lieu et place de l’intelligence.
Dans quelle direction faut-il orienter « notre combat » qui a comme finalité, comme but ultime l’anéantissement, la désagrégation des gratte- ciel de l’exploitation des pauvres, répartis sur l’ensemble de la planète ? Nous n’avons pas l’intention de noyer nos attentes sous une phraséologie métaphorique. D’ailleurs notre « antibourgeoisisme » est articulé et accentué. Il ne porte pas le masque de la prudence exagérée, la cagoule épaisse de la frousse honteuse et le voile opaque de la faiblesse d’une capitulation. Où est-il écrit que l’on peut lutter contre l’impérialisme et l’anéantir en abîmant les semelles de ses souliers sur l’asphalte noir et brûlant ? Aucun théoricien politique révolutionnaire n’a priorisé cette méthode de lutte longue et décourageante. Cette dite « opposition démocratique » doit arrêter de conduire les masses populaires à la boucherie, en lançant des mots d’ordre de manifestations en veux-tu, en voilà ?
Depuis le 1er janvier 1804, les Haïtiens errent à l’aveuglette. Seraient-ils sortis de l’enfer du féodalisme esclavagiste pour se voir finalement engloutis sous les flots de la misère et de la dictature politique ? Dessalines, Pétion, Christophe les ont extirpés des flammes du colonialisme. Mais qui leur permettra d’échapper à l’autodestruction? Qui les éloignera des pentes escarpées qui ralentissent leur déplacement vers les lieux édéniques où est supposée les attendre leur petite tranche de bonheur ?
Robert Lodimus
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Références
[1] Émile de Laveleye, L’Apôtre de la destruction universelle – Bakounine, Revue des Deux Mondes, 3ème période, tome 39, 1880.
[2] Herbert Marcuse, Culture et Société, Les Éditions de Minuit, 1970.
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