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Imposture ! OEA reconnait Juan Guaido comme Président du Venezuela et Jovenel Moise Président jusqu’au 7 Février 2022

John Wesley DELVAJohn Wesley DELVA

Nous ne sommes pas un pays souverain. L'intervention répétée des puissances impérialistes dont les États-Unis dans les affaires internes d'Haïti vient donner à ce truisme sa plénitude de signification. Nous sommes, pour ainsi dire, un pays pris pour cobaye quand il faut faire des tests de laboratoire, pour vidage quand il faut déverser médicaments avariés et déchets de tout genre dès qu'il faut s'en débarrasser le plus vite. Un pays de trou du cul pour reprendre l'expression venue de cette langue de vipère qu'est le président des États-Unis Donald Trump. Ce n'est pas un exercice d'autoflagellation. Non ! Ce n'est plutôt qu'un regard réaliste sur ce à quoi ressemble actuellement la première république noire du monde. Il n' y a pas pire choc que d'entendre ça. Du coup, faudra-t-il se demander quelle signification donner à 1804, considérant ce que nous sommes devenus aujourd’hui : la risée du monde.

La risée du monde, parceque plus de 200 ans après la déclaration de l'indépendance nationale, nous sommes incapables de nous prendre en main; nous sommes incapables de décider de la direction à donner à notre futur de peuple, car notre destin dépend de l'étranger; la risée du monde, parceque nous continuons de recevoir sans aucune gêne des sacs de riz pourris de Taïwan; parceque nous continuons d'obéir comme des esclaves aux diktats du blanc; la risée du monde, parceque nous sommes incapables tout simplement d'élaborer une fois pour toute un projet d'émancipation nationale.

 La dernière déclaration de l'OEA sur la fin de mandat du président Jovenel Moise prouve encore en fois que nous sommes un peuple puéril, bloqué au stade de sa maturation. Ne serions-nous pas, au cours de notre développement historique, bloqués au stade anal? Désolé d'être si acide, mais la répétition de nos gestes obéquieux donne à penser à un enfant qui prend plaisir dans sa propre merde, attendant d'être changé par ses parents.

Il ne revient pas à l'OEA de décider ou pas de la fin du mandat de Jovenel Moise. Cette charge revient à la constitution. À défaut de la constitution, on pourrait éventuellement penser à un consensus national entre les acteurs. cette ingérence de l'OEA, entérinée d'ailleurs par certains acteurs locaux, participe de notre infantilisation.

Ce qu'il faut comprendre dans cette situation. C'est que les puissances impérialistes ne nous aiment pas. Il n'y a guère de philanthropie en matiere de relations internationales. Les états ne sont motivés que par leurs intérêts. L'OEA n'a aucun intérêt qu'un groupe progressiste arrive au pouvoir , car il faut qu'ils aient le fleuve tranquille pour naviguer sans opposition des vagues et pour y pêcher sereinement. Tous les peuples intelligents le savent que quand les pays impérialistes appuient un régime ce n'est qu'au détriment de leurs intérêts. Les pays impérialistes n'ont jamais appuyé des dirigeants qui veulent prendre la destinée de leur peuple en main. On peut penser à Castro, à Patrice Lumumba, Thomas Sankara, Hugo Chavez ect. L'impérialisme a toujours soutenu des dirigeants corrompus, malléables et fébriles pour exécuter ses vils desseins.

Ce qui se passe actuellement au Venezuela en est une preuve vivante. L'OEA donne son soutien plein et entier à un président auto proclamé et impolaire Juan Guaido, contre Nicolas Maduro, un président légalement constitué et qui bénéficie d'un large soutien populaire. C'est cette même organisation qui aujourd'hui renouvelle son soutien à ce régime corrompu, anti-populaire, malgré les remontrances, la colère et les grognes du peuple Haïtien. Haïti doit prendre cette situation comme exemple pour dire non à ces arrogances et insolences étrangères. Mais cela prendrait des hommes de caractère, nationalistes et patriotes, capables de résister comme Castro, Chavez, Thomas Samkara ect, aux ordres malveillants de l'impérialisme.

Le peuple haïtien doit recouvrer sa dignité et sa souveraineté au sens que le traité de Westphalie l'avait consacré. Il ne revient pas à l'OEA de nous dire ce que nous devons faire du moins de fixer ou de préciser la date de la fin du mandat de Jovel Moïse, mais la constitution. Sinon, à défaut d'une interprétation claire de la constitution, un modus operandi doit être trouvé entre les acteurs nationaux pour décider souverainement de l'avenir. Non à l'OEA! Non à l'ingérence. Vive une Haïti libre, digne et indépendante.

 

John Wesley DELVA