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Le Trait d'Union Entre Les Haitiens

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Et pourtant....

Lavoisier J. CHÉRISIERLavoisier J. CHÉRISIERSoudain les mots me trahissent. Plus confiance ne s'installe désormais. Loin de tout regard la peur m'envahit. Et pourtant la vérité dont je me réjouis ne se vend pas trop bien. Le culte du mensonge engloutit l'esprit humain. Pris au désarroi, je m'échappe à genou. Émerveillé par la splendeur de la vie, qui aurait deviné le pire. Dix milles âmes affamés, quatre milliards de dollars dilapidés, n'est-ce pas un tort moral. A conscience égale, un regard silencieux exprime l'inquiétude. Et si justice, il y en avait certains murmurent sans lâcher colère. Le travail même forcé n'existe pas alors paradis on cherche ailleurs au péril de sa vie. Quelle vie ! même en dollars ne vaut rien. Je sens la douleur et la frayeur je respire. Le soleil à midi s'arrête, à ce spectacle assisté, veut s'éclipser un peu. Terre de misère et de tristesse, qui malgré tout, bénie des dieux. 

Je suis pas poète mais des belles lettres, tous les jours, enivrant mon cÅ“ur. Désespoir je déteste, la mort, généalogie je connais. Tu as tort de prendre le pouvoir, incapable tu te montres. Passionné, je le suis et mon esprit est vif et coriace. D'une intelligence subtile, j'imprime ma pensée, débordante soit-elle, peu elle impressionne. À lire Nietzsche, on découvre le surhomme, même le nihilisme actif, le ciel sous sa tête à jamais disparu. De ce génie surhumain, du sommeil on s'en régale. Je ne suis pas prête, des messes j'en ai connu. Imposteur, agitateur, on m'accuse mais narcissique indomptable, de ça je fais mon lit. Présomptueux, j'en veux pas, je réclame la spiritualité par défaut de religiosité. À la séduction, je ne joue pas mais injustement vilipendé j'accuse. Écorché, maltraité, dépouillé, le peuple réparation et réforme, il exige. 

De la justice sociale, défenseurs, il n'en manque pas même le maître colon prône une troisième voie. Et le pasteur de la pensée critique, par les mots agencés et au rituel enflammé viennent à faire pencher la balance. La peur au ventre, le réel trop brûlant pour supporter, exile je préfère. La raison et l'imaginaire, des deux je ne sais à qui confier.

Du dialogue, on en parle. Et le blanc dans tout cela, de loin il tire les ficelles. Confrontation égocentrique, on en peut plus. Exhibition, et le show continue et le peuple en paie les frais. La mesquinerie, la bassesse, la médiocrité et la banalité humaine, ensemble liguent contre l'intelligence et la culture. Sur le terrain de la politique, l'éducation désormais interdite. Et toi, l'autre, troubadour génial, amuseur fantasque, vient en hâte nous procurer de ces moments jubilatoires où philosophie et littérature donnaient la main. Et les mots des autres, sur moi, glissent et j'en sais pas quoi faire. Ces mots là, par coutume n'ont en réalité aucun pouvoir. Trop de jugements hâtifs dans ce monde de l'immédiateté, le paraître parle plus que l'être. Faire semblant d'agir, on nage en plein de la réactivité, devenu spectateur d'un monde qui l'échappe. Ô homme politique, si du ciel, secours à mon peuple viendra, d'un Dessalines franchement, il en a droit. La haute finance, paradis fiscaux, de l'estrade dominent. Et qui ose dénoncer, le silence dans ce cas n'est plus sagesse mais complicité. L'insouciance envahit l'esprit de la masse et la bourgeoisie aujourd'hui se veut révolutionnaire. 

Au moins, sachez que notre enveloppe matérielle bientôt disparaîtra et de la gloire certains pourront espérer. Déjà de nous l'abîme, le néant se moquent. À l'échelle du temps, l'existence est néant. Tragédie humaine, seuls les courageux s'aventurent pour trouver du sens. 

Lavoisier J. CHÉRISIER. 

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