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Ce sont les voltiges de Lamothe qui bloquent le processus électoral en Haiti
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- Publié le lundi 22 septembre 2014 17:00
par Norluck Dorange --- La crise politique actuelle en Haiti comporte un côté cour que personne n'a abordé publiquement jusqu'à date. Si l'on parle d'impasse ou de blocage aujourd'hui, c'est qu'on évite de mentionner en public le principal facteur: Laurent "Gagòt" Lamothe.
Curieusement Martelly et le clan Tèt Kale se retrouvent dans la même position que Jean Bertrand Aristide avant les élections en 2000. Etre au pouvoir, créer un parti politique qui devient carrément un parti official: le très mal nommé PHTK*, manœuvrer à vue pour verrouiller l'ensemble du système électoral, un premier ministre, s'imposant comme le dauphin incontournable de son "président", ce même premier ministre dont les actes publics prennent l'allure de précampagne. Ce sont en réalité les ingrédients de cette crise caractérisée par le raidissement des acteurs de l'opposition véritable au pouvoir Kale Tèt, incarnée par le désormais fameux club des six sénateurs. En somme, de vrais derniers des Mohicans.
Cela n'avait-il pas commencé lorsque le président du Sénat Dieuseul Simon Desras, dénonçait il y a quelques mois, la collusion entre une compagnie américaine qui gère les dossiers computérisés de l'Office Nationale d'Indentification (ONI) lorsque celle-ci obtint un contrat grassement payé de 40 millions de dollars US que Lamothe à titre de Premier Ministre signa, sans passer par le processus régulier d'appels d'offres.* Entre le fichier des électeurs et les cartes d'identité de ces derniers, la cloison électronique est si poreuse que les suspicions deviennent logiques, voire légitimes quand on sait que Lamothe s'est mis en situation de détenir les accès à ces données, même par protocole techniquement appelé back door et rempiler toutes les données qui feront son affaire. Dans ce cas précis, Lamothe se donne tous les moyens et facettes pour non seulement se positionner comme le candidat poids lourd... et s'assurer une victoire même par la fraude. Qui n'a jamais entendu Lamothe parler de vote électronique à chaque fois qu'il se prononce sur ce dossier.
Le scénario Lamothe ne rechigne guère les "tuteurs" étrangers. Un valet qui bride les nationaux, qui brade pour une bouchée de pain les ressources nationales sous le label imbécilisant de "développement". Un type vraiment mafieux qui traine une réputation d'hommes d'affaires sales dans plusieurs pays africains. Un professionnel de la haute voltige dans les affaires de finances au point où Global Voice, le nom sous lequel les contrats de la corruption furent obtenus au Sénégal et en Guinée, n'existe plus aux USA parce que la IRS réclame des impôts jusque-là impayés par cette compagnie. C'est avec un tel profil que les interlocuteurs dits de la Communauté Internationale adorent dialoguer, car se trouvant toujours en position de faire chanter "un bandit" légalisé.
Le raidissement prend également racine dans le camp des Tèt Kale dont certains éléments perçoivent Lamothe comme une menace pour leur présence à côté de la mangeoire. En effet, Lamothe s'octroie le pouvoir du grand Manitou, contrôlant exclusivement la gamelle que sont les commissions sur les passassions de tous les marches en y plaçant une vanne qui va directement dans ses poches. En se positionnant comme le seul et unique pourvoyeur d'emplois dans la fonction publique aussi bien que dans les missions diplomatiques, il est considéré comme le vrai parrain des fuites qui ont exposé sur la voie publique des personnalités directement liées à Martelly dont sa femme Sophia et son fils Olivier. Lamothe est l'homme le plus détesté dans cet entourage qui souffre de son arrogance se traduisant par leur emprisonnement (Jojo Lorquet, Mòlòskòt, Calixte Valentin), leur révocation fracassante (Andres Apollon, Jean Jumeau, Karine Godefroy, Thiery Mayard Paul, et même leur liquidation physique (Evinx Daniel).
*PHTK (Pati Ayisyen Tèt Kale), Tèt Kale se traduit par Crâne Rasé en Français ou SkinHead en Anglais. Ceci ne semble scandaliser personne en dépit d'une nette apparence entre les mouvements radicaux et racistes de droite en Europe, les SkinHeads et les Tèt kale en Haiti. Ceux-ci évoluent en nette convenance avec l'élite colorée Haitienne historiquement ancrée dans le sillage du shéma colonial et prédateur des masses paysannes et urbaines.
*442 millions dollars US de contrats de gré à gré (donc sans appel d'offres) passés par Lamothe à des compagnies dominicaines et Haitiennes fraichement créées par des amis cet escroc en cagoule de Premier Ministre. Les détails vont émerger dans les prochains jours.
Norluck Dorange
Journaliste
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