Analyses & Opinions
Quand la date du 26 octobre 2014 devient hypothétique !
- Détails
- Catégorie : Opinions
- Publié le mercredi 9 juillet 2014 14:00
En prorogeant la date de l'inscription des partis politiques au 12 juillet 2014, Me Frizto Canton, président du Conseil électoral provisoire d'exception, est en train de se ridiculiser pour avoir annoncé le 25 juin dernier que la date butoir de l'inscription des partis et regroupements de partis politiques était arrivée à terme. Dans cette comédie sans fin, Me Canton annoncera dans les semaines qui viennent une nouvelle date pour l'inscription des partis et regroupements de partis qui réclament plus de garantie pour intégrer le processus électoral. Le recrutement et la sélection d'un nouveau membre du CEP par le Conseil supérieur du pouvoir judiciaire en remplacement de Marie Carolle Floréal Duclervil aux fins de rendre crédible le Conseil électoral provisoire de sept membres devrait servir de leçon à Me Canton pour donner le change à ses détracteurs
Fusion, Fanmi lavalas, OPL, Inite, KID et MOPOD sont les six partis et regroupements de partis les plus représentatifs sur l'échiquier politique pour avoir remporté pendant ces vingt dernières années plus de postes électifs pendant les différentes compétitions électorales. Ces partis et regroupements, qui détiennent un nombre important de députés et de sénateurs, jusqu'à présent, posent des conditions avant de se faire inscrire. Comment ce Conseil électoral d'exception dirigé par un juriste peut-il organiser des élections inclusives ? Au regard de la liste des 108 partis et regroupements de partis politiques publiée par l'institution électorale, le commun des mortels peut s'empresser de dire que les élections sont possibles avec cette longue liste de partis. Sur ces 108 partis, 40 sont enregistrés au ministère de la Justice depuis l'année 2010. Ils vont se présenter pour la première fois aux élections. Plus de 50 partis politiques n'existent que de nom, puisqu'ils n'ont jamais remporté un poste électif. Une dizaine remporte des postes électifs de temps à autre. Il s'agit de Mochrenah, PNT, Ansanm Nou fò, Veye yo, Lavni, Respè, MNP28, MDN, Ayiti an Action et Repons Peyizan.
La prolifération de partis politiques, depuis la chute des Duvalier en 1986, est liée à la hausse du taux de chômage dans le pays. L'arrivée de chaque nouveau président au timon des affaires entraîne une vague de partis fondés pour soutenir le pouvoir en place. A la fin du mandat du président, ils disparaissent sans donner signe de vie et sans jamais remporter un poste électif.
L'inscription des 108 partis et regroupements de partis au Conseil électoral provisoire d'exception constitue une manœuvre répétitive de beaucoup de partis politiques enregistrés au ministère de la Justice à toutes fins utiles. Plus de 70% de ces partis ne se présenteront pas aux élections puisqu'ils n'auront aucun candidat pour un poste à pourvoir. En 1988, en 1995, en 1999, en 2005, en 2009 et encore cette année, le même scénario se répète.
A trois mois et dix-huit jours de la date fixée pour l'organisation du premier tour des élections législatives, rien ne laisse augurer le respect d'une telle échéance ? A quand le prochain arrêté présidentiel pour convoquer le peuple dans ses comices ?
Lemoine Bonneau
Source: Lenouvelliste