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Haiti: Comment gagner les élections avant le jour du vote

lamothe martelly grandes anse tout haitiMichel Martelly et Laurent Lamothe en mode Campagne électorale (Grande Anse)

Par Ricardo Vintris --- Personne n’est dupe, nous voulons tous gagner les élections avant le jour du vote et nous avons tous la même formule pour arriver à une telle fin. Mais, il y a un problème, le problème c’est comment continuer à faire marcher cette formule désuète en l’an 2014 et faire avaler à tous la couleuvre de la victoire de la farce que certains appellent déjà « Mascarade », « Bouyi vide » comme d’autres l’appelaient dans le temps « Chauve-souris ».

Les élections sont de moins en moins une affaire de popularité

Les élections sont de moins en moins une affaire de popularité  quand on vient d' avoir un président élu à 700.000 voix sur plus de 4000.000 votants potentiels dans un pays de 10.000.000 habitants, mais plutôt une affaire de gros sous pour acheter les conseillers électoraux, les membres de BED et BEC, les mandataires et même les votants avec un mil gourde et un coup de tafia. 

Il y a aussi, le béton qui doit être à feu et à sang pour donner l’impression d’une certaine popularité, et aussi de contrôler certains quartiers par le contrôle des hommes armés de ces quartiers là pour orienter les votes du jour, et même bourrer les urnes pour le plus offrant des candidats. D’ailleurs, ce qu’on assiste avec l’affrontement  entre les hommes armés de la localité ‘Grand Ravine’ et ceux de la 5ème Avenue (Base Pilate) entre dans la logique d’occupation de l’espace électoral. Nous sommes en pleine application du plan  macabre baptisé "Gagner les élections avant le jour du vote".

Ceci n’arrête pas là, il y a l’incontournable Monsieur le Blanc, la communauté internationale qui s’empresse à débourser pour les élections mais timide pour les programmes sociaux, est  toujours en quête d’un apatride avec des dossiers encombrants pour favoriser à la tête du pays. Un tel profil permettra à la communauté internationale d’être le super marionnettiste sur le terrain politique et exercer des pressions en temps et lieu pour accaparer de nos ressources naturelles. C’est pourquoi, il y a des soi-disant missions d’observation qui observent pour le candidat choisi tout en activant le  réseau des médias pour chanter la même chanson du faux résultat afin de tromper l’opinion et tuer dans l’œuf toute velléité de revendiquer quoi que ce soit sur le béton en plaçant ses casques bleus dans les quartiers ghetto pour contrer les potentiels manifestants nuisibles et les faire avaler l’anaconda de la victoire.

Et il y a aussi les pions à placer dans la machine électorale. Qu’il s’agisse du pouvoir ou de l’opposition, il faut s’assurer à tout prix d’avoir le plus grand nombre des corrompus dans le conseil électoral pour truquer le processus électoral et fausser le résultat du vote, et dans le cas échéant, dénoncer les soi-disant magouilles parce qu’on n’arrive pas à en profiter. C’est tout cela expliquant l’existence de ce conseil électoral bancal et le jeu d’un pas en avant et dix (10) pas en arrière pendant que le temps file sous nos yeux, et 26 octobre avance tristement pour une élection tête droite dans un climat incertain pour l’organisation de bonnes élections ou du moins des élections acceptables.

Avec ce pouvoir 2.0, la technologie s’y mêle aussi, on évoque l’idée de vote électronique, de vote pour la diaspora haïtienne, et les numéros CIN (Carte Identification Nationale) sont déjà sauvegardés dans une base de données quelconque, et vous avez probablement déjà voté tout en restant chez vous ou même étant déjà 6 pieds sous terre. Et recueillir ces données c’est facile, juste mettre les haïtiens en ligne pour un kit de nourriture du soi-disant programme social « EDE PÈP » ou « Manman ti cheri » et tout y est. Et le sénateur Jean Charles Moise, l’opposant farouche du pouvoir Tèt kale, vient de dénoncer la disparition de plusieurs ordinateurs à l’ONI (Office Nationale Identification), le bureau sensé charger de délivrer les cartes électorales et détenir la base de données d’identification de tous les citoyens de la république ; une dénonciation rejetée d’un revers de main par le directeur de cette institution en disant que si c’était le cas, les employés du bureau ne pourraient pas venir travailler comme à la coutume, comme si on ne pouvait pas remplacer les ordinateurs disparus en un rien de temps et continuer à saisir de nouvelles données tout en restant bouche b pour ne pas perdre le boulot dans un pays de chômeurs.

Gagner les élections avant le jour du vote devient de plus en plus difficile, parce que ce sont les anciens voleurs qui essaient de contrecarrer les nouveaux voleurs qui se montrent plus habiles avec la maîtrise de la technologie et la politique d’arrosage (grese pat). Il arrive qu’il y ait toujours un hic pour arriver à cette fin, c’est que le camp en face s’y prépare également pour contrer ce vol et le dernier recours, c’est un affrontement sanglant sur le béton. 

S’affronter avec armes au poing de part et d’autre, est le seul pas qu’on a jamais franchi, mais il s’emble qu’on s’y prépare aussi quand on se rappelle de l’histoire des galils qui seraient importés illégalement par le premier ministre Lamothe et dénoncés par le député Arnel Belizaire. Et en plus des unités spéciales de la PNH (Police Nationale d’Haïti) par ci et par là et qu’on ignore leur vrai statut, sans oublier les hommes armés de Grand Ravine, de la 5ème avenue, de Cité Soleil, et aussi de certaines villes de province. 

Tout y est pour la bataille finale, c’est une question de sauve qui peut ou du protectorat déclaré et officiel de la communauté internationale qui aura beaucoup à gagner dans une telle situation si son poulain n’arrive pas gagner les élections avant le jour du vote.

Ricardo Vintris
Rédacteur en chef
Agence PressLakay

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