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Plan Marshall pour l'Europe, les Clinton pour Haiti

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Par Dieudonne Saincy: ---  En 1953, le général américain George Marshall recevait le Prix Nobel de la Paix, en reconnaissance de son fameux Plan Marshall, pour aider la reconstruction de l'Europe après la Seconde Guerre mondiale. La salle guerre des nazis d'Hitler.

L'idée de faire payer les réparations par l'Allemagne n'a pas fait long feu pour diverses raisons, notamment, éviter de déclencher une hyper inflation comme ce fut le cas après la première Guerre.

67 ans après son discours du 5 juin à l'Université Harvard, l'oncle Sam, pour révéler d'une part la volonté du gouvernement des États-Unis de contribuer à la reconstruction de l'Europe, d'autre part pour des raisons économiques (débouchés pour les produits américains) et politiques ( peur de l'URSS communiste), cependant au fond des motivations plus profondes (ce sont des européens), consacrera plus de treize milliards de dollars de l'époque (dont onze milliards en dons), depuis, le Vieux continent apparemment se porte bien.

On voit dans le succès du Plan Marshall la preuve que des crédits et des dons massifs peuvent assurer le démarrage d'une économie. C'est la raison pour laquelle, quelques jours après le séisme du 12 janvier 2010, dans le jardin de Radio Métropole 100.1 FM), face à l'ambassadeur américain, Kenneth Merten, au micro de Wendell Theodore, j'ai été le premier à solliciter un plan du type Marshall pour le pays.

L'ambassadeur était resté figé, bouche bée, ne sachant plus quoi dire. Croyait-il je fantasmais, car personne n'a le monopole du DREAM. Ou voulait-il confirmer la théorie « Sak sanble rasanble ». Ma profonde conviction.

En effet, le 31 mars 2010, à New York, les promesses de quelques milliards de plusieurs pays (riches et appauvris) étaient énormes, mais malheureusement à l'oral. Plans sur plans, de CIRH à FRH*, nous sommes restés là ancrés dans nos déboires économiques. Tout le monde croit on a plutôt des problèmes politiques. Sans Petrocaribe négocié avec bravoure par René Préval, nonobstant les multiples menaces et manoeuvres d'intimidation des américains, on n'aurait plus aujourd'hui d'oxygène pour survivre.

Aux Usa, les rapports du «Government Accountability Office (GAO)», l'équivalent en Haïti de la CSC/CA, n'ont cessé d'indexer la mauvaise gestion et les malversations des fonds par la USAID made in Haïti. Des projets de bricolage, saupoudrage, l'invasion des ONG, petits meurtres en amis. Crimes presque parfaits. Mais le documentaire de Raoul Peck, « Assistance Mortelle » a heureusement tout mis à nu. Shame on you, dirait l'autre. Les Clinton portent une grande responsabilité de ce plan bancal de la reconstruction. Wall Street met tout dans la rue à partir du journal en ligne, « Tout Haïti ». Les corrupteurs first class se la coulent douce sur le dos des pauvres avec la complicité des nationaux.

La Reconstruction a piétiné pendant ses quatre ans d'existence jusqu'à l'annonce récente de sa mort virtuelle par la fameuse Marie Carmelle Jean Marie (MCJM) ministre de facto des Finances et de l'Economie, suite à la réunion tenue, le mercredi 28 mai 2014, sous sa direction comme présidente du comité de pilotage du Fonds de Reconstruction d'Haïti (FRH). En voici un extrait du Nouvelliste : « « Le FRH ne reçoit plus de fonds. Il est supposé avoir déjà dépensé les fonds mis à sa disposition antérieurement [...] Il lui reste très peu à dépenser ... hormis les 40 millions de dollars du Brésil », a déclaré le grand argentier de la République selon lequel le sort réservé à ces 40 millions de dollars a été un des points importants discuté à cette réunion. » Je rappelle ses 40 millions étaient un premier versement du Brésil pour la construction du barrage

hydroélectrique Artibonite 4C, négocié par l'ancien gouvernement mais abandonné par l'actuelle équipe dès leur arrivée au pouvoir.

Il suffit de prendre la gestion des sinistrés (635.000, en mai 2011, à l'arrivée de Martelly au pouvoir, dont 137.000 vivent encore sous les tentes), les maisons promises avec les fonds détournés du projet de Fort National :

3.000 à Morne à Cabri dont 1.500 seulement ont été construites et quoiqu'inaugurées le 16 mai 2013, il n'y a que 249 locataires, après plus d'une année, à occuper ces 1.500 logements selon les révélations choquantes de Martine Théodore, directrice de ce Village dénommé « Lumane Casimir », le mardi 3 juin 2014 sur les ondes de Radio Télé Ginen.

Quant au programme pilote 16/6 (16 quartiers, 6 camps) qui constitue la fierté du premier ministre Lamothe au point d'avoir été consulté par des dignitaires étrangers (dixit Lamothe) pour en connaitre la formule magique utilisée. Pourtant ce « programme pilote » doit être renommé 8/3 car selon des révélations importantes publiées par Le Nouvelliste, le 27 mai 2014, malgré tout le vacarme et la propagande asphyxiante de ce gouvernement, seulement huit (8) quartiers ont été réhabilités en 32 mois et ne sauraient accommoder 6 camps. Où sont passés les habitants des 8 autres quartiers non encore réhabilités ? Deux extraits du Nouvelliste :

« Les responsables du Fonds de reconstruction d'Haïti (FRH) ont organisé, le mardi 27 mai 2014, à l'intention d'une dizaine de journalistes, de la presse écrite et audiovisuelle, une visite guidée de divers projets financés par le Fonds dans le cadre du processus de reconstruction du pays quatre ans après le séisme du 12 janvier 2010..... »

« Par ailleurs, Clément Bélizaire n'a pas loupé l'occasion de signaler que le projet 16/6 avait soumis un budget à hauteur de 78 millions de dollars et que jusqu'ici seulement une enveloppe de 30 millions a été mise à sa disposition grâce au FRH. Conséquence : huit quartiers ont été réhabilités. Donc, l'ingénieur Bélizaire dit attendre la différence pour pouvoir s'atteler à la réhabilitation des huit autres quartiers. » (Fin des deux citations). Mr le premier ministre, pourquoi dans vos multiples conseils de gouvernement, vous n'avez jamais confessé que le programme pilote 16/6 était réduit à 8/3 ? Un véritable échec, contrairement à ce satisfecit inclus dans votre discours du 13 janvier 2014 devant l'Assemblée Nationale. Pour l'histoire et les suites nécessaires, voici d'abord un extrait d'un point de presse du premier ministre le 10 janvier 2014 et ensuite un autre extrait de ce fameux discours du 13 janvier 2014 :

« Le 10 janvier 2014 le premier ministre Lamothe dans un point de presse a annoncé selon (OIM) à la fin de décembre 2013 il ne restait que 147.000 sinistrés vivant encore sous les tentes et ceci a pu être réalisé grâce au programme « 16/6 ». »

Extrait discours 13 janvier 2014 : « Au cours de ces derniers mois, le Gouvernement a travaillé jour et nuit pour trouver des solutions pour un million quatre cent mille sinistrés (1.400.000), soit plus de 90 % de la population sinistrées selon les chiffres de l'Organisation Internationale de la Migration (OIM) ...Honorab lè nou te rive 14 Me 2011 nou te jwenn 1 milyon si cen mil (1.600.000) sitwayen anba tant. Jodia rete 147.000 apre ke nou travay tankou mèt Janjak pou ede chak fanmi jwenn yon kay. Se yon bel bagay min travay la poko fini. Nap travay chak jou pou nou retire tout frèn ak sè nou yo anba tant.»

Tout ceci indique comment les américains avec le gouvernement actuel ont perdu la notion du développement. Différemment de l'Europe de l'après-guerre, ici on ne réalise rien, mais on fait des profits énormes en gonflant démesurément tous les chiffres. Esprit criminel.

Marshall est mort dans l'esprit des américains en ce qui concerne la reconstruction d'Haïti.

Shalom.

Dieudonne Saincy. DS

CIRH (Commission Intérimaire pour la Reconstruction d'Haïti)
– FRH (Fonds de Reconstruction d'Haïti)

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