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En route pour un quatrième CEP de l'ère Martelly avec ZERO élection à son actif

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Tout Haiti vous invite à prendre connaissance du texte " En route pour un quatrième CEP de l'ère Martelly " mais l'élément important qu'il faut souligner ici c'est le résultat. En effet, nous sommes sur la route d'avoir un quatrième conseil électoral et aucune élection n'a été réalisée après 3 ans au pouvoir du régime Martelly Lamothe. Zéro élection en 3 ans.

En route pour un quatrième CEP de l'ère Martelly

Pour la deuxième journée du dialogue entre les représentants des pouvoirs exécutif et législatif à l'hôtel Best Western, il semble que les décideurs ont enfin compris que l'heure a sonné pour mettre un terme à la crise préélectorale. Le président Michel Joseph Martelly, le Premier ministre Laurent Lamothe, le président du Sénat, les représentants des blocs politiques au sein de cette Assemblée législative sont condamnés à trouver un consensus devant déboucher sur la mise en place d'un Conseil électoral équilibré susceptible de réaliser les élections à la fin de cette année.

Pendant ces deux dernières semaines, le secteur privé des affaires, les organisations de défense des droits humains, les partis politiques de l'opposition, les différentes confessions religieuses ont, sans faux-fuyants, exprimé leur désaccord avec ce Conseil électoral d'exception de sept membres. Au moment où toutes ces divergences de vue font la une des médias sur le CEP, Haïti est sur la sellette, elle se trouve parmi les dix Etats en faillite à travers le monde. L'image positive d'Haïti que le président Martelly voulait projeter à la face du monde au début de son mandat reste encore un voeu pieux. Ces enquêtes qui classent notre pays dans la catégorie des Etats fragiles constituent une très mauvaise publicité pour le pays de Dessalines. La présence de la MINUSTAH sur le sol national depuis dix ans, l'incapacité des dirigeants haïtiens à réaliser les élections à intervalles réguliers, les embarcations de fortune des Haïtiens le plus souvent interceptés en haute mer constituent pour la plupart les indices défavorables dans le cadre de ces enquêtes.

Les efforts du gouvernement et de la Police nationale d'Haïti pour contrer les groupes armés très présents dans la zone métropolitaine depuis les années 2000 ne suffisent pas pour nous tirer de la liste des Etats en faillite. Il devient un impératif pour les autorités haïtiennes de mettre la machine électorale en marche pour rendre les mouvements de contestation insignifiants. Plus la crise préélectorale persiste, plus les groupes hostiles au pouvoir trouvent les opportunités d'intensifier leur mouvement.

L'exemple de trois CEP inopérants de 2012 à nos jours devrait servir de leçon au président de la République pour changer de direction.

En novembre 2010, le candidat à la présidence Michel Martelly n'avait aucun soutien au sein du Conseil électoral provisoire et méconnaissait totalement la machine électorale. Le candidat Jude Célestin avait le support de la majorité des membres du Conseil et disposait de proches dans les bureaux électoraux départementaux, dans les bureaux communaux, dans les bureaux de vote et au niveau du Centre de tabulation. Le Parti INITE contrôlait toute la machine électorale au profit de ses candidats. Michel Martelly a été élu président de la République en mars 2011 avec seulement les votes émis en sa faveur. Alors, pourquoi aujourd'hui Michel Martelly veut que le président de l'institution électorale soit l'homme du chef de l'Etat ?

Après Josué Pierre-Louis, Emmanuel Ménard et Frizto Canton, Martelly doit se rendre à l'évidence que le contrôle du CEP ne sert à rien si les électeurs décident autrement. Il doit laisser les membres de la nouvelle institution électorale décider d'eux-mêmes de la personnalité qui doit assurer la présidence.

Et ce sera le premier pas de la non-ingérence de l'exécutif au sein de cette institutuion.

Lemoine Bonneau
Source: Le Nouvelliste

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