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Le Trait d'Union Entre Les Haitiens

Analyses & Opinions

Récit d'un bref séjour au pays natal

professeur  Felix Doxy guerdy-dujour-et-cousinMon cousin et moi avec notre ancien Directeur d'ecole, le professeur Felix Doxy

Entre la propagande du pouvoir et la réalité sur le terrain, ily a un constat. Et, ce constat est accablant. Un vaste mensonge pour rien. En effet, Haiti reste ă la même place. Les lampadaires n'ont pas changé le décor. La rafle des resources du pays par la flibuste locale et internationale se poursuit. L'écart entre la minorité riche et la masse des pauvres s'étend de plus en plus. La misĕre continue d'étendre ses tentacules sur le pays.

Les photoshops m'ont grandement menti.

L'aéroport international de Port-au-prince est loin d'etre ce qu'il parait etre dans les photos publiées sur l'internet. Rien de nouveau ă part sa rénovation qui permet de réspirer mieux et l'effort des autorités de tenir ă l'écart ceux-lă qui autrefois harcelaient les visiteurs ă la sortie. Il n'y a toujours pas un endroit approprié oú garer les voitures dans les environs de l'aéroport. Si nos mendiants n'y sont plus, par contre les chauffeurs de taxi et les marchands ambulants se font de plus en plus nombreux et parfois agressifs.

L'état des routes

Le tronçon reliant l'aéroport au boulevard de Delmas est propre et permet une meilleure circulation des automobiles et des piétons. Toutefois, sans une présence policiĕre, tout peut déraper d'un moment ă d'autres ă cause de l'indiscipline des uns et des autres. Le boulevard 15 octorbre est délabré. L'état de cette route est une honte. Des crevasses ici et lă. Des tonnes de fatras entourés de flaques d'eau boueuse occupent les artĕres. Cette zone qui, il n'ya pas longtemps, était synonyme de pouvoir, est carrément hideuse. Les rues de Petion-ville quant ă elles sont impraticables. Les marchands continuent de défier les autorités de la mairie. Le trottoir est le leur. La circulation est dense. Petion-ville est devenue une fourmiliĕre. Moun sou moun. L'axe oú se trouvait l'ancien cimetiĕre, fait pitié. Il est ă la fois sale et dangereux. Tout y est: Marchands, piétons esperant un taptap, piles d'imondices, garage d'automobiles en attente d'etre dépanés. A Carrefour, c'est le meme constat. Detritus. Rationnement electric. Les deux extremités de la Nationale 2 sont transformees en marché public.

Revenons ă Petion-ville

L'electricité est au rendez-vous. Au moins vingt heures par jour. C'est la commune oú habite Michel Martelly , le president .

Les chics hotels vus sur le net sont loin d'épater ceux qui ont l'habitude de voyager ou qui vivent ă l'etranger. Ils ne sont pas ce qu'ils paraissent etre. L'Oasis par exemple est dépourvu d'un espace oú garer. Et parceque situé ă quelques mĕtres de la route menant ă petion-ville, les avertisseurs des véhicules assurant le traget sur ce tronçon ne manqueront pas de déranger ceux qui désirent y passer une nuit. Quant ă ses balcons, ils permettent de dominer ă visiĕre levée le vaste bidon ville surplombant Canapévert et celui de Jalouzi. Great Wetern est aussi placé dans la rue et ceci dans le meme décor et un peu dans la meme ambiance. Sauf que celui-ci est doté d'un vaste parking au rez-de chaussee. En clair, plus d'eclats sur internet que tout autre chose. Place boyer renovee ! cela fait l'affaire des jeunes qui ont vu fermer les salles de cinema. Mais, place St Pierre est une déception. Elle ne sera jamais comme avant autant que le lycee de petion-ville devenu laid comme une vielle chaussure. Enfin, un pont est jeté sur la riviĕre millet-Bois moquette. Mieux vaut ce pont que rien qui facilite la tâche aux habitants de Malique, Duplan, mariaman et de Duvier-Greffin. Toutefois, on aurait pu faire mieux. Pa gen manman- nap tete grann. L'arqueduc promis au niveau de Delmas se fait attendre. Le sentier est lent. Plus de propagande que d'actions.

Lavie chĕre fait rage. Une bouteille de bierre s'achĕte a 50 gourdes et un mini verre de jus de cerise ă 100 gourdes. Un dejeuner copieux est strictement reservé aux plus capables.

La police fait du bon travail. Des cellules fixes sont visibles. L'insecurite a baissé.

Les medias

Certains medias n'ont aucune écoute en Haiti. Ceux, specialisés dans la diffusion de l'information ,ne font pas bonnes recettes au prĕs de la population locale. Particulierement cette jeunesse plus interessée ă la musique. D'oú le taux d'ecoutes des stations comme Visa FM, Horizon FM ou impact FM. Les talk show traitant des dossiers politiques par contre se font plus ou moins apprecier d'une frange de la population. La TNH, quant a elle, est noyee par les autres chaines de télevision privées. Une telle situation reduit considérablement l'impact de la propagande du régime au pouvoir sur la population.

L'environnement

Il y a encore des gens sous des tentes quelques années après le seisme grand mangeur. Pas trop d'espaces verts dans les environs de Port-au prince reduit ă un vaste lupanar. Martissant fait fremir et se fait remarquer pour ses déchets. Eau puante, carcasses de vehicules, raclures, trétaux sur les trottoirs, moun sou moun, tout y est au mépris de tout ce qui se rapporte ă l'urbanisme.

Trois ans après l'arrivée de l'equipe tĕt Kale aux timons des affaires, le changement promis se fait encore espérer. Tout fanatisme mis de côté, ce régime, soutenu par la communauté internationale, n'aurait pas pu tout changer en un si laps de temps. Cependant, celui-ci aurait pu faire les choses autrement afin de changer le décor et offrir une autre alternative. Helas! Plus les annees passent plus encore cela sent mauvais.

Guerby Dujour.

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