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Analyses & Opinions

Editorial: Meilleurs VÅ“ux par Michelle Mevs Portes

 

nouvel-an-sydneySydney: Célébration de 2014

Nous adressons des souhaits  et recommandations à   nos ''grands hommes'',   a nos   femmes d’importances, a ceux qui nous dirigent. Participons   à la vie de la  patrie, je vous en convie, mes concitoyens locaux et ceux de la diaspora parce que nous lui devons cela.  Haiti  dépend de chacun de nous.  

 Bonne année 2014 que le repas soit copieux  et accessible a nous tous sans exclusion.

 Enfin enterrée l'année 2013 avec son lot de troubles et son refus de mieux faire pour Haïti. 

  Du bidonville cauchemardesque de Cité Soleil aux masures   éclatantes en peinture fraiche de "Jalousie" sur les hauteurs de Pétion-ville, rejoignant les indescriptibles   'bateys'" agglomérations surannées, invivables, en République Dominicaine observons bien... :   la culture de la pauvreté va bien. Cette mauvaise herbe que nous cultivons dans nos jardins intérieurs, nous tient, nous rattrape en plein jour, et cancérigène,   nous ramollit   jusqu' a la moelle.  

 Et, L' haïtien en terre natale comme l'haïtien national de la diaspora, tous deux, s’en trouvent affectés. Ils en inhalent  le  relent pestilentiel.

 Dans les salons Petionvillois  nous  avons  beau  faire mine d’ignorer cet état de chose, le malaise persiste quand la  situation  perdure tout autour et   dérange.  Nous savons bien de quoi il s’agit : C'est le dénuement, la misère, l'indignité qui nous gêne parce qu'  inacceptable. 

 Et est-ce pour ne pas se définir partie prenante ou responsable   de ce fléau que nous   plongeons   dans   un optimisme de survie ''business-like’’.   On se convainc que ''La vie est belle'', admettant d'emblée que ''la vie en rose'' va défaire comme par miracle l'agression, purifiant ''vlé pa vlé ''   l’air vicié pour la rendre respirable.

  Cette projection qui n'a rien d’intrinsèquement mauvais,  sinon qu'étant irréelle,  nous assujettis sans nous aider.  La preuve, nous nous y prendront à vouloir acquérir en tout, le niveau des pays riches.   Leurs agissements et coutumes, leurs brands  sont des modèles  à atteindre  malgré  la spécificité de nos  circonstances locales sujets aux   aléas et tutelles internationaux. 

Le changement dans la perception et le progrès n’a pas abouti. Nous  l'avions  tant souhaité  pour 2012, puis en 2013. Résignés, il paraitrait raisonnable de prétendre   que   le chiffre 13 ne porte pas chance. 

Dans nos campagnes, nos populations, les plus vulnérables souffrent de la faim, conséquence du manque d’emplois.   La vie chère intensifie les privations pour cause du salaire dérisoire.  L'ignorance endémique conduit à la médiocrité par manque de formateurs qualifiés. La débrouillardise et la corruption graissant le système par ailleurs dysfonctionnel,  sous-tend l'informel et la criminalité.  La charité ONG ou institutionnelle rapetisse.  On n’en veut pas mais on n’a pas de choix que celui de l’accepter, alors faute de mieux. L'Agression est intériorisée ! 

  Une solution immédiate en perspective ? 

Une solution immédiate en perspective ?  Existe-t-elle vraiment   dans la migration, dans  l’exil?  Direction la frontière Dominicaine malgré les risques d'expulsion subséquents a  l'arrêt du Tribunal Constitutionnel Dominicain, décision  raciste et xénophobe. Atteindra-t-on le Brésil malgré l'énorme  distance ?  Aborderons-nous  un bateau pour les Bahamas pourtant  sans savoir nager ?  Tous les chemins ne mènent-ils pas à Rome, au mieux, à la possibilité d'une libération ?  Une évidence : Quand une tranche de population décampe  ceux qui restent  en arrière sont encore nombreux  et  pour eux rien n’a changé.

Nous étions pourtant bien partis  pour le changement.  Nous pensions tout avoir :  la jeunesse mais aussi l'audace  d' un talentueux Tête Kalé  et l'illusion d' une nouvelle génération post- Préval/Aristide dans  la nécessité  de corriger le monde dans  l’après  12 Janvier 2010 de  la ruine sismique  catastrophique.  Nous allions créer des emplois en masse, régler le problème   tout de suite. . .

Quelque chose a foiré, pourquoi sommes-nous encore démunis?  Qui a détruit notre rêve de bien manger et de bien-être international   et qui a combattu notre objectif de solidarité dans le partage?  La confusion pousse à la  résignation quand la gangrène au pays, on le sait,  Ã©tait  Ã  un stade bien avancé. Le découragement    force au recueillement tandis que  la dure réalité s'obstine à nous aveugler. 

Nous avons vite fait de désigner notre bouc-émissaire.  Il y a bien un ou des responsables dans ce dilemme.  Tête kalé ou Gargotte sont les premiers en ligne de reconnaissance de certains. C’est  du pareil au même, après tout ils sont indissociables.  Les partisans, eux  préfèrent pointer du doigt  nos ex leaders charismatiques détrônés  puis revenus au pays  et leurs représentants, actuels,  ces opposants  au sein de cet autre pouvoir qu’ils ne peuvent sentir: le parlement.  '' Un nid de vagabonds!'' - avancent-ils.

 Et pourtant,  la vérité c’est que  nous sommes avant tout,  nous les citoyens, les vrais responsables pour des raisons  de choix,   d’intérêt personnel et  de désintérêt national.  Faute de reconnaitre ceci, nous serons  figés et défaits  dans une avancé faussement illusoire.

 Désintérêt national ?  

Hélas,  La  lutte pour Haïti  a-t-elle aujourd'hui   encore un  sens pour nous-autres haïtiens ?   Cela fait longtemps que nous attendons des jours meilleurs. Nos ''traversée du désert'' sont pénibles et   sont nombreuses.  Rendons-nous à l’évidence, il nous faudra confier nos  aspirations à la clémence des temps meilleurs. Pour ainsi dire, nous ne pouvons qu'espérer  que   2014 nous épargne  les tourmentes récurrentes et les  peines de l'année précédente.  Et pour cela il ne suffira pas d'être ingénues ou de blâmer l'autre et son associé, il nous faudra assumer, nous-autre les risque  et  prendre des mesures de notre propre ressort...

Et,  si nous pensions aux résultats  que nous pourrions obtenir   Ã  partir de mesures citoyennes proactives ?  Formons des vÅ“ux, lançons les sans réserve et sans parti-pris. Ils   nous concernent  nous, les haïtiens, devenus  les  nomades du monde, pourtant  toujours  attachés à  notre petit bout de territoire national. Nombreux sont ce qui  répondrons à l’appel. On l’a bien vu quand l’affaire michelle-mevs-portes1Sentencia de la République Dominicaine a voulu nous humilier. 

 Nous adressons des souhaits et recommandations à   nos ''grands hommes'',   a nos   femmes d’importances, a ceux qui nous dirigent.

Participons   à la vie de la patrie, je vous en convie, mes concitoyens locaux et ceux de la diaspora parce que nous lui devons cela.  Haïti  dépend de chacun de nous.  

 Bonne année 2014 A TOUS, que le repas soit copieux  et accessible à nous tous sans exclusion.   

 Michelle Mevs Portes

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