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I dont Care! I don't give a sh.....t , Martelly a un plan B l'avion ou une terre étrangère

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I dont Care ! I dont give a danm,  Kite mele dada'm, I don't give a sh.....t

Vous vous rappelez cette chanson de Sweet Micky ?

Michel Martelly nous a sorti à peu près la même musique en version politique raffinée sous pression des manifestations de l'opposition qui demande wè pa wè son départ anticipé du palais national.

Dans la dernière intervention de Martelly au moment où il s'apprêtait à prendre l'avion pour la Jamaïque Martelly était doux comme un gant .Cette nouvelle attitude du « bandi legal en chef » a poussé les observateurs à s'interroger sur l'état d'esprit du chef suprême raté en mal de pouvoir absolu.

Martelly serait-il effectivement « fatigué » ?

Tout Haïti vous invite à lire cette analyse de Robenson Alphone du Nouvelliste

 Des opposants au président Michel Joseph Martelly l'ont affirmé, il y a quelques semaines. Du nombre, Simon Dieuseul Desras, le numéro un du Sénat. Pour lui, l'ex-chanteur agit comme quelqu'un qui veut obtenir une « retraite anticipée ». De l'avis de quelques analystes, le président de la République, empêtré dans la gestion de quelques dossiers, dont ceux des élections et de la CSC/CA, a montré, malgré les apparences, quelques signes de lassitude.

Michel Joseph Martelly, croient ces experts, n'en revient pas d'être président de la République. Il ne se remet toujours pas de constater au quotidien de n'être pas le chef suprême, le tout-puissant qu'il voulait être. A cause de cela et des difficultés à effectuer de grandes choses à la dimension de ses rêves, Michel Joseph Martelly serait fatigué, blasé. On s'accorde à dire que sur les épaules de cet habitué des « one man show » sont tombés tous les problèmes et les contradictions qui rythment la vie dans ce chaudron qu'est Haïti. Et depuis deux ans, malgré des réalisations qu'il importe de saluer, son gouvernement a un bilan pour le moins médiocre, avec des ministres lourdauds, des canards boiteux.

En proie à une contestation politique grandissante, le président Martelly, face aux caméras, a donné pour la première fois des signes de fatigue. Il a évoqué son avenir, après la présidence. Selon lui, si demain il n'est pas président, il pourra toujours aller faire autre chose ou aller vivre dans un autre pays. « Vous savez que je vivais déjà dans un autre pays », a rappelé le président, accusé pendant longtemps d'avoir une double nationalité.

Le président Martelly, en clair, a un plan B, une solution : l'avion, une autre terre. Ces confidences du président de la République, pour le moins maladroites, illustrent son niveau d'attachement avec ce pays et ses habitants. Des Haïtiens et des Haïtiennes qui espéraient, qui croyaient, sans se faire de grandes illusions, au «changement». Martelly, comme François Hollande en France, montre qu'il improvise. Il s'enlise. La baraka du temps des élections est déjà loin.

D'un autre côté, il a raison de souligner que les casses retarderont les efforts pour changer les conditions de vie de la population. En revanche, il fait l'économie d'évoquer sa responsabilité dans le pourrissement de la situation.

Soit. C'est un fait. Mais faut-il jeter le bébé avec l'eau du bain ? Faut-il déchirer le pacte républicain ? Comment expliquer que des politiques soient si favorables au non-respect du mandat d'un président élu? Ne sont-ils pas appelés à devenir président un jour ? C'est là tout le paradoxe. Cependant, et à juste titre, on ne se lassera jamais de rappeler que le peuple est détenteur de la souveraineté donnée en partage au président, obnubilé par le pouvoir presque absolu et qui ne s'est jamais prononcé en faveur du maintien du Parlement, du respect du mandat des sénateurs.

Dans ce pays où « chemen bouton se chemen maleng », « kote baton ki bat chen blan an se li ki bat chen nwa a », Michel Joseph Martelly a péché. Ceci étant dit, une question persiste : comment requinquer le président de la République ? La boisson énergisante reste la Constitution et la recherche du compromis politique. Car, il ne sert à rien d'avoir son bout de raison. La vérité, ici, est plurielle. On se refuse à être « Aimé ». Ce Césaire, fils de la Martinique, qui a compris et écrit qu'«un petit pas fait ensemble vaut mieux qu'un bond solitaire ».

Roberson Alphonse
Source:Le Nouvelliste
Caricature:Bousiko/Le Nouvelliste

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