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Martelly au pied du mur

martelly-dos-au-murL'initiative prise par l'organisation Religions pour la Paix visant à faciliter le dialogue entre le chef de l'exécutif et les présidents des deux Chambres législatives, aux fins d'éviter une crise politico-institutionnelle le deuxième lundi de janvier 2014, pourrait contribuer à apaiser le climat politique déjà envenimé par les passions de part et d'autre. Cet espace de débat est arrivé à point nommé alors que les regards sont dirigés vers les représentants des grands pouvoirs de l'Etat qui ont rompu le dialogue depuis belle lurette. Michel Joseph Martelly, Dieuseul Simon Desras et Jean-Tholbert Alexis, respectivement chef de l'Etat, président du Sénat et président de la Chambre des députés, viennent de passer plusieurs mois sans avoir reçu aucun appel téléphonique ni aucune invitation particulière à débattre des dossiers vitaux du pays.

Certaines cérémonies officielles ont été boudées par les uns et les autres pour éviter les salutations d'usage. Entre la menace de constater la caducité du mandat du tiers du Sénat élu en 2009 et celle de la vacance présidentielle, le deuxième lundi de janvier 2014, l'organisation Religions pour la Paix a-t-elle mis un bémol au sein des protagonistes ?

Au moment où le dialogue est repris entre nos hommes d'Etat, des organisations de la société civile ont tiré la sonnette d'alarme, mardi, lors d'une conférence de presse à l'hôtel Le Plaza. Les Eglises catholique, protestante, anglicane, le secteur vaudou ainsi que les organisations de défense des droits humains se disent opposés au projet de constater la fin du mandat d'un tiers du Sénat le deuxième lundi de janvier 2014, qui pourrait déboucher sur le dysfonctionnement du Parlement. Ces organisations ont choisi le bon moment pour mettre la pression sur le pouvoir exécutif en mettant l'emphase sur le respect des acquis démocratiques et constitutionnels. Des professeurs d'université, des hommes d'affaires et d'autres personnalités ont soutenu cette démarche de la société civile pour faire échec à l'interprétation erronée de l'entourage du président des articles 85 et 231 de la loi électorale de juillet 2008 traitant du mandat du tiers du Sénat élu en 2009.

Comment les partis politiques, les organisations de défense des droits humains, les représentants des Eglises, d'autres organisations de la société civile ainsi que d'éminents juristes peuvent-ils se tromper sur l'interprétation de deux articles d'une loi par rapport à l'entourage du chef de l'Etat ? En passant au peigne fin l'ensemble des signataires de la déclaration de l'hôtel Le Plaza, il y a lieu de dire que les représentants de toutes les forces vives du pays étaient présents, à quelques rares exceptions.

Martelly va-t-il profiter de cet espace de dialogue pour trouver une solution sur le dossier de la Cour supérieure des comptes et du contentieux administratif, la loi de finances et préparer la voie à un pacte de gouvernabilité pour le reste de son mandat ? Sans faux-fuyant ?

Lemoine Bonneau
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