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Martelly et Désiré Bouterse: affinités mafieuses !

martelly-desi-boutersePar Frantz Latour --- La nouvelle est tombée comme un couperet : Dino Bouterse, le fils du président du Surinam, le sanglant narcodictateur Désiré Delano Bouterse, venait d'être appréhendé au Panama puis déporté aux Etats-Unis pour trafic de stupéfiants et détention illégale d'armes de guerre. L'extradition de Dino Bouterse a fait scandale à Paramaribo, capitale du Surinam, où s'ouvrait le même jour le sommet des chefs d'Etat de l'Union des Nations d'Amérique du sud (UNASUR), une organisation dont le président du Surinam, Desi Bouterse, assure actuellement la présidence tournante. Un honteux embarras pour ce chef d'Etat dont la désinvolture et les manières extravagantes n'ont d'égales que l'impudence et l'arrogante indécence de Michel Martelly.

Le profil de Désiré Bouterse est assez intéressant : il est l'auteur de coups d'État. En juillet 1999, il a été condamné par contumace à plusieurs années de prison aux Pays Bas pour trafic de cocaïne, et à ce titre est un fugitif aux yeux de la justice hollandaise. Depuis, un mandat d'arrêt international l'empêche de quitter le territoire du Suriname. Il semble avoir dirigé un trafic de drogue entre l'Amérique du Sud et l'Europe. Il est tenu pour responsable des mémorables «Massacres de décembre», une appellation se rapportant à l'exécution de quinze opposants au régime militaire au Suriname le 8 décembre 1982. Parmi les victimes, il y avait des avocats, des journalistes et des militaires. Certains venaient d'être arrêtés d'autres étaient emprisonnés depuis plusieurs mois. ...

L'adage le dit bien : tel père, tel fils. Le fils du président du Surinam avait déjà été condamné en 2005 à huit ans de prison par un tribunal de son pays et déclaré coupable d'avoir dirigé un gang de trafiquants de cocaïne et d'armes, mais il avait été libéré trois ans plus tard. Devinez la raison ? En prison, il avait fait preuve d'une «bonne conduite». Pour le récompenser, Désiré Bouterse avait nommé son fils directeur de l'Unité antiterroriste du Surinam. Il est rapporté que selon l'acte d'inculpation des autorités américaines, fiston Bouterse a tenté d'envoyer aux Etats-Unis une valise avec 10 kg de cocaïne à bord d'un avion commercial laissant le Surinam. Il était filé par des agents de la DEA qui lui ont mis le grappin dessus.

Avant de continuer, rappelons que Désiré Bouterse entretient des rapports étroits et interlopes avec un certain Teodoro Obiang Nguema Mbasogo, l'extravagant président de la Guinée Equatoriale dont la richesse semble provenir pour une bonne part du trafic international de drogue. Depuis 1988, «plus d'une dizaine de diplomates ou membres de la famille présidentielle ont été arrêtés à cause du trafic des drogues dans différents pays» (Dépêche internationale des drogues, août 1997). Le fils du président, Teodorín Obiang Mangué, ancien diplomate aux États-Unis, y a été arrêté en février 2001 pour détention illicite et introduction illégale de drogue aux États-Unis et n'a dû son salut qu'à son immunité diplomatique. Au pouvoir depuis 34 ans, ce démocrate coriace plaît énormément à Washington assuré du pétrole et des mines d'or de la Guinée Equatoriale.

fiston-bouterse-en-tauleDésiré Bouterse et son fils Dino, Obiang Mbasogo et son fils Teodorin, ça ne vous dit rien ? Moi, oui. Ça me rappelle notre président et son fils Olivier. Oh, j'allais oublier. Il paraît que Mme Désiré, Ingrid Bouterse, et Mme Obiang, Constancia Mangue de Obiang sont de grandes siphoneuses des caisses de l'Etat. Ça ne vous dit rien non plus ? Un adage dit qui se ressemble s'assemble. Moi, ça me dit quelque chose, mais ai-je nécessairement besoin de partager avec vous tous mes secrets «d'Etat» ?

An n pale. Qu'est-ce que Martelly a bien pu aller faire au Surinam ? Quels sont ces rapports avec Désiré Bouterse ? Lui Martelly, qui dans une interview avec Carl Fombrun a avoué qu'il s'envoyait du crack au gré de ces pulsions morbides. Lui Martelly, qui après une rencontre tellement surchauffée avec le juge Joseph avait dû se gaver de stupéfiants pour se calmer. Lui Martelly dont on sait que son environnement immédiat est fortement soupçonné, sinon accusé de vivre de la «poudre blanche». En effet, un certain Sherlson Sanon, membre «repenti» d'un gang de Jacmel, n'a-t-il pas accusé deux proches du président Michel Martelly, le sénateur Edo Zenny et l'ex-sénateur Joseph Lambert, d'être les commanditaires d'assassinats, de kidnaping et d'être des cerveaux d'un réseau de trafic de drogue ?

Toujours selon Sanon, Lambert et Zenny sont des parrains de réseaux mafieux mouillés dans le trafic de la drogue et dans des assassinats ciblés. N'est-ce pas Me. Samuel Madistin qui dans une lettre au président du Sénat, Desras Dieuseul Simon, rapporte que:« Les informations véhiculées dans l'opinion publique générale et sur internet laissent plutôt supposer que le sénateur du Sud'Est serait plutôt membre d'un cartel spécialisé dans le trafic illicite de stupéfiants et de vols de véhicules, lequel cartel serait dirigé à Jacmel par un ancien officier de Police qui aurait fait la prison aux Etats-Unis et en Haïti.» Alors, Martelly, Zenny, Lambert, Désiré Bouterse, Dino Bouterse et son fils, Obiang Mbasogo et son fils, ça ne vous dit rien ? Est-ce que vous commencez à piger ?
Il y a mieux, ou pire. On sait que Laurent Lamothe était consul honoraire du Surinam en Haiti, ce que la Commission chargée d'analyser les documents du Premier ministre désigné Laurent Lamothe, à l'époque, avait découvert. Une grosse anguille se cachait donc sous la roche des allées et venues «stupéfiantes» et «droguantes» de Lamothe et de son ami Bouterse, l'homme des grands trafics. Quand on se rappelle le passé sulfureux de Lamothe en Afrique on ne peut qu'être édifié par cette camaraderie interlope entre le Premier ministre et le président surinamien. Alors qu'est-ce que ces deux compères, Sweet Micky et Lamothe étaient allés chercher au Surinam où ils ont babamboché mezi lajan yo, mezi autre chose aussi. Quelles affaires sales étaient-ils allés régler là-bas ? On doit se le demander : que cachent ces affinités mafieuses ?

Source: Haiti-Liberte

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