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Haïti :Démocratie ou Oligarchie
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- Catégorie : Opinions
- Publié le dimanche 10 mars 2013 15:26
Soumis à Tout Haiti le 9 Mars 2013
Par Jose Joachin Davilmar* --- L'oligarchie, un concept inventé par les grecs au IVe et Ve siècle av. J.-C., est défini comme l'une des façons selon lesquelles les sociétés humaines pouvaient être gouvernées : la dictature, le despotisme, la monarchie, la tyrannie, la démocratie, qui est le pouvoir du peuple pour le peuple et par le peuple, et ensuite ils ont défini l'oligarchie comme étant le pouvoir, aux mains de peu de personnes, dont l'intérêt unique est de maintenir les privilèges d'une catégorie. Le chaos haïtien, dǔ en partie à la politique éducationnelle de nos devanciers qui ne mettaient qu'une infime partie des ressources du pays au service de l'éducation, est surtout le résultat des formes de gouvernement qui ont succédé à la tête du pays depuis la mort de l'Empereur en Octobre 1806.
Lentement mais surement, la pays reprend sa marche vers l'oligarchie la plus répugnante de son histoire avec l'arrivée au pouvoir depuis tantôt deux (2) ans d'un petit groupe d'oligarques qui imposent leurs critères au reste de la société tout en maintenant une fiction démocratique. Les jouisseurs de l'actuel pouvoir occupent tous les espaces de communication pour nourrir cette fiction en criant sans cesse sur tous les toits que le pays est en pleine démocratie et que tout est parfait. En fait la démocratie haïtienne, bien que naissante, est malade, elle s'est considérablement affaiblie et se restructure malheureusement de plus en plus en une oligarchie puisque c'est l'intérêt de la caste et l'argent qui déterminent les orientations des décisions politiques. En réalité, l'oligarchie est une démocratie qui ne fonctionne que pour les oligarques. Martelly et Lamothe, détenteurs des rennes du pouvoir oligarchique actuel, ne prendront jamais de décision qui va nuire aux intérêts économiques de cette oligarchie au bénéfice de l'intérêt général.
La création illégale de commissions présidentielles pour donner à l'épouse et au fils du président le droit de gérer des millions de dollars du fonds public atteste de la couleur oligarco-népotique du système de gouvernement haïtien constitué de jouisseurs, de profiteurs et de pillards qui, sans aucun gêne, prennent plaisir à dilapider les maigres ressources de l'état entre eux aux mépris de la masse qui croupit encore, sous leurs yeux indifférents, dans cette misère joyeuse :le récent Carnaval délocalisé au bénéfice du Cap- Haitien en dit long. Bref, cette équipe est trop préoccupée á amasser les miettes de la frêle proie d'Haïti, á s'enrichir, à jouer au Papa bon cœur, pour entendre le cri d'un peuple qui, à travers la meringue 2013 de Don Kato, réclame plus de concret, plus de résultats et moins d'oralité et de bamboche.
« À société de carnaval, politique de carnaval répond Martelly en installant une atmosphère de gaieté entrelacée de moments d'humour et surtout de légèreté. Mais se byen konte mal kalkile ! À écouter les meringues carnavalesques qui sont si acerbes à son endroit, il est clair que le président Martelly a perdu son pari dans le cœur des foules. Et magistralement ! »Leslie Péan
Les nouveaux maitres coloniaux d'Haïti, ne comprenant goutte aux affaires de l'état, n'ayant aucune base légale ou morale et même consciencieuse pour adresser la délicate,sérieuse et multicéphale crise á laquelle fait face le pays :écologique, sociale, économique, politique, ne font qu'augmenter les revendications populaires, qu'agrandir le fossé de l'inégalité et prendre la voix de la répression ,de l'autoritarisme et s'ils le pouvaient, du militarisme. C'est ainsi que je peux affirmer que le peuple haïtien marche inconsciemment vers cette dictature qui n'obéit qu'à une loi : satisfaire les intérêts de sa clique d'oǔ l'oligarchie.
« C'est à la pelle que le président Joseph Michel "Sweet Micky" Martelly est en train de vider l'argent du trésor national au bénéfice de sa famille et de ses amis dans de coûteux voyages à l'étranger, location d'aéronefs, acquisitions de véhicules, et retraits irréguliers de la Banque Centrale d'Haïti. »Sénateur Moise Jean Charles
En plus, Clifford Brant, Calixte Valentin, Josué Pierre-Louis, Jean-Claude Duvalier (disposant d'un passeport diplomatique) et autres ne sauraient être persécutés ou poursuivis par la justice car ils appartiennent au clan du palais national ; l'administration publique regorge de cas de népotisme et c'est entre eux, de la petite clique, que les postes se passent et se repassent. L'incohérence de l'équipe Martelly/Lamothe et son inaptitude à donner des réponses appropriées à la problématique du sous-développement haïtien vont faciliter le renforcement du néocolonialisme et la paupérisation du plus grand nombre au profit de l'oligarchie.
La nécessité absolue de démasquer cette oligarchie qui gangrène les moindres fibres de la société haïtienne pour la présenter telle qu'elle est, comme un gouvernement qui vise à maintenir ses privilèges de caste au détriment des urgences sociales, économiques et écologiques s'impose à tout Haïtien conscient et convaincu que le pays n'émergera de ce marasme qu'en attaquant de plein fouet ce système fragmenté, incohérent , caractérisé surtout par une absence totale de vision ,qui n'a géré l'espace économique qu'au profit d'une minorité rentière (oligarchie).Ainsi il est clair que le changement d'acteurs , soit par des élections ou élections-sélections ,n'est qu'un instrument à la perpétuation du système et de ses effets pervers et néfastes sur la population en terme de paupérisation, d'aliénation et d'exclusion de la grande majorité qui ne réclame que la construction d'un pouvoir capable de questionner, d'adresser et d'articuler les vraies problématiques qui ont planifié notre sous-développement.
La situation actuelle est grave à cause de l'intensité de la crise qui s'accroit chaque jour mais quand même pleine d'espoir puisque la possibilité de concerter pour initier la constitution inclusive et participative d'une équipe solide, compétente, intègre, avisée, consciencieuse, aguerrie et qui sera prête dans 3 ans à faire face à un grand défi : Vaincre la pauvreté en travaillant au développement du pays par la création de richesses nationales. Si dans 3 ans, le temps que l'équipe Martelly Lamothe consomme son mandat, nous ne réussissons pas à empêcher l'évolution de cette oligarchie, Haïti se dirige tout droit vers des crises qui menacent notre existence de peuple. Donc, déclarons la guerre à ces apatrides, ces patripoches en criant haut et fort après Hervé Kempf : « l'oligarchie, ça suffit, vive la démocratie » car pour vivre en paix et pour relever les défis du XXIe siècle, il est indispensable de restaurer la démocratie.
Jose Joachin Davilmar,
économiste
Président de la Perspective Haïtienne(PH)
Floride,Mars 2013
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