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Est-ce la fin du suspense ?


Le Premier ministre Laurent Lamothe a annoncé, mercredi lors d'une conférence de presse, la publication dans les prochains jours du texte amendé de la Constitution de 1987. Ce dossier que l'on croyait jeté dans les poubelles de l'histoire refait surface à la faveur de la ratification de l'actuel chef de la Primature par les deux Assemblées législatives haïtiennes. Dans les négociations survenues le mois dernier entre des groupes parlementaires et le président de la République, Michel Martelly,

ce dernier avait pris l'engagement de publier le texte en question après l'entrée en fonction de son ami Laurent Lamothe. Bonne nouvelle pour ceux qui avaient défendu du bec et des ongles la publication de cette première loi constitutionnelle, issue de notre Charte fondamentale du 29 mars 1987. Le professeur Rosny Desroches de l'Initiative de la Société civile (ISC) avait orchestré une bonne campagne de communication pour expliquer le bien-fondé de cet amendement. Par contre, le Dr Georges Michel, ancien membre de l'Assemblée constituante, qui a toujours combattu la publication de ce texte, justifie sa position par l'absence de la version créole de la loi constitutionnelle et la falsification du texte voté par les deux Chambres en Assemblée nationale.Si les remarques du Dr Michel sont fondées, il faut dire que toutes lois,  conventions, résolutions ainsi que les contrats votés par les deux Chambres du Parlement le sont uniquement en français. La seule initiave, laquelle a très peu d'importance, est celle prise par l'ex-président René Préval de 2006 à 2011 de rédiger tous les arrêtés présidentiels dans les deux langues officielles.

Dans un sens comme dans l'autre, la publication de l'amendement constitutionnel dans le journal officiel, Le Moniteur, va constituer un pas dans la bonne direction. Avec toutes ses imperfections, la Constitution de 1987 aurait dû, depuis bien des années, être l'objet d'amendement. Encore faut-il dire que cette Constitution n'a jamais été appliquée. L'absence d'élections indirectes pour la mise en place des Assemblées communales et départementales nous a valu une succession de Conseils électoraux provisoires décriés, entraînant le pays dans des crises interminables qui ont débouché sur l'occupation étrangère. Avec la publication prochaine de l'amendement constitutionnel, le pays connaîtra son premier Conseil électoral permanent dont le mandat sera de dix ans. Les trois pouvoirs désigneront chacun trois membres. Ce sera le premier grand test de l'administration Martelly-Lamothe.

 Les élections pour le renouvellement du tiers du Sénat et celles des Conseils municipaux et Conseils d'administration des sections communales doivent être organisées à la fin de cette année afin de mettre un terme au manque de respect des échéances électorales qui caractérise ces vingt dernières années.