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Acculé dans son dernier retranchement le gouvernement Martelly-Lamothe montre finalement les dents

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En peu de temps, ses égarements continuels ont réduit l’atmosphère de confiance nécessaire à la reprise régulière des activités sociaux-économiques et politiques antérieures.

En l’absence de directives et de réels politiques pour endiguer le sous-développement, le pays marche vraisemblablement tout seul, n’ayant comme unique alternative que de prochains jours carnavalesques. Imposées par le président et son équipe, ces festivités se dérouleront à travers le pays du 22 au 23 septembre prochains.

Sans aucun état d’âme, comme on le dit, l’actuel gouvernement essaie de distraire l’opinion publique en l’écartant de ses vrais problèmes par des manœuvres de diversion de toutes sortes. C’est dans ce contexte de cirque continuel que le commissaire du gouvernement, Jean Renel Sénatus, rentre en scène.

Avortement  d’une enquête  sur  la  corruption  au  ministère de l’intérieur

Le commissaire du gouvernement de la région métropolitaine, Me. Jean Renel Sénatus, qui précédemment s’est fait un nom en lançant une offensive musclée contre les zokiki (du créole, jeunes prostituées) vient d’entreprendre la plus grande bataille de sa vie. En instituant une enquête sur la corruption au sein du gouvernement Martelly/Lamothe, le brouillant commissaire ouvre une boite de pandore sans peut-être s’en rendre compte.

Prenant vraisemblablement son travail au sérieux, il se croyait libre de prendre le taureau par les cornes. C’était méconnaitre la vraie nature d’un gouvernement qui fait flèche de tous bois des normes administratives, voire d’une gestion plus ou moins régulière des finances publiques.

Cette tentative d’ouvrir précipitamment une enquête sur la corruption a pris corps à la suite d’allégations de vente de certains matériels destinés au ramassage de débris, après le passage du cyclone Isaac du 24 au 26 août dernier. Il n’en fallait pas plus pour l’appareil judiciaire d’aboutir au ministère de l’Intérieur où se trouveraient les vrais coupables de cette affaire pour le moins suspicieuse. Il s’agirait de certains rescapés du clan Mayard-Paul, d’où l’idée d’une chasse aux sorcières déclenchée afin de les déguerpir malhonnêtement de leurs différents postes.

Malgré leur interpellation par l’entreprenant commissaire, qui agirait, avons-nous appris, sous l’instigation du président Martely et de son Premier ministre, le chat semble avoir accouché d’une souris.

D’après certaines informations émanant de fonctionnaires proches dudit département ministériel, il s’agirait plutôt d’une manœuvre malhabile qui engageait le commissaire du gouvernement Jean Renel « zokiki » Sénatus, toujours en service commandé. Toujours, selon les mêmes sources, l’enquête aurait abouti à certaines grosses légumes du gouvernement dont leurs patrons ignoraient leurs mains « longues ». Voilà pourquoi, il a été ordonné de surseoir à cette démarche, qui compromettrait trop de membres importants du pouvoir en place.

On se rappelle bien des communiqués de la primature niant les allégations de corruption émanant du gouvernement, alors que dans ce cas précis, Me. Sénatus a été contraint d’abandonner son enquête sur certaines opérations frauduleuses découvertes alors que son enquête était déjà engagée. Opérations dont les retombées seraient néfastes pour un gouvernement qui a du mal à attirer la sympathie internationale et voire à accueillir quelques investisseurs. Au-delà des matériels destinés au nettoyage des rues dont la plupart proviendrait de l’aide humanitaire, c’est tout un réseau qui tombait sous les mains de Me. Sénatus qui, subitement, disparaissait des radars des stations de radio et de télé. Et, malgré ses accusations antérieures, aucune révocation n’a été effectuée.

Me.  Newton  Saint-Juste  annonce  la couleur aux USA

Dans un second lieu, le même commissaire du gouvernement reculait dans le dossier de Me. Newton Saint-Juste impliquant la première dame de la république et son jeune rejeton dans la gestion de fonds publics.

Alors que certaines déclarations faites à la télé et à la radio font état de plus de USD 40 millions $ gérés par ces membres de la famille présidentielle, ceux-ci commencent à prendre au sérieux la démarche de Me. Saint-Juste et de son consortium d’avocats. C’est Me Reynold Georges qui défendra les accusés (la première dame de la république et son fils) dans ce dossier qui fait l’objet d’une attention spéciale de la part de la population, toutes tendances confondues.

En gros, Me. Saint-Juste et ses associés veulent connaître la provenance des fonds gérés par la puissante première dame, Sofia Saint-Rémy Martelly, dans ses prétendues œuvres « humanitaires », telles «Abas grangou », « Ti manman chérie»… alors que son simple titre de première dame ne lui confère nullement la gestion de fonds publics. Quant à Olivier Martelly, dans la jeune vingtaine qui, selon des commentateurs de la presse, n’aurait pas

toutes ses dents, il est en train de gérer 5 millions de dollars US pour la construction d’installations sportives. Voilà ce qui inquiète les membres du barreau haitien ayant à leur tête Me. Newton Saint-Juste, brillant avocat du barreau de Port-au-Prince.

Ce dossier prend actuellement des proportions alarmantes pour le pouvoir en gagnant les instances internationales, car, fort des limites de la justice haitienne et de son asservissement par l’équipe Martelly/Lamothe, Me. Saint-Juste et son consortium d’avocats ont entrepris d’autres actions devant

des tribunaux américains. La première dame de la république d’Haiti et son fils Olivier Martelly ont la nationalité américaine nécessaire à l’enregistrement de leur plainte en territoire étranger… Leurs accusateurs auraient, selon leurs déclarations à la radio, des preuves irréfutables de dépôts bancaires effectués dans l’État de la Floride.

Essayant maladroitement de prendre leur défense, le président Martelly a déclaré devant la presse que « même ma benjamine a plus d’argent que Me. Saint-Juste ». Deux millions  $  pour l’acquisition  d’une écurie automobile. Alors que plusieurs factures restent pendantes dans l’administration publique, notamment les émoluments des professeurs et des factures de différents carnavals, sans oublier les enseignants, le gouvernement Martelly/ Lamothe gave dans un luxe effarant au détriment d’une population besogneuse. M. le président se promène constamment en hélicoptère. Ses nombreux déplacements en automobile mobilisent une dizaine de tous-terrains valant plus de 100 00US/$pièces.

Quant à son Premier ministre et plusieurs ministres influents de son gouvernement, leur cortège relève du pure folklore, avec huit grosses cylindrées et une escorte armée jusqu’aux dents.

Depuis qu’il est arrivé à la suprême magistrature de l’État, Martelly a commandé plus de 65 Toyota Prado et d’autres tous-terrains de moindre envergure. Ces Toyotas Prado coûtent entre USD 120 000 $ et 150.000 $ chaque, selon leur destinataire. Il faut remonter au règne de Jean-Claude

Duvalier pour trouver une telle légèreté à dépenser pour des futilités. Plus de deux millions de dollars américains ont été ainsi dilapidés pour l’achat de véhicules afin de satisfaire l’instinct de domination des tenants du pouvoir en Haiti, pays qualifié de plus pauvre de l’hémisphère.

D’autre part, un subterfuge est en vogue pour enrichir certains favoris. Ceux-ci sont encouragés à ouvrir une agence de location d’autos afin d’offrir leurs services à l’État. Les frais de location d’autos chez ces nouveaux concessionnaires proches du régime s’élèvent à plusieurs centaines de

milliers de dollars/mois, selon les chiffres que nous a fournis un membre du sérail.

L’appareil judiciaire utilisé  comme  instrument  de  persécution

A son arrivée à la tête de ce « singulier petit pays » grâce aux irrégularités orchestrées par un Conseil électoral sans honneur ni prestige, la majorité des Haitiens pensaient queMichel Joseph Martelly aurait fait un président nettement différent de ses prédécesseurs.

Mais voilà que, au fil des mois, il s’est révélé pire qu’eux tous. Plus audacieux qu’Aristide, avec une équipe plus avare que celle des deux Duvalier réunis, il affiche des tendances dictatoriales inacceptables au 21e siècle.

Les mesures d’interdiction de départ qui tombent sur la tète de près d’une centaine d’entrepreneurs rappellent une époque révolue et bannie parla constitution de 1987. Dans plusieurs cas, il s’agirait de simples règlements de compte. L’industriel Andy Apaid se déclare innocent, le président

de la Chambre de commerce et d’industrie d’Haiti, Hervé Denis, actionnaire dans une entreprise locale, affirme qu’il ne serait nullement concerné alors que le «Groupe Métropole », qui a payé toutes ses taxes au mois de juin dernier a confirmé que le gouvernement, via la Direction générale

des impôts (DGI), voulait percevoir des paiements prématurés sur l’exercice fiscal 2012-2013, qui débute à partir du 1er octobre prochain.

Le peuple haitien revit, sans exagération, les heures troubles de Papa Doc au moment où il amorçait le mouvement de la Rénovation nationale. Plusieurs de ses associés sont devenus multimillionnaires sur le dos des contribuables.

Actuellement, on ne va pas avec le dos de la cuillère à la DGI, qui travaille selon les directives du ministères des Finances dont les décisions sont prises en Conseil des ministres. S’il faut se fier aux multiples assauts auxquels se livre ce gouvernement, l’appareil judiciaire est utilisé comme instrument de persécution politique.

 En effet, la plupart des personnalités incriminées n’appartiennent pas à la clique des tizanmi (du créole, petits amis), comme on les appelle à Port-au-Prince. Ce sont des têtes qu’on ne voit guère dans les réunions partisanes où le président et son Premier ministre essaient de prendre des galons.

Certains sont parmi les plus gros employeurs du Parc industriel de la Route de l’aéroport.

L’augmentation  du coût de la vie affecte  rudement  les classes  nécessiteuses

Entre temps, le petit peuple partage le même sort que ces employeurs de la sous-traitance. Les produits de première nécessité ont augmenté de manière atroce, livrant les petites bourses à une paupérisation galopante. Ceci, conséquemment au resserrement des mesures douanières aux différents points de chute de la frontière dominicaine. Si le premier ministre Laurent Lamothe est revenu sur sa décision de fermer la zone franche, en revanche, il a frappé durement en augmentant les taxes sans aucune pitié et voire sans aucun égard aux lois commerciales.

Ainsi, les madame Sarah, pilliers de l’économie haitienne, sont acculées d’une peau de chagrin à la misère certaine si aucun assouplissement de la situation n’est constaté dans un bref délai.

Pour l’édification de nos lecteurs, le sac de « riz Tchako » est passé de 900 gourdes à 1000 gourdes;  la marmite de 5 livres de pois noir va de 200 gourdes à 225 gourdes; le pois de Miami passe de 175 gourdes à 250 gourdes; la marmite de 5 livres de sucre blanc est montée de 175 gourdes à 200 gourdes; la petite marmite de maïs est à 40 gourdes; seul le pois beurre et le pois rouge n’ont pas eu d’augmentation, restant à 250 gourdes la marmite de 5 livres.

Dans le ventre tentaculaire de Port-au-Prince, il se répète que ces augmentations, directement liées à la fermeture technique de la vanne frontalière, favoriseraient les nantis du pouvoir dont les conteneurs franchissent continuellement la frontière haitiano-dominicaine (surtout la nuit) sans verser à l’État ce qui lui est dû.

 Donc, le gouvernement Martelly/Lamothe en étant uniquement celui des gros bonnets de son entourage, accentue les clivages sociaux si endémiques aux maux inhérents à notre sous-développement. Une rectification qui va dans le sens du plus grand nombre ne serait pas à dédaigner afin d’écarter les possibilités de troubles sociaux qui couvent dans ce terrain fertile

Source: Haiti-Observateur

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