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"Rio+20: réflexions sur les conclusions et ses implications pour Haïti

myra-de-bruijn"Rio+20: Résultats et implications pour Haïti" c'est le thème d'un atelier de travail qui a réuni les membres du gouvernement et ceux des organisations de la société civile autour de la même table. Cette activité s'est déroulée à l'hôtel le Plaza, au Champ de Mars, le mardi 28 août 2012, a l'initiative des ministères de l'Environnement et de l'Agriculture et des organisations non gouvernementales regroupées au sein de l'Act Alliance et du Centre de liaison inter-ONG-Haïti (CLIO).

A la salle de conférence Thérèse à l’hôtel le Plaza, des membres du gouvernement et de la société civile ont fait un flash-back sur le sommet mondial sur l’environnement qui s’est tenu en juin dernier à Rio de Janeiro, au Brésil. Exposition et analyse des résultats du Rio + 20, points de vue de la société civile et du secteur universitaire sur lesdits résultats par rapport à la crise environnementale d’Haïti sont, entre autres, les principaux thèmes abordés dans la matinée par les participants. Dans l’après-midi, ils ont développé d’autres thèmes, dont environnement et développement durable, économie verte.  

Dans son discours de circonstance, le ministre de l’Environnement, Jean Vilmond Hilaire, a, sans fausse modestie, donné son impression sur la participation du pays à la conférence de Rio+20. « Il n’y a aucun des pays en voie de développement qui puisse se décerner un satisfecit suite à sa participation au sommet mondial Rio+20. Car, ils ne sont pas arrivés à influencer les débats », a-t-il déclaré, reconnaissant toutefois que cet évènement a donné lieu à de grands engagements. Le titulaire du ministère de l’Environnement a nuancé pour dire que ce n’est pas le respect de ses engagements qui a permis au pays de faire un bond au niveau de la gouvernance environnementale. Il a assuré que les recommandations qui sortiront de cet atelier seront prises en considération.

 En outre, le ministre a mis l’accent sur la bonne gouvernance comme élément fondamental à respecter. « Pendant le passage du cyclone Isaac, c’est toute l’équipe gouvernementale qui a été dans les rues afin d’être là où il y a les problèmes.  De même, les ONG qui Å“uvrent dans le domaine de l’environnement doivent s’assurer que l’argent dépensé est allé là où existe le problème. Donc, il faut aller aussi dans les montagnes non pas pour déguiser les problèmes mais pour les résoudre définitivement », a conseillé le ministre de l’Environnement, aux organisations de la société civile et aux ONG.     

vernet-joseph-secretaire-etat-relance-agricoleLe secrétaire d’Etat à la Relance agricole, Vernet Joseph, a abondé dans le même sens que le ministre. « Rio+20, c’est en quelque sorte une analyse de toutes les dispositions, que ce soit sur le plan technique, institutionnel que sur le plan financier, qui a été faite sur le développement durable. En ce qui nous concerne, au niveau national, des efforts doivent être faits en termes de gouvernance. Sans la bonne gouvernance, tous les engagements et toutes les dispositions qui ont été pris au cours du sommet vont aboutir à des résultats négatifs », a-t-il avancé, souhaitant également qu’un comité national de suivi Rio+20 soit mis sur pied pour aider le pays à mettre en application les recommandations.

Coordonnateur de projet au sein de l’Act Alliance, Jean Max Milien a rappelé qu’il y avait  un atelier organisé par ladite organisation en Haïti avant la tenue de la conférence Rio+20.  « Dans le premier atelier, nous avons voulu entendre les explications de l’Etat haïtien sur sa position par rapport au contexte environnemental. Maintenant, il est question pour nous de recueillir des explications auprès de l’Etat et de voir comment il peut se faire accompagner par la société civile. Car, nous, au niveau de la société civile, avons un rôle à jouer dans le domaine environnemental », a-t-il déclaré.

Pour sa part, le directeur de Christian Aid,  Prospery Raymond, a révélé qu’il y avait des recommandations faites aux autorités étatiques avant le sommet. Il a exprimé ses inquiétudes face au phénomène du déboisement, et pense qu'il revient à toute la société civile de le combattre. Membre du comité exécutif du CLIO, Myra De Bruijn, de son côté, partage l'avis du directeur du Christian Aid sur le fait que la situation actuelle du pays sur le plan environnemental nécessite un engagement de toute la société haïtienne. « Cet atelier va nous permettre de faire des recommandations à l’Etat haïtien. L’important, c’est de déboucher sur des solutions face à la dégradation environnementale ».     

 Plusieurs autres personnalités, responsables d’organisations, ont participé à cet atelier, dont Edouard Paultre du Conseil haïtien des acteurs non-étatiques (CONHANE), Camille Charlemers de la Plateforme haïtienne de plaidoyer pour un développement alternatif  (PAPDA), Mme Edna Civil du Programme des Nations unies pour le développement (PNUD), Jocelyn Louissaint de la Faculté d’agronomie et de médecine vétérinaire (FAMV).   

 
Gerard Jeanty Junior
Le Nouvelliste