Actualités

Le RDNP, l'OPL et l'INITE les grands absents

Les uns après les autres, les leaders politiques et les acteurs de la société civile ont défilé devant le président de la République, mardi à l'hôtel Karibe, pour donner leurs points de vue sur le Conseil électoral permanent. A cette rencontre, trois structures politiques - RDNP, OPL et INITE - ont brillé par leur absence.

L’air calme. Serein. Du haut du stand préparé pour la circonstance à l’hôtel Karibe, le président de la République écoute attentivement les différentes positions des leaders politiques et des acteurs de la société civile. Pour ou contre, ils défilent les uns après les autres. Sujet : le Conseil électoral permanent. La salle est remplie de gens qui se bousculent pour prendre la parole. Ils veulent s’exprimer. Visiblement, ils en avaient soif.

 Tout le monde est là. Non. Presque.  Il manque à l’appel trois organisations politiques plutôt importantes dans la société. Le RDNP de Mirlande Manigat, l’OPL de Sauveur Pierre-Etienne, et l’INITE de Levaillant Louis-Jeune. « On n’a pas été invité », a soutenu l’ancienne candidate à la présidence.  Cependant, Mirlande Manigat a fait savoir au Nouvelliste qu’il y a eu une invitation qui avait été envoyée à des membres du RDNP, mais pas directement à elle.

 Â« Ils connaissent mes adresses personnelle et professionnelle, je n’ai reçu aucune invitation. De toute façon, c’est secondaire. Ce que j’ai entendu à la radio sur la rencontre me porte à dire que cela ne valait pas la peine d’y aller », a commenté la secrétaire générale du RDNP, qui a suivi l’activité dans les médias.

 En organisant cette rencontre, le chef de l’Etat cherche une porte  de sortie, de l’avis de madame Manigat. Selon elle, on ne saurait obtenir de résultats avec plus de cent personnes en discussion sur un dossier épineux. « La méthode est mauvaise. Elle ne peut pas aboutir à quelque chose de consensuel », a-t-elle précisé.

 Â« INITE n’a pas été invitée parce qu’elle n’existe pas », selon un conseiller politique de Michel Martelly

 L’ancien sénateur Joseph Lambert est très formel. « INITE n’a pas été invitée parce qu’elle n’existe pas comme structure politique. » Selon les déclarations du conseiller du chef de l’Etat, mardi, sur Radio Magik 9, depuis son éviction de la plateforme politique fondée par l’ancien président René Préval, elle a cessé d’exister. Sa position sur le dossier est manifestement sans appel alors qu’il avait été le principal responsable de INITE. Les choses changent ! Les hommes aussi.

En réaction aux déclarations du conseiller politique de Michel Martelly, « Nous nous sommes réunis ce mardi comme d'habitude.Nous n'avons pas été invités à la rencontre. Ça va de soi avec l'ex-sénateur déstabilisateur Lambert », a rétorqué Dieudonne Saincyr, l'un des responsables de ce qui reste de INITE, puisque plusieurs partis se sont retirés de cette plateforme politique.

 Â« Nous sommes pour un Conseil électoral crédible, fiable, inspirant la confiance à tous. Notre position finale consiste à demander au pouvoir de faire le retrait des deux directeurs nommés par Martelly au CEP, de revenir sur le choix manipulé et illégal des trois membres de l’institution électorale à travers le CSPJ, que le pouvoir judiciaire refasse démocratiquement le choix à partir des neuf candidats restants sur les 12. L'expulsion des trois personnalités choisies lors du vote antidémocratique du CSPJ. Le retrait pur et simple du choix de Me Josué Pierre-Louis pour avoir été ministre (Art 193). Et avoir été mis à l'écart pour violation de la Constitution dans l'arrestation du député Arnel Bélizaire », a poursuivi M. Saincyr. Enfin, INITE demande à ce qu'un consensus soit trouvé sur le choix des neuf membres du CEP. « Le profil moral doit être de règle dans le choix des personnes visiblement crédibles » , a avancé Dieudonne Saincyr.  

Invitée par téléphone, l’OPL a boudé la rencontre

Sauveur Pierre-Etienne ne digère pas l’informel. Parce que l’Organisation du Peuple en lutte (OPL) a été invitée par un proche du chef de l’Etat et par téléphone, les responsables de cette structure politique ont décidé de ne pas participer à la rencontre à l’hotel Karibe avec le président Martelly. « L’OPL est un parti moderne, hautement institutionnalisé. Nous ne fonctionnons pas dans l’informel », a déclaré le professeur Pierre-Etienne, joint au téléphone par Le Nouvelliste.

Informé que la rencontre réunirait des organisations populaires, une centaine de  partis politiques, des organisations de la société civile, le coordonnateur national de l’OPL a déclaré : « Tout le monde doit respecter l’OPL. Le président pourrait toujours nous solliciter une rencontre, nous n'aurions aucun problème à la lui accorder. Mais M. Martelly ne doit pas se considérer comme un Napoléon Bonaparte, l’empereur des rois. Nous n’acceptons de convocation de personne », a fulminé  Sauveur Pierre-Etienne, indiquant qu’il est prêt à organiser des séminaires pour l’équipe au palais national, question de leur expliquer le fonctionnement des structures politiques.

Farouche opposant au président Martelly, le dirigeant de l’OPL a exigé la formation d’un Conseil électoral crédible pouvant organiser des élections libres et démocratiques. « Nous ne voulons pas d'un Conseil électoral présidentiel contesté ni des élections ‘’kale tèt’’ », a martelé Sauveur Pierre-Etienne.

Robenson Geffrard,
Source Le Nouvelliste