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Martelly répond à Me Saint-Juste et à Mirlande Manigat

newton-saint-justeLe président Michel Martelly ne prend pas au sérieux les dénonciations de Me Newton Saint-Juste demandant au parquet de Port-au-Prince de mettre l'action publique en mouvement contre la première dame et son fils Olivier Martelly pour des dépenses importantes engageant l'Etat haïtien. Le chef de l'Etat a aussi pris à partie sur le même dossier, Mirlande Manigat, son ancienne rivale aux présidentielles.

C’est du « bla bla bla ». Ni la première dame ni Olivier n’ont droit aux dépenses. « Ils n’ont pas accès à l’argent  », a répondu le président Martelly, mardi, sur Radio Scoop Fm face aux dénonciations de Me Newton Saint-Juste demandant au parquet de Port-au-Prince de mettre l’action publique en mouvement contre  la première dame et son fils Olivier Martelly pour des dépenses importantes engageant l’Etat haïtien. Selon le chef de l’Etat, la première dame n’a pas vraiment de bureau . « C’est quelqu’un qui veut aider à changer les conditions de vie de la population », a-t-il dit.

« C’est une opportunité peut-être pour la première dame et le jeune Olivier de montrer à la population ce qu’ils peuvent faire », a-t-il ajouté dans son intervention à la radio, pendant laquelle le président n’a jamais cité le nom de Me Newton Saint-Juste.

La démarche de Me Saint-Juste prouve  qu’il y a encore de la démocratie en Haïti, de l’avis de Michel Martelly. « Je suis très content que l’avocat ait porté plainte. Sous certains gouvernements, il n’oserait pas le faire », a avancé le locataire du palais national.

Dans une correspondance adressée le 16 août en cour au chef du parquet de Port-au-Prince, Me Saint-Juste lui avait formellement demandé de mettre l’action en publique en mouvement contre la première dame et son fils Olivier Martelly. « Depuis quinze longs mois la nation entière s’interroge sur la provenance et le mode de décaissement des fonds alloués à la première dame Sophia St Rémy Martelly et à son fils Olivier Martelly dans le cadre de toute une série d’activités, exécutées contrairement aux règles du droit administratif et de la comptabilité publique et enfreignant les dispositions du Code pénal », avait-il écrit.

L’homme de loi avait ajouté que « plusieurs dizaines de millions de dollars leur sont confiés pour la réalisation de programmes sociaux et sportifs à l’échelle nationale, sans préciser à quel titre ils manient ces fonds publics appartenant à chacun en particulier et à tous en général. »

L’ancienne première dame, Mirlande Manigat, rivale de Michel Martelly à la dernière élection a  appuyé les démarches de Me Newton Saint-Juste.

Réponse musclée de Michel Martelly à  Mirlande Manigat  

mirlande-manigatPour Mirlande Manigat, être première dame n’est pas une fonction, c’est une situation, un ensemble de privilèges.  « C’est inacceptable que la première dame, qui n’est pas comptable de deniers publics, ait  à sa disposition des fonds de l’Etat », a-t-elle lancé lundi matin sur les ondes de Radio Magik 9.

« Ce n’est pas seulement un scandale, c'est une faute », a-t-elle dit à propos d’Olivier Martelly. Conseiller du président de la République en matière de jeunesse et de sport, le fils du chef de l’Etat  gère une enveloppe de cinq millions de dollars américains pour la construction de parcs sportifs à travers le pays. « Ce n’est qu’un gamin de moins de vingt-cinq-ans »,  a martelé la constitutionnaliste, indignée.

 Des déclarations que le président Martelly n’arrive pas à digérer.  « J’éviterai de citer des noms, mais est-ce que vous voulez parler de quelqu’un qui n’avait même pas la décence de reconnaître mon élection à la présidence pour me féliciter, voire m’accepter comme président ? Si c’est de cette personne que vous parlez, je peux comprendre », a répondu Michel Martelly.

« Pensez-vous, a-t-il renchéri, que cette personne comprend la fonction de première dame ? Combien de temps a-t- elle passé comme première dame ? Qu’est-ce qu’elle avait réalisé ? Comme je lui dois du respect, j’éviterai de trop parler de cette dame. Peut-être qu’elle se sent délaissée. On ne parle plus d’elle. Peut-être que c’est une nostalgie d’intervenir dans les affaires de l’Etat qui la porte à faire ces déclarations. Aujourd’hui, on ne parle pas d’eux, on  parle de la population. »

Selon le chef de l’Etat, sa rivale à la présidentielle aurait dû réclamer des preuves  comme devrait le faire une personne avancée en âge. Pas une fois, cependant, M. Martelly n’a cité le nom de Mirlande Manigat dans ses déclarations

Le chef de l’Etat se dit confortable dans ce qu’il fait à la tête du pays et dénonce, selon lui, des gens qui tentent de détourner l’attention de la population sur les vrais problèmes. « Il y aura toujours de bonnes nouvelles, même si la bureaucratie est lourde… », a-t-il dit.

Encore une fois, Michel Martelly s'est décerné un satisfecit pour la mise sur pied du Conseil électoral permanent (CEP). Le président a annoncé qu’il se rendra le week-end prochain au Japon pour, a-t-il dit, répondre à une invitation officielle du gouvernement nippon. Ce qui lui permettra de travailler au renforcement de la coopération entre les deux pays.

Robenson Geffrard
Source: Le Nouvelliste