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L'interdiction de vente de l'Etat: une plaisanterie
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- Publié le dimanche 12 août 2012 13:50
Le duo Martelly Lamothe
Le salami, qui a été apprécié et très vendu en Haïti avant l'annonce de sa mauvaise qualité de production, tend désormais à devenir un mot d'injures dans le langage populaire. Certaines boutiques en ont encore beaucoup sur leur étalage, mais le produit discrédité perd presque totalement sa part de marché.
Toujours beaucoup de vendeurs mais désormais très peu d’acheteurs en Haïti pour les produits de charcuterie dominicains, communément appelés salami. Bon nombre de commerçants de la zone métropolitaine étalent encore leurs produits sur les étalages pour attirer d’éventuels acheteurs de salami, frappé d’interdiction d’importation, de distribution et de vente sur le marché local depuis le 27 juillet, par les ministères de la Santé publique, du Commerce et de l’Agriculture.
Malgré cette interdiction, les commerçants haïtiens cherchent à tout prix à liquider leur stock, en offrant le produit à un prix réduit. Pour certains d’entre eux, le salami dominicain ne présente aucun problème. « Si le salami avait un quelconque problème, bon nombre d’Haïtiens seraient déjà morts », a commenté une vendeuse de salami, assise devant des caisses de salami non encore déballées. Elle fait référence à la consommation massivedans le passé. « Je ne sais pas pourquoi on fait tout ce tapage autour produit », poursuit-elle avec un visage déçu. Certains grossistes de salami se déclarent déficitaires et souhaitent une intervention de l’Etat.
Les consommateurs haïtiens semblent bien comprendre les risques encourus s'ils consomment le salami dominicain interdit par les autorités étatiques sur le marché local. En effet, la vente des produits de charcuterie est en nette diminution à cause de cette indignation provoquée par la large diffusion médiatique de l'étude de la firme PROCONSUMIDOR, ayant dénoncé la présence de coliformes fécaux dans la fabrication du salami en République voisine.
Comme à son habitude, l’Etat ne fait rien pour empêcher la commercialisation du salami dominicain sur le marché haïtien. « Bien que la grande majorité de la population cesse de consommer ce produit, l’Etat ne daigne interdire son exposition sur les étals », se révolte un citoyen avisé. Le produit est présent sur tous les étals et les étalages des commerçants.
Peu soucieux de leur santé, certains ménages de la zone métropolitaine de Port-au-Prince ne peuvent arrêter la consommation du salami. « Je n’ai pas le choix, c’est l’un des produits qui me sont les plus abordables », déclare une dame à Cité Militaire, qui ne semble pas donner trop d’importance à ce qui se dit sur le produit incriminé.
Quand le salami devient une injure
Le salami, qui était dans un passé récent bien apprécié en Haïti pour être un produit qui peut être utilisé à plusieurs recettes, entre désormais dans le vocable populaire haïtien comme une injure. A la capitale, traiter quelqu’un de salami peut provoquer des réactions inattendues. Dans divers coins de la zone métropolitaine de Port-au-Prince, comme dans le transport public, les marchés publics, les sites qui accueillent les déplacés des camps…, cette injure se répète à longueur de journée et est la cause de diverses altercations. « Espèce de salami », a lancé une demoiselle à l'endroit d'une dame dans le camp se trouvant sur la piste de l’aéroport. Cette dernière, par un geste soudain, lui a flanqué une claque.
Carlin Michel
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Le Nouvelliste