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Aristide ou Narcisse : Lequel est le vrai candidat de Fanmi Lavalas ?
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- Publié le jeudi 17 novembre 2016 03:37
Par Marie Laurette Numa --- L’ancien président Jean-Bertrand Aristide après avoir effectué deux mandats, écourtés malgré lui, ne peut plus être à nouveau président de la République d’Haïti même s’il le souhaitait. Cependant, la constitution ne l’empêche pas d’être député, sénateur, Premier ministre ou même un grand conseiller à l’ombre d’une présidente de doublure. Rien n’a encore transpiré de son avenir politique, pourtant il est en campagne. Quelqu’un qui ne suit pas attentivement la politique haïtienne, pourrait même comprendre que c’est lui qui représentera le parti Fanmi Lavalas aux prochaines élections programmées par le CEP pour le dimanche 20 novembre tant sson nom fait l’actualité.
Ainsi la semaine dernière en campagne électorale pour sa doublure Maryse Narcisse, Aristide a attaqué tout bonnement les quatre principaux adversaires de sa candidate à la course
Présidentielle : Moïse Jean-Charles, Jude Célestin, Jean-Henry Céant et Jovenel Moïse ; mais sans citer leur nom. Il a parlé « d’un candidat à la présidence qui a travaillé au CNE et qui doit 23 millions de dollars à cette institution ». Tout le monde le sait. L’unique candidat qui a travaillé au CNE est le leader de Lapeh. Il a indiqué un autre candidat qui a participé à un complot orchestré par une petite minorité et ayant « fait disparaître 11 milliards de dollars », qui devaient servir à la reconstruction du pays après le tremblement de terre de janvier 2010. Qui est ce candidat, si ce n’est Jovenel Moïse du PHTK. Il s’est rabattu sur un ancien membre de son parti, en l’occurrence Moise Jean-Charles qu’il a épinglé en ces termes « un sénateur proche de René Préval, qui avait voté les pleins pouvoirs à la CIRH, dirigée par Bill Clinton et Jean-Max Bellerive après le séisme du 12 janvier 2010 et enfin il a frappé un autre candidat qui a détruit les maisons à la rue de la Réunion, faisant ainsi allusion au notaire Jean-Henry Céant.
Les candidats visés ne sont pas restés indifférents puisqu’ils ont répondu du tac au tac aux allégations de l’ancien président. Le candidat de Renmen Ayiti Jean-Henry Céant lui a rendu la monnaie de sa pièce lors d’une tournée de campagne à Petit-Goâve : « Monsieur Aristide n'a pas assez de moralité et d’intégrité pour me critiquer et me qualifier de “corrompu”, car je n'ai jamais travaillé dans l'administration publique. Cet ancien prêtre me déteste à cause de mon honnêteté. [...] C'est Jean-Bertrand Aristide qui a des comptes à rendre à la population. Ce n'est pas moi »
Contacté par le Nouvelliste, Céant a souligné qu’ « Aristide se rend compte qu’il est fini. Même quand il a été dans l’environnement de Nelson Mandela, il est resté le petit Jean-Bertrand Aristide. Il est une déception pour tout le monde ».
De même, le candidat de Lapeh Jude Célestin contacté par le Nouvelliste a déclaré que « Le CNE n’a jamais eu 23 millions de dollars » pour ajouter ensuite « La Cour supérieure des comptes m’a donné décharge, avis favorable pour mes deux gestions après avoir effectué des
audits », pour ensuite attaquer Aristide à son tour en lui lançant : « J’ai laissé le CNE en bon état de fonctionnement en 2001, mais l’administration d’Aristide qui [a suivi] l’a[vait] mis en défaillance. Jean-Bertrand Aristide est un simple citoyen qui a fait des déclarations mensongères auxquelles [je] n’entends pas accorder trop d’importance »
L’ex-sénateur Moise Jean-Charles a également joué sa partition. Sa réponse a été rapportée par le quotidien le plus ancien du pays « Le Nouvelliste. « Il doit se rappeler que ce sont les gens sous les tentes après le tremblement de terre qui avaient manifesté devant le Sénat logé à ce moment-là à l’académie de police pour demander le vote de la CIRH… » Frustré le candidat de la Plateforme Pitit Desalin, a lancé une flèche terrible à son ancien dirigeant comme pour lui dire qu’il n’avait pas lui-même été d’accord avec le retour à l’ordre constitutionnel avec les 20.000 marines américains en 1994 « [il] marquait le pas charlemagne péraltement et s’est appuyé sur des troupes de l’armée américaine pour revenir au pays et a exigé un embargo contre Haïti… » …
«Lorsqu’il [Aristide] était candidat, il avait un discours tim tim bwa sèch. Aujourd’hui, moi je parle de la nouvelle classe économique, je fais la promotion de la production nationale. Il avait di wòch nan dlo pral konn doulè wòch nan solèy. Moi je dis : plus de prospérité économique pour tout le monde… », ajouta Jean Charles.
Le nom d’Aristide n’a pas encore fini d’être cité par les candidats, qu’il s’est impliqué dans une accusation juste après une déclaration faite au Village de la Renaissance, à Cité Soleil le dimanche 6 novembre 2016 au cours d’une visite électorale où il a dit « 7 février ou déchoucage» » pour la renforcer par la « légitime défense ».
Déclaration qui a poussé le Conseil électoral Provisoire à convoquer le parti et son span style="mso-spacerun:yes"> candidat pour lui demander de venir rendre compte « Conformément aux dispositions du chapitre VIII du décret électoral, traitant de la campagne électorale, le Conseil électoral provisoire (CEP) vous invite à vous présenter en son local à Pétion-ville, 72 rue Stéphen Archer, à la date du 11 novembre, à 3 heures pm, en vue de faire la lumière sur certaines déclarations faites au cours de votre campagne électorale durant ces derniers jours, notamment au Village de la Renaissance», précise une correspondance envoyée par le président du Conseil électoral provisoire à la candidate du parti le 9 novembre.
Ce communiqué intervient peu de temps après que le président du conseil électoral provisoire avait annoncé des «suivis» par rapport à des comportements de violence constatés dans le cadre de la campagne électorale. Des comportements que Léopold Berlanger a d’ailleurs condamnés. « La campagne électorale ne devrait pas servir de prétexte pour des violences verbales ou physiques ni pour aucune forme d’agression. Personne ne doit utiliser la violence, la peur et l’intimidation contre ses compétiteurs, les électeurs ou les membres du CEP». Ainsi, pour répondre à cette convocation le vendredi 11 Novembre, le parti a mobilisé ses partisans aavec
Aristide et Maryse en tête se dirigeant vers le CEP. Une foule estimée à des milliers les a accompagnés. Juste après la rencontre ce n’est pas l’invité officiel qui a fait un rapport sur la rencontre mais bien le leader Jean Bertrand Aristide. Danton Leger le controversé commissaire du Gouvernement de Port au Prince n’a pas
trouvé suffisante la réunion du Cep, il a voulu jouer sa partition. Ainsi il a demandé par lettre à son collègue de la Croix des Bouquets de mettre à sa disposition l’ex-président. Proposition critiquée par plus d’un qui l’a trouvée comme une manipulation politique en faveur de Lavalas. Ainsi le commissaire du gouvernement de Croix-des-Bouquets, Mario Beauvoir, a refusé de participer au petit jeu de Danton, jugé trop « léger», et a catégoriquement indiqué au Commissaire du gouvernement de Port-au-Prince que « le Conseil électoral provisoire, l’autorité compétente en la matière, étant déjà saisi de l’espèce, le Parquet ne peut pas être saisi à son tour; ladite requête est inopportune en la circonstance compte tenu du besoin constant de sérénité que requiert le processus électoral ; en qualité d’autorité publique, toute mesure ou décision qui risque de troubler l’atmosphère électorale ou l’ordre public est à éviter ».
Malheureusement, ce lundi 14 novembre 2016, au cours d’une conférence de presse, organisée par Fanmi lavalas, Maryse n’a pas statué sur la rencontre au CEP ; mais elle a encouragé les électrices et les électeurs à prendre le chemin des urnes, le dimanche 20 novembre 2016.
Nous espérons que si Lavalas gagne les élections, il continuera à se servir de sa base populaire pour les grands rendez-vous politiques. Qu’il n’agisse pas comme en 2004, en demandant aux masses populaires de rentrer chez-elles sur les conseils de l’ambassade américaine pour ensuite demander l’appui des Nations-Unies face à la menace des mercenaires venus de la république voisine, tout en ignorant le peuple. Alors que les masses, organisées et bien dirigées auraient pu aisément régler son compte à Guy Philipe. Il ne s’agit donc pas seulement d’utiliser le peuple pour prendre le pouvoir. Il faut aussi savoir compter également sur lui pour défendre ce pouvoir.
source: Haiti.Liberte.
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