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Les USA menacent, « Pitit Dessalines » riposte

17 oct 2014 manifestation anti martelly moise Dessalines touthaiti

Sans langue de bois, l'administration américaine, d'un ton menaçant, s'est clairement exprimée contre le retard observé dans la poursuite du processus électoral. Ce qui porte, la plateforme « Pitit Dessalines » à prendre le contre-pied de l'appréciation de la puissance étoilée sur la crise actuelle.

La plateforme « Pitit Dessalines » contre-attaque. Sans agressivité ni arrogance, cette jeune structure politique a adressé au président américain Barack H. Obama, une correspondance qui se veut une mise en lumière de l'approche de la crise électorale jugée viciée par la diplomatie américaine. Ce, en référence aux déclarations de l'ambassadeur Kenneth Merten et John Kerry pour qui la commission de vérification est un instrument aux mains d'un petit groupe de compétiteurs électoraux, qualifiés de mauvais perdants, en quête d'une part, d'empêcher au processus électoral d'aboutir et, d'autre part, de faire échec à la communauté internationale.

Pour clarifier ce point, la plateforme informe à M. Obama que la mise en place d'une commission de vérification a été réclamée par les différentes forces vives du pays en vue de crédibiliser le processus électoral. Dans cette veine, poursuit la lettre, les présomptions de fraudes massives orchestrées dans l'organisation des élections sont très fortes dans la mémoire collective.

Par ailleurs, en guise de rappel, Pitit Dessalines souligne à l'attention de premier président noir américain les prémisses de la crise politique actuelle. Celle-ci découle des problèmes de gouvernance de l'administration de Michel Martelly caractérisée par la corruption et des réflexes jugés indécents de se pérenniser au pouvoir. Ce qui explique, selon la bande à Jean Charles Moïse, la mise en place par l'équipe « Tèt Kale », d'une machine électorale frauduleuse.

Laquelle machine, selon la lettre, participe d'une crainte de voir accéder au pouvoir la plateforme « Pitit Dessalines ». Cette structure politique en profite pour soigner son image par rapport aux préjugés que suscite son apparition sur la scène politique. S'adressant à M. Obama, la plateforme a fait savoir qu'au même titre que toute idée novatrice fait peur aux conservateurs, les personnes qui se revendiquent de l'idéal dessalinien sont redoutées. Tout comme, rappelle-t-elle, que l'avènement de Barack Obama à la présidence des États-Unis faisait peur. Mais au final l'ex-sénateur de l'Illinois n'a pas démérité de la patrie.

Comme une opération de charme, Pitit Dessalines passe en revue les conditions socio-économiques précaires du pays qui interpellent la conscience collective et pour lesquelles elle se bat. C'est pourquoi elle dit s'inscrire dans la pensée desalinienne qui prône une meilleure distribution de la richesse et qui, loin d'être une menace, est pour les partisans de la liberté et ceux qui optent pour la tranquillité du sommeil de leur voisin. Cependant, la plateforme affirme son attachement au respect du principe du droit à l'affirmation des peuples que les rapports géopolitiques ne devraient exclure.

Cette correspondance, se souvient-on, fait suite aux déclarations des diplomates américains très remontés contre les autorités haïtiennes. Trois sénateurs américains ont même suggéré que le département d'État prenne des mesures pour punir ceux qui perturbent régulièrement le processus électoral. Alors que la Justice haïtienne devrait être la seule instance à sévir contre les personnes qui seraient jugées coupables de fautes commises sur le territoire national.

Peu de temps avant ces déclarations, le secrétaire d'État américain, John Kerry a qualifié les autorités haïtiennes de prétendus dirigeants et de joueurs. Et en guise de menace, le chef de la diplomatie américaine a fait savoir qu'il y a une limite à la patience de la communauté internationale à tolérer le retard dans la continuité du processus électoral.

Les élections en Haïti, à cet effet, ne pourront avoir lieu le dimanche 24 avril prochain comme c'était prévu dans l'accord du 5 février. La mise en œuvre de la machine électorale par le CEP en fonction est suspendue au rapport de la commission indépendante d'évaluation et de vérification électorale qui, sous peu, doit être mise sur pied.

Jean Michel Cadet
Source: LeNational
Photo credit: Jean Marc Herve Abe