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Deux-cents personnalités et institutions dans le monde apportent leur soutien à Aristide

aristide farah juste 09-16-2014 visite a tabarreFarah Juste au centre Aristide à droiteLa plainte contre le juge Lamarre Bélizaire « n'est pas encore évacuée », selon le président du Cspj

P-au-P, 22 sept. 2014 [AlterPresse] --- Plus de 200 personnalités, associations et organisations dans le monde, ont paraphé une lettre ouverte de soutien à l'ancien président Jean-Bertrand Aristide, visé par la justice pour corruption et trafic de drogue, entre autres.

« Arrêtez les attaques contre le président Aristide et le mouvement Lavalas », demandent ces personnalités et institutions, qui estiment « urgent » d'agir en ce sens, dans un document dont a pris connaissance l'agence en ligne AlterPresse.

Les signataires du document d'appui à Aristide sont des artistes, des professeurs d'universités, des journalistes, des prédicateurs, des coalitions d'anciens prisonniers politiques, des organisations internationales de défense des droits humains, des éducateurs et des parlementaires.

Ils demandent la « révocation définitive » du « mandat d'arrêt », émis contre l'ancien chef d'État, et des « accusations » portées contre les lavalassiens.

Pour eux, ces attaques viseraient « une consolidation de la dictature » en Haïti.

Toute cette démarche judiciaire contre le « leader symbolique » et des proches du parti « Fanmi Lavalas » n'aurait d'autre objectif que les empêcher de participer aux prochaines élections, qui doivent se tenir dans le pays, considèrent les 200 signataires du document.

Au début du mois d'août 2014, le juge d'instruction Lamarre Bélizaire a publié une liste de plus d'une trentaine de personnes, frappées d'interdiction de départ, parmi elles Aristide et des proches de son parti.

Le juge a émis un mandat de comparution, qui allait vite se transformer en mandat d'arrêt.

Entre-temps, les avocats d'Aristide ont présenté une demande en récusation du juge Lamarre Bélizaire, en charge de l'instruction du dossier, dans lequel est cité le nom de l'ancien chef d'État, pour détournement de fonds, blanchiment des avoirs et trafic de stupéfiants.

Dans la foulée, le juge aurait décidé de placer Jean-Bertrand Aristide en résidence surveillée.

Une intention, qui a poussé les sympathisants lavalassiens, indignés, à aller camper devant la demeure de l'ancien président, en guise de solidarité.

Depuis quelques jours, un véhicule de l'Unité départementale de maintien d'ordre (Udmo) est remarqué non loin de la résidence d'Aristide à Tabarre, municipalité au nord-est de Port-au-Prince. Auparavant, des policiers administratifs y étaient déployés.

Une situation qui inquiète les parents d'élèves d'établissements se trouvant à proximité. Ces parents craignent d'éventuelles turbulences, qui pourraient occasionner l'utilisation de gaz lacrymogènes...

Dans la nuit du jeudi 11 au vendredi 12 septembre 2014, ont été rappelés les agents de l'Unité de sécurité générale du palais national (Usgpn), qui assuraient la sécurité de Jean-Bertrand Aristide.

Sur la base des faits signalés, les signataires de la lettre appellent à la « suspension » du juge Bélizaire.

Cet appel des signataires de la lettre de soutien arrive dans un contexte, où le Conseil supérieur du pouvoir judiciaire (Cspj) a commencé une période de certification des juges dans le système judiciaire du pays.

« Tous les juges de la république » devront être certifiés, fait savoir à AlterPresse, le président du Cspj, Anel Alexis Joseph.

Les juges, concernés par des plaintes non évacuées, « tomberont » dans le processus de validation, souligne Anel Alexis Joseph.

Des avocats ont déjà déposé une plainte au Cspj contre le juge Bélizaire, relative au dossier des frères (Enold et Josué Florestal).

La dernière ordonnance de Bélizaire sur le dossier des frères Florestal est qualifiée d' avilissante pour la justice par le Réseau national de défense des droits humains (Rnddh).

La plainte contre le juge Lamarre Bélizaire « n'est pas encore évacuée », « pense » le président du Cspj.

Source: Alterpresse