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Haiti: Environ 300 prisonniers, dont des criminels, évadés de Croix des Bouquets, selon la police

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Haïti-Prisons : Environ 300 détenus, dont des criminels, évadés de Croix des Bouquets, selon la police

Environ 300 prisonniers, dont des criminels, sur un nombre de 899 détenus, se sont évadés, le dimanche 10 août 2014, de la prison civile de la municipalité de Croix des Bouquets (au nord-est de Port-au-Prince), indique le directeur général de la Police nationale d'Haïti (Pnh), Godson Aurélus, lors d'une conférence de presse, ce lundi 11 août.

Parmi ces évadés, figurent « des bandits dangereux », dont Clifford Brandt, homme d'affaires impliqué dans un dossier de kidnapping et associations de malfaiteurs et incarcéré depuis le 22 octobre 2012.

Jusqu'ici 13 des 300 évadés ont été récupérés, selon les autorités qui ont répondu àtrès peu de questions des journalistes.

Pour expliquer les faits troublants du 10 août 2014, le ministre de la justice et de la sécurité publique, Jean Renel Sanon, évoque une mutinerie des détenus à l'intérieur de la prison civile de Croix des Bouquets, jusqu'ici dite de « haute sécurité ».

Personne ne sait si la prison civile de Croix des Bouquets, dite moderne, disposait de caméras de surveillance.

La mutinerie aurait commencé au cours d'une période de « récréation » dans l'un des « quartiers » de la prison.

La quantité de quartiers, dans la prison civile de Croix des Bouquets, n'est pas précisée par les autorités.

Des organisations de défense des droits humains, comme le Réseau national de défense des droits humains (Rnddh), rejettent, toutefois, la thèse de mutinerie.

La prison civile de Croix des Bouquets aurait subi l'attaque d'un commando armé, qui chercherait à faire évader de « puissants chefs de gang » et autres malfaiteurs incarcérés depuis plusieurs mois, selon d'autres informations circulant dans la capitale.

Les autorités s'inscrivent en faux contre la thèse de commando lourdement armé, qui aurait été à la base de l'évasion d'environ 300 détenus.

Se pose, alors, la question de savoir comment les prisonniers ont-ils pu s'échapper et pourquoi seulement 13 ont été, jusqu'à présent, interceptés.

Des témoins rapportent avoir vu des véhicules, à bord duquel se trouvaient des hommes armés, non loin de la prison civile de Croix des Bouquets.

Parallèlement, d'autres hommes armés auraient mis en joue des chauffeurs de motos-taxis pour s'emparer de leurs motocyclettes, dans la zone où s'est produite l'évasion spectaculaire du 10 août 2014.

Des armes (dont la quantité n'est pas mentionnée) ont été saisies et emportées par les prisonniers, fait savoir Sanon.

Des échanges de tirs ont eu lieu entre agents pénitentiaires et détenus.

Un agent pénitentiaire et un détenu, dont les noms ne sont pas communiqués, ont été blessés par balles.

4 agents pénitentiaires et deux infirmiers ont été pris en otage au cours de « la mutinerie », selon les autorités.

La lumière va être faite sur cette évasion, pour savoir s'il y a des policiers nationaux complices dans cette affaire, avance le directeur de la Pnh qui entend prendre des sanctions en conséquence.

« Ce qui est arrivé est inacceptable », dénonce t-il, appelant la population à collaborer à la capture de ces prisonniers évadés.

Des dispositions annoncées par le gouvernement

Suite à cet événement, des dispositions sont annoncées, dont la mise en place d'une commission d'enquête, indique le ministre de la justice, voulant assurer de la capture (prochaine ?) des prisonniers en cavale, sans fixer de délai.

Des mesures de mise en isolement sont aussi adoptées contre le responsable de la prison, le chef de poste et les policiers nationaux qui étaient présents lors de l'événement.

Aucune donnée n'est fournie, quant à présent, sur le nombre d'agents pénitentiaires qui étaient de service, au moment de l'événement du 10 août 2014.

A part des numéros de téléphone, rendus disponibles, rien n'est dit sur les mesures envisagées de sécurité de la population globale face à d'éventuelles manoeuvres de ces prisonniers en cavale, dont plusieurs sont déclarés « dangereux ».

Malgré cette évasion spectaculaire d'environ 300 détenus, de la prison civile de Croix des Bouquets, les opérations de perquisitions de véhicules semblent très peu convaincantes, aux yeux de la population qui s'interroge sur la sécurité publique globale dans les jours à venir.

Une investigation de l'inspection générale de la Pnh devrait permettre de déterminer la responsabilité des policiers de l'Administration pénitentiaire nationale (Apena), en vue de sanctions appropriées.

La police internationale (Interpol) a déjà été informée des noms des prisonniers en cavale, qui seront rendus publics sous peu, souligne, pour sa part, le secrétaire d'Etat à la sécurité publique, Pierre Estanislas Cantave Neptune.

Les photos des détenus en cavale seront publiées et transmises à tous les commissariats et dans les zones frontalières avec la République Dominicaine, dit-il.

Une récompense d'un million de gourdes (US $ 1.00 = 46.00 gourdes ; 1 euro = 65.00 gourdes aujourd'hui), dont la provenance n'est pas signalée, est disponible pour toute citoyenne ou tout citoyen qui permettrait la capture du fugitif Clifford Brandt, évadé de la prison civile de la Croix des Bouquets.

Avant l'évasion des prisonniers, la police avait donné des garanties formelles de protection maximale au niveau de cette prison.

Dans la soirée du 17 février 2014, un agent de l'Administration pénitentiaire nationale (Apena), Sadrac Nicolas, a été abattu, par des bandits à bord d'une voiture, devant cette même prison, sur laquelle des impacts de balles et traces des rafales de tirs ont été identifiés.

Source: Alterpresse
P-au-P, 11 août 2014 [AlterPresse]