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Sans CEP ni loi électorale, Martelly convoque le peuple dans ses comices

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Alors que les discussions sur la formation du Conseil électoral se poursuivent, l'amendement de la loi électorale n'a pas encore été adopté par le Sénat, le chef de l'État a convoqué, mardi, le peuple dans ses comices. Comme le veut l'Accord d'El Rancho, le président Michel Martelly a pris un arrêté fixant le premier tour des élections au 26 octobre 2014.

Le groupe des six maintient sa position. Un CEP équilibré et qui inspire confiance aux acteurs politiques qui vont prendre part aux prochaines élections. Sans ces six sénateurs de l'opposition, il est impossible d'avoir un document légal (loi électorale) pour organiser ces élections. Comme préalable au vote de l'amendement de la loi électorale, ces parlementaires exigent la formation d'un CEP selon l'esprit de l'article 289 de la Constitution amendée.

Au palais national lundi soir, accompagné de leurs conseillers politiques, le chef de l'État et le Premier ministre ont rencontré les présidents des deux branches du Parlement et le président du pouvoir judiciaire en vue de résoudre le problème de la formation du CEP. Selon l'ancien sénateur Joseph Lambert, conseiller de Michel Martelly, il a été décidé, au cours de cette réunion, le maintien de Me Néhény Joseph et de Léopold Berlanger au sein de l'institution électorale.

Ensuite, Marie Clunie Dumay Miracles, un des représentants du Parlement au CEP, sera remplacée par Max Mathurin, un ancien membre du Conseil électoral provisoire qui avait organisé les élections de 2006. Le pouvoir judiciaire aura lui aussi à changer l'un de ses membres et choisir parmi les personnalités suivantes : Anthony Barbier, Carole Jacob, madame Mona et Gabriel Jean Léger, selon les précisions de Joseph Lambert.

Le président du Conseil supérieur du pouvoir judiciaire (CSPJ), Me Anel Alexis Joseph, qui intervenait mardi matin sur Radio Magik 9 a fait savoir qu'il doit d'abord consulter ses pairs au CSPJ avant de prendre une décision sur le changement ou pas d'un de leurs trois représentants au CEP.

Le Nouvelliste a tenté en vain mardi d'entrer en contact avec Me Anel Alexis Joseph sur le changement du CSPJ au CEP.

Interrogé pour savoir si le groupe des six sénateurs de l'opposition était impliqué ou encore accepte les propositions de changement de noms au CEP, Joseph Lambert a fait savoir qu'il revenait au président du Sénat de s'en occuper. Après son discours très pimenté à l'occasion de l'ouverture de la deuxième et dernière session ordinaire de la 49e législature lundi, le sénateur Dieuseul Simon Desras s'est gardé de faire des déclarations dans la presse.

C'est Joseph Lambert lui-même qui a annoncé pour jeudi une séance au Sénat au cours de laquelle les sénateurs vont discuter sur l'amendement de la loi électorale déjà adoptée par les députés.
Parallèlement, le sénateur Jean-Baptiste Bien-Aimé, l'un des membres du groupe des six, a fait savoir que le président du Sénat ne lui a jamais parlé de cette rencontre au palais national alors qu'ils étaient ensemble pendant toute la journée du lundi. « Personnellement, je n'ai pas été touché de la tenue de cette réunion au palais national, a-t-il dit. Je ne suis pas au courant non plus des proposions de changement de noms pour le CEP. S'il y en a, nous les rejetons d'un revers de main. Il faut que cela soit une décision consensuelle qui met tout le monde en confiance pour participer aux élections. »

Pour le parlementaire, si le président du Sénat a pris la décision de faire des propositions de noms pour le CEP, c'est sa responsabilité. « Nous voulons un CEP équilibré qui inspire confiance et qui n'est pas contrôlé par le président Martelly. Nous restons dans la logique de l'article 289 », a-t-il soutenu, soulignant que les anciens présidents du CEP Josué Pierre-Louis et Emmanuel Ménard étaient tous des proches du président Martelly qui les a recasés après leur passage à la tête de l'institution électorale.

Lors des discussions à l'hôtel Best Western Premier la semaine dernière, le groupe des six avait voulu résoudre le problème de la formation du CEP avant de penser à voter l'amendement de la loi électorale. Sur ce point aussi, leur position n'a pas changé. Au cours d'une conférence de presse mardi au palais national, le porte-parole du président Martelly, Lucien Jura, a fait savoir que ces élections seront organisées sous l'égide de la loi électorale 2013 amendée et votée par la Chambre des députés au début du mois d'avril.

Avec ces changements, on parle déjà de quatre contre cinq, c'est-à-dire, le CEP est composé de neuf personnalités, cinq qui seraient proches de Michel Martelly et les quatre autres seraient proches de l'opposition.

Robenson Geffrard
Source: Le Nouvelliste