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Mort d’une femme enceinte lors des Protestations anti-Martelly à l’Estère, des tirs de la police auraient fait plusieurs blessés

Dénonçant une intervention brutale d'agents de l'UDMO, avec le soutien actif des casques bleus, un riverain a également fait état de la mort par asphyxie d'une femme enceinte, lors d'une journée agitée dans la commune natale du juge Jean Serge Joseph, marquée par l'érection de barricades sur la nationale numéro un

L'Estère, la commune natale du juge Jean Serge Joseph dans l'Artibonite (nord), a été le théâtre mercredi de vives protestations antigouvernementales ayant entraîné une intervention musclée de la Police Nationale, appuyée par des soldats de la mission onusienne (MINUSTAH), qui aurait fait plusieurs blessés, ont indiqué des témoins mercredi soir sur les ondes Radio Kiskeya.

"Il y a eu au moins sept blessés par balle, à la gorge, au pied ou à l'abdomen", a raconté Carlile Mélisson Lamour, coordonnateur de Action globale pour l'intégration du monde rural, une organisation membre du Conseil national des acteurs non-étatiques (CONANE) d'Edouard Paultre. Contraint dit-il de se réfugier dans un champ en raison des agissements de plusieurs dizaines d'agents de l'unité départementale de maintien d'ordre (UDMO, arrivés en provenance des Gonaïves, ce notable a vivement dénoncé la brutalité des forces de l'ordre qui, face à l'évolution de la situation, auraient privilégié la manière forte et se seraient lancées dans une véritable "chasse à l'homme".

M. Lamour a également évoqué la mort la veille d'une femme enceinte qui aurait été asphyxiée par des bombes lacrymogènes qui, selon lui, auraient visé directement des résidences à l'Estère.

Pendant toute la journée de mercredi, des riverains en colère devant la mort suspecte de leur concitoyen Jean Serge Joseph avaient érigé des barricades sur la nationale #1 en scandant des slogans hostiles au Président Michel Martellly et au Premier ministre Laurent Lamothe, accusés d'avoir provoqué la disparition du magistrat. "A bas Martelly !, criaient les manifestants en brandissant des pancartes sur lesquelles on pouvait lire des messages attribuant le décès de M. Joseph à des pressions qu'auraient exercé sur le juge les deux chefs de l'Exécutif pour le contraindre à abandonner les poursuites judiciaires engagées contre Sophia et Olivier Martelly, l'épouse et le fils de Michel Martelly, accusés de corruption, de détournement de fonds et d'usurpation de titre.

Source: Radio Kiskeya
Publié le jeudi 18 juillet 2013

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