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80% des écoles de l'Ouest et de l'Artibonite en délabrement

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Une enquête, menée dans les départements de l'Ouest et de l'Artibonite au cours des mois de septembre et d'octobre 2012, révèle que la majorité des écoles sont délabrées.

Seulement 20 pour cent des écoles qui ont pignon sur rue dans les départements de l'Ouest et de l'Artibonite sont en bon état, selon ce qu'a révélé une enquête de l'Association pour la défense des droits des élèves et pour la réforme de l'éducation haïtienne (ADDEREH). En effet, sur un échantillon de 80 écoles publiques et privées, 64 sont logées dans des bâtiments en délabrement et/ou ne disposent ni d'infrastructures ni de matériels didactiques et pédagogiques adéquats. « Nombre de ces édifices sont à peine comparables à des aires de peuplement. Elles sont privées de toilettes et d'eau potable...», s'indigne Guersaint Maurival, président de l'organisation regroupant plusieurs dizaines d'étudiants et d'élèves des classes terminales.

Des enfants, le plus souvent issus des couches défavorisées, reçoivent quotidiennement le pain de l'instruction dans l'insalubrité et la promiscuité, dévoile l'enquête. Dans certains cas, petits et grands sont accueillis dans des maisons crevassées qui peuvent à n'importe quel instant crouler avec eux. La sécurité des écoliers ne représente aucunement un souci pour les gérants de ces établissements.

Dans la plupart de ces écoles, particulièrement celles tenues par l'Etat, les écoliers sont entassés les uns sur les autres. « Des salles de classe d'une vingtaine de places accueillent entre 80 et 110 élèves, d'autres d'une cinquantaine de places reçoivent entre 150 et 200 », regrette M. Maurival. Parmi les dizaines d'établissements scolaires touchés par l'étude de l'organisation ADDEREH, un cas préoccupe particulièrement Maurival : « Une école nationale, sise au centre-ville, ne dispose que de huit salles de classe pour ses quelque 900 élèves.»

En outre, le rapport souligne que les professeurs qui travaillent dans ces écoles ne sont pas toujours à la hauteur de leur tâche. « Ceux qui le sont ne viennent dispenser leurs cours que lorsque bon leur semble », dénonce M. Maurival.

Outre les problèmes d'infrastructures et d'hygiène, certaines écoles sont confrontées à de sérieux problèmes de sécurité. « Dans le département de l'Artibonite particulièrement, des directeurs redoutent leur impuissance face à des malfrats qui utilisent des espaces scolaires à des fins malhonnêtes », dénonce le président de l'organisation ADDEREH.

L'existence d'autant d'écoles bidon dans le système éducatif haïtien n'est pas sans effet, selon le rapport de l'ADDEREH. « Le taux d'échec aussi élevé dans les examens officiels chaque année prouve l'irresponsabilité de l'Etat délaissant l'éducation à la merci du secteur privé... Nous ne pouvons continuer à former les fils et filles du pays dans ces conditions-là», indique Guersaint Maurival.

«Les directeurs de ces institutions scolaires sont des assoiffés d'argent qui, à tout prix, veulent remplir leurs poches. Ils n'entendent ni ne peuvent contribuer au développement du système éducatif », dit-il, soulignant que les inspecteurs du ministère de l'Education nationale et de la Formation professionnelle (MENFP) ne sont d'aucune utilité.

L'Association pour la défense des droits des élèves et pour la réforme de l'éducation haïtienne convie le MENFP à engager des inspecteurs indépendants en vue de mieux s'enquérir de la situation, de l'état de fonctionnement des écoles et à agir en conséquence.

Gladimy Ibraïme

Source: Le Nouvelliste

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