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« Ralph Théano doit vider les lieux. Agents de sécurité, mettez-le dehors s'il vous plaît ! »

« Ralph Théano doit vider les lieux. Agents de sécurité, mettez-le dehors s'il vous plaît ! », a fulminé le président de la Chambre des députés en réponse à la demande des députés de l'opposition qui réclamaient la tête du ministre chargé des relations avec le Parlement.

« Les députés ont la préséance. Nous ne pouvons pas permettre à un ministre de les humilier », a enchaîné Jean Tolbert Alexis sans pitié pour Ralph Théano.

La raison de leur colère : Ralph Théano avait qualifié les députés du bloc Parlementaires pour le renforcement institutionnel(PRI) « d'enfants monoparentaux, d'oranges pourries, de kamikazes... » pour avoir boycotté le bilan du Premier ministre lors de l'ouverture de l'année législative en cours.

Depuis, Ralph Ricardo Théano a été qualifié de persona non grata par les députés du bloc minoritaire qui l'ont même mis au défi de fouler le sol du Parlement. C'est, selon eux, la meilleure façon de donner une réponse au ministre chargé des relations avec le Parlement qui a failli y laisser sa peau.

Le ministre déclaré indésirable n'a pas avalé sa langue. Il reste accroché à son poste. « C'est le président de la République qui m'a nommé à ce poste, a-t-il répliqué à la sortie de la salle des séances de la Chambre basse. Si les députés m'en veulent, ils savent quoi faire. »

Confiant, M. Théano a parlé ainsi pour dire que les parlementaires ont la prérogative constitutionnelle de l'interpeller s'ils ne sont pas d'accord avec ses agissements. « Je suis confiant de ma majorité forte de 70 députés », a poursuivi celui qui est en délicatesse avec le président du bureau de la Chambre basse et les députés du PRI.
Si Ralph Théano veut mettre les pieds à l'institution logée au Bicentenaire, il n'a qu'à présenter des excuses publiques pour avoir marginalisé la grande majorité de la population à travers ses propos vexatoires. C'est du moins ce qu'ont exigé les députés qui n'ont pas caché leurs frustrations.

Furieux, les députés de l'opposition assimilent la présence de Ralph Théano à une provocation. « Alors qu'il a fait ces déclarations, aucune note du gouvernement n'a été publiée pour se désolidariser de lui. Mais le gouvernement a préféré nous provoquer », ont-ils scandé avec véhémence.

Pour éviter l'aggravation de la situation très tendue, le chef du gouvernement et les membres de son cabinet, dont Ralph Théano, ont vidé les lieux de la séance pour se réfugier au salon diplomatique de la Chambre basse.

Entre-temps, le temps passait. Les ministres étaient en tête-à-tête. La Chambre basse était en effervescence. Environ deux heures plus tard, les députés ont repris leur siège, question de continuer la séance. Mais pas pour questionner les membres du gouvernement. Ils discutaient entre eux. Des paroles fusaient de toutes parts dans l'assemblée. Des députés louaient le président de la Chambre basse, ancien chef du PSP qui a fait un virage vers l'autre côté de la barre. D'autres le critiquaient pour avoir autorisé l'expulsion de Ralph Théano qui ne pouvait pas compter sur le support de la majorité présidentielle en pleine crise.

Au final, suite à plusieurs interventions des députés qui ont gravi la tribune pour faire des leçons aux membres du gouvernement en leur absence, deux députés ont été délégués par le bureau pour aller rencontrer le Premier ministre au salon diplomatique et le ramener dans la salle de séance. Laurent Lamothe s'est finalement présenté seul pour solliciter un report de la séance de questionnement.

Yvince Hilaire
Source: Le Nouvelliste

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