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Guerre civile à Grand Goave: risque de propagation du conflit
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- Publié le jeudi 7 mars 2013 13:39
Dans un rapport publié par le RNDDH en date du 7 Mars 2013 l'organisation de défense des droits de la société civile a mis le public en général et les autorités en particulier au courant d'une situation de guerre civile qui se développe a Grand Goave. Si ce conflit n'est pas contenu et résolu, il risque de servir de modèle de résolution aux prochains conflits qui s'annoncent dans le pays et qui risquent de transformer nos conflits politiques d'aujourd'hui en de véritables conflits armés.
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Grand-Goâve, une ville sous tension
Depuis plusieurs mois, les partisans de l'ancien député Jean Marcel Lumérant et ceux du député Joseph Franck Laporte s'affrontent violemment pour avoir le contrôle du Conseil municipal de Grand-Goâve. Une situation qui a déjà causé la mort de deux personnes et fait d'importants dégâts matériels. Le RNDDH tire la sonnette d'alarme pour éviter le pire.
Deux morts, au moins deux personnes blessées, 13 véhicules et une dizaine de maisons incendiés et des femmes violées. Le bilan de la lutte violente et armée entre les partisans de l'ancien député Jean Marcel Lumérant et ceux du député Joseph Franck Laporte est lourd. Selon un rapport du Réseau national de défense des droits humains (RNDDH), depuis le mois de novembre 2012, la lutte pour la mise à pied du maire Joseph Jean-Pierre Salam prend une autre tournure.
« Les protestataires, voyant que leurs revendications ne sont pas prises en compte, décident de faire entendre leur voix en utilisant la terreur, constate le RNDDH. Des tracts sont distribués dans la commune, des jets de pierres et de tessons de bouteille sont signalés. Des pneumatiques enflammés sont remarqués chaque jour dans la ville ainsi que sur la route nationale # 2. Des tirs d'armes automatiques sont entendus la nuit. Des maisons sont pillées ou incendiées. »
Les protestataires menacent d'isoler Port-au-Prince de trois départements du pays à savoir le Sud, les Nippes et la Grand'Anse si leurs revendications ne sont pas satisfaites. « Ils saisissent des véhicules empruntant lroute Nationale # 2 pour les mettre en biais avant de les incendier. Ils dépouillent les passants de tout ce qu'ils ont en leur possession. Ils violent les femmes montées à bord desdits véhicules », a dénoncé le RNDDH dans son rapport.
Selon le RNDDH, les agents de la Mission des Nations unies pour la stabilisation en Haïti (Minustah) sont impuissants face à cette situation. Leur présence n'est plus dissuasive, a souligné le Réseau. « D'aucuns affirment que, souvent, les véhicules sont réquisitionnés en leur présence, pour être incendiés. Ensuite, ils interviennent après les affrontements, après les incendies en essayant d'éteindre le feu et en déblayant la route nationale. »
En effectif réduit et faible en munitions, a poursuivi le RNDDH, la police nationale est dépassée par les événements. « Les protagonistes sont plus armés, plus nombreux et n'ont aucune loi pour boussole », a révélé l'organisme de défense des droits humains, soulignant que lorsque la ville est à feu, des agents de l'Unité départementale pour le maintien de l'ordre (UDMO) viennent en renfort. Mais ils ne restent généralement pour quelques heures. Dès que la situation revient au calme, ils repartent.
« La mairie de Grand-Goâve, voyant que la PNH n'arrive pas à venir à bout de la situation, décide de monter son propre corps de sécurité. Le maire Joseph Jean-Pierre Salam recrute des individus dans la population qui sont formés, selon les responsables de la mairie, par la PNH et qui sont, après formation, autorisés à porter des armes à feu. »
Les recommandations du RNDDH
Selon le rapport du RNDDH, la situation chaotique qui règne à Grand-Goâve a pour base une bataille politique que se livrent deux groupes qui se servent de leurs partisans zélés pour semer la terreur de part et d'autre. « Les enjeux politiques sont grands. Plus d'un lie cette lutte aux prochaines élections. C'est pourquoi les responsables politiques ne sont pas, jusqu'à présent intervenus en vue de trouver une solution durable à cette crise. »
Pour éviter le pire, le Réseau recommande aux autorités de trouver une solution amiable à ce conflit, traduire par-devant la justice tous ceux qui, de part et d'autre, sont impliqués dans ce conflit armé ; porter l'Inspection générale de la PNH à finaliser son enquête sur les agissements des agents de la PNH à Grand-Goâve, notamment de l'inspecteur divisionnaire Rosemond ARISTIDE ; augmenter l'effectif des agents de la PNH dans la commune ; transférer aux autorités judiciaires les dossiers des agents de la PNH qui se sont rendus coupables d'actes de torture et procéder à la réalisation des élections sénatoriales partielles et locales.
Source: Le Nouvelliste
Robenson Geffrard