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La presse indépendante haitienne est menacée par le régime Martelly Lamothe
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- Publié le lundi 11 février 2013 21:48
D'abord les groupes carnavalesques, maintenant la presse indépendante est menacée par le régime Martelly Lamothe
Peu à peu le régime de Martelly Lamothe montre son vrai visage. Après avoir arbitrairement écarté des groupes carnavalesques pour avoir exprimé leurs opinions vis-à -vis des mensonges du régime, le pouvoir en place a passé une vitesse supérieure en lançant une menace non voilée à la presse indépendante.
Tout Haiti vous invite à lire un texte de radio Kiskeya relatif a un communique du ministère de la justice qui n'est autre qu'un acte d'intimidation.
La presse et d'autres secteurs passibles de sanctions pénales, avertit le pouvoir
S'appuyant sur les dispositions du code pénal et du décret de juillet 1986 antérieur à la constitution en vigueur, le ministre de la justice, Jean Renel Sanon, évoque, sans explication, d'éventuels cas de diffamation, de menace et d'incitation à la violence dans une sévère mise en garde qui suscite interrogations et inquiétudes au sein des médias indépendants
Le ministère de la justice et de la sécurité publique a menacé dimanche de sévir, à travers l'application du code pénal, contre les médias et toute autre entité qui mettraient en péril les « acquis de l'Etat de droit », en rappelant que « la législation haïtienne punit sévèrement la diffamation, les menaces et les incitations à la violence ».
Dans un communiqué, qui n'avance pas les raisons de cette surprenante mise en garde intervenue dans le contexte d'une omniprésence présidentielle dans le carnaval très controversée, le titulaire du MJSP, Me Jean Renel Sanon, s'est voulu on ne peut plus clair quant aux intentions et cibles du gouvernement Martelly/Lamothe. « Les auteurs tant matériels qu'intellectuels de tels actes répréhensibles tomberont sous le coup des dispositions des articles 64, 313 et 321 du code pénal haïtien ainsi que des articles 18, 22 et 23 du décret du 31 juillet 1986 sur la presse et la répression des délits de presse », écrit le ministre.
Enfin, le communiqué du ministère de la justice affirme que « l'intolérance et la violence sont totalement incompatibles avec les valeurs démocratiques » auxquelles tous s'identifient.
Cette prise de position particulièrement musclée coïncide avec un flot de critiques enregistré dans les médias ces derniers jours contre l'interventionnisme du Président Michel Martelly à l'origine de la mise à l'écart arbitraire de différents groupes musicaux ayant composé des méringues qui dénoncent sans complaisance les dérives et fausses promesses du pouvoir ainsi que des pratiques de corruption.
A la veille du lancement dimanche du carnaval 2013 au Cap-Haïtien (275km au nord de Port-au-Prince), le chef de l'Etat avait confirmé dans la presse avoir lui-même rayé de la liste des groupes admis au défilé des trois jours gras Brothers Posse. Sa méringue "Aloral" jouit d'une popularité phénoménale à travers le pays et cartonne sur les ondes au grand dam des dirigeants qui -avec une tentative évidente de restauration de l'autoritarisme- semblent s'exposer un peu plus au mécontentement d'une bonne partie de la population.
Loin de faire l'unanimité, la décision officielle d'attribuer l'organisation du grand carnaval national à la deuxième ville du pays -après les Cayes l'année dernière- a été renforcée par l'interdiction de toute activité carnavalesque à la capitale où la frustration des citoyens est très percetible.
spp/Radio Kiskeya